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Le Cap (Afrique du Sud), le 1er mars 2011

Essai BMW K1600GT : le Grand-Tourisme à fond de six !

Essai BMW K1600GT : le Grand-Tourisme à fond de six !

Réduire la BMW K1600GT à une déclinaison à peine moins luxueuse et volumineuse de sa statutaire frangine K1600GTL serait une erreur : la deuxième routière BMW équipée d'un six-cylindres en ligne est en réalité bien plus polyvalente et sportive ! Essai.

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Le beurre... et l'argent du beurre !

Une fois (bien) installé à bord de la K1600GT, les différences d'ergonomie annoncées par BMW se révèlent effectivement sensibles : la selle plus haute de six centimètres demande tout d'abord plus d'amplitude au "lever de jambe" et sa forme plate ne permet plus aux reins de se caler aussi confortablement contre l'assise passager.

L'accessibilité reste néanmoins correcte pour une moto de ce gabarit : l'incroyable étroitesse du "six-pattes" (555 mm) et les larges échancrures du bas du réservoir engendrent un écartement des cuisses modéré qui autorise un conducteur d'1,75 m à poser les deux pieds au sol. Les plus petits pourront se tourner vers l'option selle basse (750 ou 780 mm), montée gratuitement en sortie d'usine.

Afin d'améliorer la garde au sol, les ingénieurs châssis ont remonté et reculé les repose-pieds pilote, ce qui - ajouté aux branches du guidon plus courtes, plus basses et moins larges - aboutit à une position plus dynamique. Loin d'être contraignante, celle-ci se montre simplement plus portée sur l'avant que sur la K1600GTL et demande de replier plus sensiblement les jambes.

Ce positionnement différent des repose-pieds possède un autre avantage, invisible à l'oeil nu mais clairement perceptible à l'usage : "la tringlerie de la boîte de vitesse est différente de la GTL", expliquent les motoristes allemands en assurant que cette caractéristique rend la boîte de la K1600GT à la fois plus douce et efficace que celle, désagréable, de la GTL (lire les "Points faibles" de notre Essai de la K1600GTL).

L'affirmation se vérifie dès les premiers tours de roue : le passage de la première ne provoque plus ce "klong" retentissant perçu sur la K1600GTL et les rapports s'enchaînent avec plus de précision et de rapidité. Certes, la boîte - mais aussi l'embrayage - pourraient encore gagner en douceur, surtout par rapport aux références nippones, mais ce "désagrément" se fait vite oublier au fil des kilomètres.

Car chemin faisant, une vérité stupéfiante tend à éclipser tous les petits défauts de la K1600GT, à l'image des légers à-coups provoqués par une poignée de gaz gérée par électronique et une transmission par cardan pas complètement transparente : cette moto tend une inédite passerelle entre le confort d'une vraie routière et la rigueur dynamique d'une sport-GT !

Cet improbable - car parfaitement réussi - grand écart est tout d'abord rendu possible par la disponibilité et le souffle du six-cylindres en ligne : comme sur la GTL, le moteur accepte de reprendre au ralenti en sixième à 30 km/h ou de ressortir d'une courbe à angle droit en quatrième (!) à 1000 tr/mn sans rechigner.

Sauf que les 29 kg qui séparent la K1600GTL (348 kg à sec avec top-case et valises) de la K1600GT (319 kg à sec sans bagagerie) permettent aux 160,5 ch et 175 Nm de couple de s'exprimer plus librement : là où sur la GTL les relances à bas régimes pourront laisser sur leur faim les amateurs de sensations velues, sa plus légère frangine allonge les bras avec une vigueur inimaginable au regard de ses mensurations !

En sixième à 90 km/h, le compte-tours à aiguille calé sur 2500 tr/mn, une franche rotation du poignet droit réveille le "six-pattes" dans un grognement rauque. Le pilote profite alors de l'excellente rétrovision offerte par les miroirs faciles à régler pour regarder disparaître un véhicule doublé, bercé par une sonorité encore plus marquée grâce aux aménagements spécifiques de l'échappement de la K1600GT.

Si l'accélération est maintenue, la physionomie du bloc se met à changer à 5000 tr/mn : à partir de ce régime, la naturelle inertie de l'équipage mobile du 6-cylindres de 1649 cc semble être divisée par deux et le moteur atteint les 8500 tr/mn du rupteur à une vitesse sidérante !

Comme sur la K1600GTL mais en encore plus impressionnant, l'accélération sur les premiers rapports plaque littéralement le train arrière au sol et cherche même à soulever l'avant (!), tandis que la sonorité profonde fait plus que jamais penser au feulement métallique rageur des trois-cylindres Triumph !

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Hello tout le monde !! Aujourd’hui j’ai craqué, je devais aller me faire ma propre idée du bestiau, les commentaires des journaleux invités en Afrique du Sud étaient si dithyrambiques que même moi (...) j'avais mis un peu cela sur le compte de la météo, de la vue sur la mer, de l'hôtel 5 étoiles, du buffet, des hôtesses... et de "l'amour qui passe"... arf ! Ayant raté les portes ouvertes du WE dernier, je choisis d’aller chez “Arrigoni” dans la banlieue de Zurich. Je commence par me demander comment je vais bien pouvoir "essayer" une moto en pleine ville... mais il se trouvera que, ô chance, à 500 mètres de là débute un itininéraire de 2-3 km aussi viroleux que surprenant, reliant un autre village derrière un petit bout de montagne... incroyable, 2-3 épingles et une bonne trentaine de courbes moyennes et longues... le tout sur un bitume parfait et avec une déclivité de bon aloi !!! j'en reviens pas... Pour l'heure, je demande à essayer quelque chose, la réceptionniste me dit d'attendre quelques minutes... il y a justement une K 1600 GT devant la porte ! Sur leur site internet, on parle bien de journée d'essais - contrairement aux autres concess' qui avaient seulement organisé les essais en week-end – qui se déroulent chez lui toute la semaine; Mais le type qui arrive alors est un vendeur, sa première question est de me demander quand je songe à acheter la brêle ??? je comprendrai plus tard qu'il s'inquiétait surtout de la réaction du client face à une livraison prévue en juillet seulement... mais c'était un peu pressant on dira... bref, je suis surpris mais on ne me la fait pas, je lui dis que selon finance, dans les 12 mois, car les enfants ont grandi, blabla.. Nom d’un arbre à came, c’est pas un vendeur qui va me priver de l’essai du “6” ! Ceci dit, au retour de l'essai, il m'en remet une salve, fallait pas dire "journées d'essais" sur leur site, mais "vente forcée", non mais... ce qui me dégoutera de lui demander d'autres modèles, une fois que l'autre que je voulais essayer (R12R DOHC) imposait d'attendre 14H00 !! Mais passons à l'essai de la grosse K !! après tout, c'est surtout pour goûter au "6" que j'étais venu !! Au statique, le bestiau se pose là, mais je m'attendais à "plus gros encore", d'après les photos ! En réalité, et parmi les autres modèles, okay c'est une GT, mais par exemple à coté d'une R 1200 RT, elle a pas l'air vraiment plus massive, plus longue sans doute, mais la "masse frontale" n'est pas supérieure ... et la largeur du bloc est en effet très contenue... très impressionant lorsque l'on se rappelle combien de pistons se cachent (à peine) là-derrière ! Une fois posé sur la selle, un petit balancement avec les cuisses renseigne par contre tout de suite sur le poids de ce qu'on trouve entre ses jambes... c'est du lourd !! Hop, démarreur ! tiens, une turbine !!!?? ah non, c'est le "ride by wire" qui est chatouilleux, ça part hyper vite dans les tours à la moindre sollicitation au point mort, c'est pas très gênant, car déjà plutôt musical... mais cela surprend tout de même de la part d'une armoire pareille.. et cela semble dénué d'inertie... le compte-tours ne suit pas, par exemple.. ça monte et ça redescend comme si on était aux commandes d'un synthétiseur, pas d'un moulbif de 1600 cc3 avec tout plein de vrais morceau de moteurs dedans !!!! Allez, première... aïe, là c'est comme la K1300.. impossible d'éviter le "Rschtklak" de première... peut-être qu'on se fait à ce genre de trucs ?? La bête démarre comme dans du beurre, sans accoups, le son m'a déjà enveloppé les oreilles, après 12 mètres parcouru... il y a une zône 30 de 500 mètres avant de pouvoir un peu rouler, pour rejoindre l'itinéraire mentionné avant, cela ne me donne pas du tout envie de passer la deux... on ne va pas décrire le cycle et la mélodie d'un six-en-ligne, tout le monde a déjà entendu ça dans sa vie, surtout made in munich, on retrouve pleinement le coté symphonique de ce genre de mécanique, mais d'entrée ce qui étonne un peu plus, c'est le son émis par les "silencieux"... ils sont supposés vous en donner plus pour votre argent sur la GT que sur la GTL, ça tombe bien, je suis perché sur la GT.. enfin, je devrais dire "lové" dans la GT... à ces basses vitesses, l'équilibre est très bon, on peut évoluer sur un filet, il n'y a pas d'accoups, mais on sent encore un peu le poids pour la balancer.. mais assez causé de rythme de gastéropodes, me voilà arrivé à la fin de cette saleté de zone 30 ! Dernier stop, et... rien !!! j'ai calé comme un débutant ! arf.. oulà, très doux l'embrayage, mais pas beaucoup de garde... heureusement, je n'avais pas encore tourné le guidon... sinon, le "plop" avec une direction un rien anglée aurait été pour le moins irrécupérable... mais tout va bien, une nouvelle pression sur le bouton magique et... merde, encore trop tourné le truc rond en bout de guidon... Wouinnnn ! hum, voilà un tapage qui ne sied pas au costume sénatorial de l'engin... mais bon, je ne suis plus qu'à 73.443 secondes de m'apercevoir que c'est bien le seul truc qui fasse penser à une GT.. son costume... et accessoirement son confort ! Allez hop, pas même le temps de comprendre et je me retrouve effectivement au pied d'une montée totalement enjoleuse ! Raaahhh lovely ! Bon, ben, Gaazzz alors !!! damned, elle a bu plusieurs café c'te brêle ce matin, ça répond immédiatement, quelque soit l'humeur ou la demande, ça vient sans le moindre temps de réponse, toujours en "grandes orgues" du coté des oreilles... enfin, là faut procéder à un petit réglage, car je n'entend plus rien à cause des turbulences causées par le... euh, qu'est-ce au juste, une bulle ? non, trop grand, un pare-brise ? non, trop petit quand-même.. bref, le truc en plastique qui monte et descend d'une pression du pouce.. chacun verra midi à sa porte le concernant, mais par rapport à ma taille, je dois le régler plus haut que ce que j'aurais fait sur la R1200RT, le mettant au plus bas pour mieux appréhender visuellement les trajectoires, en mode arsouille.. Sur la K 1600, je dois le mettre à environ deux-tiers du réglage haut, pour être dans une "bulle" d'air agréable et qui surtout, me laisse pleinement profiter de la sonorité enchanteresse du moteur ! Par chance (ou plutôt parce qu'un ingénieur a eu cette bonne idée), la forme supérieure de la bulle est dessinée en "V", ce qui laisse, même à cette hauteur, une vue directe sur la route; j'adopte donc ce réglage.. c'est toujours pas très naturel pour moi, par manque d'habitude, mais c'est jouable, objectivement ! C'est curieux tout de même d'avoir eu un tel raffut en position basse, cela devait bien faire trois fois le bruit que je prends au guidon de la S, alors que la bulle ne fait qu'atténuer la pression du vent et ne dirige en aucun cas le vent au-dessus du casque (sur la S je veux dire).. à comparer avec celle, différente, de la GTL ? Mais assez parlé du plastique, parlons métal.. hormis le fait que le moteur manque visiblement de rôdage haut dans les tours, car je ne retrouve pas les envolées signalées par les journalistes, la poussée est très copieuse, les hauts-régimes arrivent plutôt vite, bien que le "gras du couple" vraiment sensible dès les 3'000 trs suffise amplement à arriver vite, très vite... comme je suis en essai plutôt court, je tape plutôt dedans dès qu'il y a de la place.. ce qui fait arriver un peu vite... mais c'est là qu'on découvre le "second effet kiss cool" (pour ceux qui se souviennent de la publicité !) !!! Je le savais déjà pour avoir essayé les K 1200S, K 1200R, K 1300R et K 1300 GT, la géométrie générale, le centre de gravité procuré par le moteur très incliné mais surtout, le bénéfice de la présence du duolever permettent des trucs assez surprenant en matière d'entrées en courbes peu timides... On aurait pu penser que le bestiau étant tout de même d'une envergure et surtout d'un poids plus conséquents, l'on doive tout de même prendre quelques précautions ? En fait non, aucune, on entre "comme on pense", sans ressentir un instant le poids (et sans penser au prix, arghh) de l'engin, c'est franchement bluffant... ! Sur les premières "exagérations" que j'ai commises, ne sachant pas encore bien comment elle réagirait, j'ai du mettre quelques "freinages de porc", pour me rassurer, à une vitesse conséquente donc, et avec déjà de l'angle... rien de plus à dire... il ne se passe rien !! ou plutôt si, il se passe que l'on peut lui mettre dans la gueule des freinages de trappeurs sans qu'elle ne désunisse une seconde, et sans même qu'elle vous le reproche... Le mieux étant encore les "pif-paf", oui vous avec bien lu, on peut la balancer d'un angle à l'autre, même en pleine charge, d'une simple impulsion sur le (grand) guidon !! là aussi, c'est particulièrement surprenant, à tel point qu'au bout d'un moment, on oublie un peu sur quoi on est en train de rouler, on commence à penser trajos, le tout, comme depuis le départ, en profitant au maximum d'une véritable symphonie ! à n'importe quel régime, il y a à faire... en bas, elle sonne très "rond", on est dans le caisson de basse, mais de la bonne, un vrai régal, ensuite, plus on monte, plus cela devient métallique.. pour ceux qui auraient eu le loisir ou la chance de vivre les envolées lyriques d'une BMW M3 (ouais, une voiture... ) à l'époque du six-en-ligne, on est clairement dans la même partition, le compositeur étant le même rappelons-le... c'est même une marque de fabrique !! Autre "jeu" musical, les décélérations, on est encore dans une autre variante, difficile à décrire en fait, mais c'est un truc qui pousse à en jouer et à en rajouter une tranche juste pour le plaisir, genre rester bien une ou deux vitesse plus courtes que nécessaire rien que pour entendre cet arpège particulier !!! Je me souviens clairement du jour où j'avais réalisé l'un derrière l'autre les essais de la K 1300 GT et de la R 1200 RT, ma préférence allait clairement au Boxer, non seulement pour l'incroyable légèreté (pour une GT , mais aussi intrinsèque) ressentie, et pour la position, mais aussi à cause du 4 cylindres que j'estimais sans âme, agrémenté lui aussi d'une boite bruyante ! pourtant, tout comme le 1600, il regorge de couple à rendre la boite parfaitement inutile... Mais après l'essai de la K 1600GT, je dois admettre que je suis sous le charme de ce concentré de technologie embarquée, les quelques désagréments ressentis (boite surtout) sont balayés au général par les sensations mécaniques fantastiques, pendant que le chassis fait remarquablement oublier le surpoids !! On comprend aisément dans ce cas pourquoi la K 1300 GT a disparu du catalogue, elle est dynamiquement en retrait, ses atouts de GT ne valent pas la grande soeur, et de toutes façons elle n'a pas connu beaucoup de succès !!! Au bilan, je dirai que cette armoire munichoise m'a fait passer un bien bon moment, et m'a quasiment convaincu que, si un jour mon usage et mes envies (à partager cette fois !) me poussaient vers une notion de "GT", autant y aller à fond, au diable les demi-mesures ! Je ne peux m'empêcher de tenter une petite comparaison avec sa devancière au catalogue, la K 1200 LT, puisque elle reprend tout de même ce créneau là dans la gamme, et je constate que non seulement elle est aussi confortable (pour ceux qui ne peuvent s'empêcher de trimballer toute leur vie ou afficher un "château-arrière de gallion espagnol il y a la GTL) et efficace en mode "tourisme au long cours”, mais elle sait accepter un véritable pilotage sportif, à peine atténué, logiquement, par les contraintes des lois de la physique ! Le résultat final est donc bel et bien impressionnant, elle vaut largement son prix, surtout si on compare celui-ci avec des machines totalement ineptes sur le plan dynamique se réclamant pourtant du même segment "grande GT" comme la Goldwing et surtout l'Electraglide, totalement injustifiable pour cette dernière au regard de la technologie présente... car n'oublions pas qu'hormis ses qualités de roulage, la K 1600 GT contient toutes les plus values que sont l'ABS dernier-cri, l'antipatinage, le super efficace ESA j’en passé et des meilleures, avec bonus un éclairage révolutionnaire sur le marché ! Et je me répète, mais ce moteur est une cathédrale, il va très certainement marquer l’histoire de la production moto, il l’a déjà fait plutôt, par sa simple existence ! Alors que l'on apprécie ou non ce genre de machines, j'ai envie de clore en disant: "merci BMW !" pour continuer de faire avancer les choses dans le monde de la moto, d'une si belle façon... J'ai rendu la machine en regrettant de ne pas partir une semaine avec, dernier étonnement, la béquille centrale... là aussi, c'est surprenant de facilité !! Chérie, tu veux pas faire des vacances à deux, j'ai une bonne idée là... Si je devais rêver de mon essai cette nuit, je pense que se seront surtout la poussée et le son qui me resteront, mais je serai probablement assis sur un truc ressemblant au “concept’6”… les charmes à la vue de tous, quelques kilos de moins, un bon guidon plat de roadster… et pas de bulle, surtout pas de bulle… Rhâahhh lovely !!! Le Gnac'

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèle avec 1774 km au compteur
  • Parcours : 185 km
  • Routes : voies rapides, agglomérations, petites et grandes routes
  • Pneus : Metzeler Interact Z8
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS

  • Souplesse, force et sonorité du 6-cylindres
  • Agilité et stabilité de la partie cycle
  • Freinage dosable et puissant

POINTS FAIBLES

  • Pousse au crime !
  • Boîte de vitesses rêche
  • Prix élitiste avec les options "ki-vont-bien"