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ESSAI PNEU
Magny-Cours (58), le 5 avril 2011

Essai pneu moto : nouveau Pirelli Diablo Rosso II

Essai pneu moto : nouveau Pirelli Diablo Rosso II

Introduite en 2002 dans le catalogue du manufacturier pneumatique Pirelli, la gamme Diablo accueille un nouveau modèle en 2011 : le Diablo Rosso II. A l'occasion de son lancement à Magny-Cours, Moto-Net.Com a pu mettre à l'épreuve ce pneu sport-route.

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Essai du Diablo Rosso II : le couteau suisse italien ?!

Découvert lors du 68ème Salon de la moto à Milan (lire notre Présentation du Pirelli Diablo Rosso II), le nouveau Diablo Rosso II s'était alors choisi un ambassadeur de choc : l'impressionnant Ducati Diavel !

Cette démarche illustre bien l'étonnante polyvalence des pneus modernes : revendiquant de meilleures performances sur le mouillé et sur circuit que son prédécesseur (lire notre Essai du Pirelli Diablo Rosso), le Diablo Rosso II est ainsi l'unique pneu "sport-route" disponible dans des dimensions "customesques" de 240/45/17 !

Cette première est due à la demande expresse de Ducati : les Rouges de Bologne, qui proposent les Pirelli en montes d'origine, recherchaient un pneu de 240 mm de large dont le comportement se rapprocherait le plus possible d'un modèle sportif de 190 mm... Une équation pour le moins délicate, voire insoluble !

Facile et homogène

Et pourtant : au guidon de l'Hyper-custom Ducati, cet audacieux pari semble bel et bien réussi. Malgré les pièges tendus (revêtement bosselé, boue, etc.) par les routes bordant le circuit de Magny-Cours sur lequel Pirelli a décidé de présenter son Diablo Rosso II, le Diavel stupéfie par sa relative aisance à virevolter en courbes.

Loin du comportement "pataud" habituellement ressenti avec des pneus très larges, la mise sur l'angle se fait naturellement, sans engendrer cette désagréable sensation de résistance suivie d'un soudain "basculement" vers l'intérieur. Un véritable pied de nez aux lois de la physique, sachant que le Ducati Diavel offre un empattement de 1590 mm et un poids à sec de 210 kg !

Ce tour de force n'est pas dû aux seules améliorations apportées sur le Diablo Rosso II par rapport à son prédécesseur, comme le nouveau profil FDG (Functional Groove Design) qui augmente la surface de gomme au sol de 2% ou le recours au bi-gomme à l'arrière. La maîtrise dont a su faire preuve Ducati pour concevoir ce châssis hors-normes aussi rigide qu'équilibré y est pour l'essentiel.

Pour autant, sur une moto plus "conventionnelle", le Diablo Rosso II fait étalage des mêmes qualités appréciées qu'avec le "Diable Ducati" : fort de son expérience en World Superbike - où Pirelli fête sa 8ème saison en tant que fournisseur exclusif -, le manufacturier transalpin a conçu un pneu qui monte rapidement en température et dont le comportement intuitif ravira tant les arsouilleurs chevronnés que les débutants plus timorés.

Testée sur la Kawasaki Z1000SX, l'enveloppe italienne s'accorde à la perfection avec le tempérament joueur du "Routdster" d'Akashi et soutient haut la main la comparaison avec la monte d'origine (Bridgestone BT-016) en termes d'agilité et de motricité.

Son profil assez "rond" apporte un agréable sentiment de progressivité à la mise sur l'angle ainsi qu'une stabilité rassurante, tandis que le procédé de déformation contrôlée de la carcasse en acier 0° EPT (Enhanced Patch Technology) allié à l'ICS (Integrated Contour Shapping), une technologie qui améliore l'empreinte au sol, offre un niveau de grip difficile à prendre en défaut sur routes sèches.

Présenté comme un pneu Superpsort (ou "Sport-route"), entre le Diablo Rosso Corsa ("Route-piste") et l'Angel ST ("Touring"), le Diablo Rosso II revendique une plus grande efficacité sur le mouillé que le modèle précédent : un aspect fondamental pour ce produit que Pirelli destine à un usage de l'ordre de 80% sur routes et 20% sur circuit.

Po-ly-va-lent !

Grâce aux nouvelles sculptures à l'avant, le drainage se veut supérieur au premier Diablo Rosso, ce qui a permis aux ingénieurs italiens de revoir la physionomie de l'arrière. L'enveloppe postérieure offre ainsi un taux d'entaillement plus faible sur sa partie centrale, une caractéristique autorisée par la meilleure évacuation de l'eau par l'avant et dont le bénéfice direct est une plus grande motricité.

Or, après six sessions effectuées sans chômer sur l'enthousiasmant tracé de Magny-Cours, il apparaît que le Diablo Rosso II se montre effectivement très à l'aise entre deux vibreurs, même dans des conditions délicates. Malgré la fraîcheur et l'humidité qui ont accueilli nos premiers tours de roues, le pneu italien s'est ainsi montré à la hauteur de l'image "sportive" dégagée par Pirelli.

Soumis à la torture des 193 ch de l'explosive BMW S1000RR, l'arrière a bien montré quelques légitimes signes de faiblesses en fin de journée par de prévenantes dérives, mais l'avant est toujours resté comme scotché au sol même au plus fort de la traditionnelle arsouille journalistique !

Une performance de taille sur un circuit où l'on attrape les freins à plus de 270 km/h avant de négocier la redoutable épingle d'Adélaïde sur le premier rapport ! A ce moment précis toutefois, le profil "routier" du Diablo Rosso II se traduit par un léger manque de vivacité par rapport à un produit Hypersport.

En revanche, son comportement au lâcher de frein ou sur la trajectoire ne mérite que des éloges : stable et très neutre en entrée de courbes, le Diablo Rosso II n'accentue jamais les ordres donnés par les pilotes et ne "fige" pas le train avant des sportives les plus sensibles, même en "léchant" le levier droit sur l'angle pour se sortir d'une situation hautement optimiste !

Dimensions Diablo Rosso II

  • Avant : 110/70/17 - 120/60/17 - 120/70/17
  • Arrière : 150/60/17 - 160/60/17 - 170/60/17 - 180/55/17 - 190/50/17 - 240/45/17

Commercialisé au même prix que le Diablo Rosso "premier du nom" (soit, selon Pirelli, 249 € TTC hors montage pour un train en 120/70/17 et 180/55/17), le Diablo Rosso II nous est apparu comme l'un des pneus moto les plus pertinents du manufacturier Italien.

Au même titre que le Metzeler Sportec M5 Interact (son équivalent chez le cousin allemand du groupe Pirelli), il collectionne les qualités pour un usage "dynamique" sur route et ne rechignera pas à quelques incursions "musclées" sur piste.

A tel point que nos lecteurs - qui, comme chacun sait, ont un peu plus de chance que les autres - ne manqueront pas de se demander si tant de polyvalence ne risque pas de nuire au reste de la gamme Pirelli... Une question que nous avons posée à Matthieu Brinon, directeur marketing de Pirelli et Metzeler France, avec qui Moto-Net.Com a également abordé la question de la longévité des pneumatiques et de la répercussion du coût des matières premières sur le prix des pneus : interview page suivante.

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