C'est une moto comme on n'a pas l'habitude d'en voir : un moteur de 50 cm3 qui délivre 6 ch, à peine 60 cm de hauteur de selle, pas de vitesses ni de suspensions... Ambiance !
Au circuit de kart de Thiais, je suis allé tester une pantera. C’est une moto comme on n’a pas l’habitude d’en voir. Un moteur de 50 cm3 qui délivre 6 chevaux, à peine soixante centimètres de hauteur à la selle, pas de boîte de vitesses ni de suspensions, et c'est tout !
C’est léger, vif et ça tourne tout seul. Heureusement, parce qu’on roule sur une piste de kart et que ça n’arrête pas de tourner !
Déjà, lorsqu’on monte dessus à l’arrêt, on se sent plutôt dépaysé. Les genoux ont l’air de passer tout juste sous le guidon. Pas de pédale de frein arrière : c’est à la place de l’embrayage. Le frein avant est à droite, la poignée d'accélérateur aussi. Avec ça, on a l’essentiel ! Ceux qui n’ont pas de combinaison avec sliders mettent des genouillères, parce qu’avec cette bestiole, si tu n’as jamais posé le genou, aujourd’hui ça va le faire... Bon, on y va ?
Initiation
Les premiers tours sont un peu hésitants, forcément. Très inconfortable, le jouet, du haut de ses 45 kg à sec, réagit à la plus petite inégalité du bitume ou à la moindre pression sur le guidon ! Mais surtout, mine de rien... ça pousse !
Lorsqu'on commence à comprendre le fonctionnement du joujou, ça devient vraiment amusant. J’ai l’impression de sauter d’un virage à l’autre et d’aller vraiment vite... à 40 km/h ou quelque chose comme ça ! N’empêche qu’on se prend au jeu : on met un peu plus d’angle, on freine de plus en plus tard, le genou commence à s’approcher du bitume et dix minutes plus tard, fin de la récréation et retour au stand.
Pas de doute, on s’amuse vite à ce jeu-là : on a tous la banane pendant qu’on échange nos impressions en regardant tourner un autre groupe. Des habitués, eux : il suffit de voir comme ils s’arsouillent !
Après la mise en bouche, il est temps de passer aux choses sérieuses : la course ! Si, si, une vraie course ! Avec des essais qualif’ ! Nous sommes neuf débutants mais on est prêts à en découdre comme les seigneurs du MotoGP !
Gaz !
Cinq minutes pour faire un temps et décrocher une bonne place sur la grille... Va pas falloir traîner ! Après un tour de lancement, j’essaie de soigner mes trajectoires encore un peu approximatives. Lorsque je commence enfin à trouver mes marques, j’entends derrière moi quelqu’un qui s’est accroché à ma roue ! Il espère pas me passer, lui ? Je tâche de retarder mes freinages, mais dès que je freine un peu fort de l’arrière la moto se met en travers et adieu la trajectoire... Comme j’ai un peu de mal à gérer, mieux vaut renoncer à freiner de l’arrière.
Mon poursuivant ne me lâche pas et me montre sa roue avant à deux ou trois reprises : c’est le drapeau qui me sauve ! Ouf terminé. N’empêche que c’est seulement les qualif’ et je suis en nage ! On va tout de suite enchaîner sur la course, le temps d’attendre les chronos pour former la grille de départ. Comme ça, on reste chaud et le couteau entre les dents ! J’en profite pour essayer un peu d’intox sur Julien, mon poursuivant. On ne sait jamais, ça peut marcher...
Youpi, j’ai la pole !
25 tours à faire, avec des temps aux environs de 40 secondes. Surtout, ne pas rater le départ, parce que ça va bouchonner dans la chicane et si je me rate, je me fais enfermer dans le paquet...
Gaz ! Je m’arrache en m’aidant du pied pour donner plus d’élan. A peine le temps de prendre un peu de vitesse, voilà la chicane. Réussi : je rentre le premier et ça passe sans problème ! Derrière ça a dû bouchonner sévère car je n’entends plus trop les moteurs. Mais pas le temps de regarder derrière, le virage suivant est déjà là ! Finalement, c’est pratique de pouvoir rouler sans personne devant... Je devrais faire la pole plus souvent !
Toujours seul devant, je peux soigner mes trajectoires et essayer de rouler régulier. Mais au bout de quelques tours, j’entends un miaulement de plus en plus proche.
Zut et zut, j’ai été ramarré ! Dépité, j’en rate un freinage et mon adversaire ne laisse pas passer l’occasion. Il me fait l’intérieur et passe. Rectification : ELLE me fait l’intérieur. C’est Anne-Gaëlle, mince alors ! Bêtement, je me laisse déconcentrer et me fais doubler à nouveau. Cette fois c’est Julien, l’intox n’a pas marché...
Crash
Je m’accroche derrière eux pendant un tour et demi, mais on arrive sur un retardataire juste avant la partie sinueuse... Damnation ! Les deux premiers passent et je reste derrière. Du coup je perds quelques longueurs, ça va pas du tout ! J’essaie de ramarrer mais c’est tout juste si je grignote quelques centimètres... Combien de tours on a fait déjà ? J’ai peut-être encore le temps...
C’est le sort qui décide pour moi : les deux leaders rattrapent un autre attardé mais le dépassement sème un peu la confusion : une moto monte sur le vibreur fait un petit écart et c’est l’accrochage. Motos et pilotes culbutent dans la poussière. Houlà ! La piste se rétrécit tout d’un coup : d’un côté un empilage de motos et pilotes, de l’autre celui qui a ralenti et s’est retourné...
Je ne vais pas m’y mettre aussi, hein ? Ouf, ça passe...
Deux virages plus loin je jette un oeil : tout le monde a l’air OK. Ah, mais me revoilà en tête, du coup ! Nouveau coup d’oeil derrière pour voir si on me suit : personne, j’ai le champ libre. Au passage suivant je vois que les deux malchanceux ne sont pas encore repartis. Ça semble bon pour moi...
And the Winner is...
Encore un ou deux tours et on me fait signe qu’il n’en reste plus que trois. J’essaie de garder le rythme, de ne pas m’en mettre une bêtement et... tout se passe bien ! Voilà enfin le drapeau à damiers. Yeeeeaaaah !!! Moto-Net vainqueur !!!
Pour la première fois de ma vie, je monte sur un podium. C’est pas chouette, ça ? Ceci dit, il faut bien l’admettre : j’ai eu de la chance car s’il n’y avait pas eu cet accrochage... La feuille des temps est en effet sans appel : c’est Anne-Gaëlle qui a fait le meilleur temps en course en me laissant une demi seconde derrière. N’empêche, je les ai tous pourris ! C’est à peu près sûr que la prochaine fois je ne m’en tirerai pas aussi bien alors cette victoire, je l’ai, je la garde !
Un goût de reviens-y
Un mini-GP comme ça, ça dure une dizaine de minutes. Et il s’en passe des choses en dix minutes ! Sur une piste aussi petite, avec des motos d’un gabarit bien adapté, on se sent vite en confiance. Pas besoin d’avoir des bêtes gorgées de chevaux même si, à vrai dire, un petit supplément de puissance serait appréciable.
Les machines de location sont évidemment en configuration d’origine (6,2 ch) mais pour ceux qui cassent leur tirelire et achètent leur moto perso, il existe des kits pour gagner un ou deux chevaux. Mais même sans ça, il y a largement de quoi s’offrir pour une quarantaine d’euros la location des sensations largement plus vivantes qu’avec une console de jeux ou une hypersport sur la route... les risques en moins !
D’ailleurs, un signe ne trompe pas : les pilotes de compétition moto sont souvent accro à ce jeu pour garder la forme à l’inter-saison ou simplement pour s’amuser !
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