Essai Harley-Davidson Softail Slim : le plus Dyna des Softail

Tout ça c'est bien beau, mais une Harley se savoure autant en statique qu'en dynamique ! Notre petit groupe de journalistes s'élance donc depuis le centre de Marseille en direction de l'arrière-pays varois, inondé de soleil. Premier contact avec la Softail Slim dans les embouteillages de la cité phocéenne...

Même si ce ne sont pas les meilleures conditions pour faire connaissance avec une nouvelle moto, la rencontre se passe plutôt bien. Le big bloc de 103 ci (soit 1688 cc) fait preuve d'une élasticité admirable et accepte de repartir dès 1 200 tr/mn sans broncher.

Le train avant très neutre n'engage pas du tout à basse vitesse et offre en outre un rayon de braquage très correct. Seule ombre au tableau, l'espace de quelques centimètres entre la selle et le réservoir allié à la proximité du cylindre arrière a tôt fait de vous cramer l'entrejambe droit en posant pied à terre...

Les premiers ronds-points annoncent la couleur : avec seulement 114 mm de garde au sol, la Harley-Davidson Softail Slim laboure rapidement le bitume ! La moindre prise d'angle se solde inexorablement par une complainte des platines repose-pieds qui, heureusement, viennent lécher l'asphalte en douceur.

Dès que la route serpente, cette garde au sol restreinte devient une vraie préoccupation : soit on se met en mode "cruising" vraiment tranquille pour ne pas se faire surprendre, soit on coupe au maximum les trajectoires pour garder un bon rythme sans prendre trop d'angle...

Mais finalement, le pilote s'amuse beaucoup à se "hâter lentement" au guidon de cette belle américaine, même si son efficacité dynamique ne sera jamais à la hauteur de celle d'un Fat Bob.

Castré par les normes antipollution, le mythique V-twin américain est obligé de monter en cylindrée année après année pour gagner en performances. Du coup, beaucoup de propriétaires modifient leur machine pour la passer en "Stage 1".

Ces modifications portant sur le filtre à air, l'échappement et la cartographie d'injection permettent d'obtenir une mécanique plus démonstrative. D'origine, le V-twin de la Softail Slim propose un agrément moteur convaincant, en parfaite adéquation avec la partie cycle. Mais la sonorité est étonnamment plus agréable pour le public qui voit passer la moto que pour son pilote.

Compte tenu de la garde au sol limitée de la moto, il faudra quand même rester prudent sur les routes que l'on ne connaît pas. D'autant que si ça tourne vraiment au vinaigre, les quatre pistons de l'unique disque de frein avant auront fort à faire pour stopper les quelque 400 kg de la machine et de son pilote !

Le frein arrière pourrait être d'un grand secours sur ce type de moto à l'empattement aussi long (1635 mm !), mais l'ABS de série se déclenche très vite...

Mais rien ne sert de pousser ce joli Softail Slim dans ses derniers retranchements. Il se savourera avant tout en mode balade pour admirer les paysages et profiter de son confort plutôt surprenant.

Bien que courte et étroite, la selle au style rétro offre en effet un confort et un maintien très corrects. L'efficacité de la suspension arrière est également très appréciable par rapport aux combinés des Sportster et autres Dyna ! En somme, cette Slim est parfaitement dans l'air du temps et permettra de concilier plaisir de conduite et sauvegarde des points de permis.

Verdict : Un vrai plaisir !

Aussi agréable à piloter qu'à regarder, le Softail Slim sera plutôt cantonnée à une utilisation purement plaisir : compte tenu de son manque total d'aspects pratiques, elle ne sera pas la meilleure compagne pour le quotidien. Mais sincèrement, quel biker achète une Harley pour cet usage ?

En revanche, son prix de vente pour le moins élitiste - pas moins de 19 190 € en prix de base ! - en fait un jouet destiné à de vrais (et riches !) passionnés de la Motor Company. Ces derniers ne seront assurément pas déçus et peuvent d'ores et déjà essayer et/ou acquérir la Softail Slim dans le réseau Harley-Davidson.