Pour justifier sa prochaine et surprenante arrivée sur le segment des maxitrails, Harley-Davidson sort de ses archives un court-métrage. On y découvre l'une des lointaines ancêtres de la future Pan America : un mono 165 cc 2-Temps qui prenait déjà pour référence une moto allemande...
Mis en difficulté commercialement par le vieillissement de sa principale clientèle (les "bikers" américains), Harley-Davidson cherche à se diversifier depuis des années. Lors du salon Eicma 2019, la marque américaine a créé la sensation en annonçant son arrivée dans un segment très, très juteux sur notre vieux continent : le maxitrail !
La future Pan America n'hésite pas à attaquer de front le best-seller des grosses cylindrées en Europe : la BMW R1250GS, "natürlich" ! Pour ce faire, les ingénieurs de Milwaukee ont conçu un pas-trop-gros twin puissant ("Revolution Max" de 1250 cc pour 145 ch) et l'ont installé dans une partie cycle disons... solide !
Le spécialiste du custom et sa nouvelle moto sauront-ils convaincre ? Avant de la faire essayer aux journalistes, concessionnaires et clients - et avant même d'en livrer toutes les caractéristiques techniques -, Harley-Davidson cherche tout d'abord à légitimer sa simple existence.
Le responsable du département "Archives et héritage" chez Harley-Davidson, Bill Jackson, a publié sur la chaîne YouTube de la marque l'extrait d'un vieux film promotionnel que les concessionnaires étaient invités à diffuser auprès des " clubs de chasse et pêche, troupes de boyscouts, etc."
Les deux motards, Armondo Magri (concessionnaire HD à Sacramento, Californie) et Bob Reed (journaliste) devaient démontrer que la petite 165S de 1957 permettait de vivre la grande aventure à moindre frais... comparé à un pick-up ? Non, par rapport à un cheval. Un argument de vente - et de choc - au pays des cow-boys !
Pour mémoire, cette "mini HD" était équipée d'un monocylindre 2-temps de 165 cc qui développait 5,5 chevaux vapeur. Le moteur était couplé à une boîte 3-rapports et bénéficiait d'un réservoir d'essence de 1,75 gallon (6,6 litres). De quoi parcourir 175 miles (280 km) d'après les réclames du constructeur à l'époque...
Les lecteurs de Moto-Net.Com - qui, comme chacun sait, sont un peu plus cultivés que les autres - noteront l'ironie de l'Histoire avec un grand H comme Harley : cette 165S "Hummer" était une copie de RT125, dont le constructeur germanique DKW avait dû livrer les plans aux alliés au sortir de la Seconde Guerre mondiale ! Des cousines anglaises (BSA Bantam), russes et polonaises furent également produites.
La Pan America 1250 attendue pour la fin de l'année 2020 s'inspire cette fois du succès de la marque germanique BMW Motorrad et de ses "Guéesses" (plus de 59 000 R1200GS et R1250GS ont été vendues dans le monde en 2019).
Chez Harley-Davidson, le challenge relevé par la "Pan Am" est de taille. Or le parallèle dressé entre la "light weight" (poids plume) des années 1950 et le poids lourd des années 2020 semble un peu léger : qu'ont en commun ces lointaines parentes ? Rien sinon un vague esprit américain, de conquête de nouveaux territoires.
Le commentaire d'un internaute est d'ailleurs très pertinent : "si Harley-Davidson avait dessiné et conçu un joli mono de 350-500 cc, cela m'aurait beaucoup plu. Les actionnaires aussi auraient apprécié". Après tout, BMW (encore !?) a vendu l'an passé "plus de 20 000" G310R et GS à travers le globe...
Des Harley-Davidson de petite cylindrée, légères et abordables ? La firme de Milwaukee est aussi sur le filon. Ou du moins l'était, jusqu'à ce que Matthew Levatich quitte son poste de président directeur général il y a quelques semaines. Cet autre ambitieux projet verra-t-il le jour ? Restez connectés sur MNC... et #RestezChezVous !
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