• L'essentiel
  • -
  • En savoir plus...
RENAISSANCE
Paris, le 15 novembre 2013

Brough Superior SS100 : la nouvelle Rolls de la moto

Brough Superior SS100 : la nouvelle Rolls de la moto

La marque anglaise Brough Superior a profité du dernier salon de Milan pour présenter sa nouvelle moto : la SS100, dont le premier modèle est sorti il y a... 90 ans. Cette version 2014 est à l'image de son ancêtre : aussi belle que chère ! Présentation.

Imprimer

La nouvelle Rolls de la moto

S'il est une faculté que les Français peuvent envier aux Anglais - et aux Italiens ! -, c'est bien celle de faire renaître de leurs cendres de glorieuses marques et modèles de motos... Le dernier exemple en date est celui de Brough Superior, qui relancera l'an prochain sa fameuse SS100.

Qualifié en son temps de "Rolls-Royce de la moto", le modèle originel de la "Super Sports 100" était équipé d'un bicylindre JAP en V de 998 cc à simple arbre à cames en tête développant 45 chevaux, autour duquel se lovait un cadre simple berceau.

D'inspiration Harley-Davidson, la fourche avant était développée par George Brough himself et l'ingénieur Harold Karslake. Les travaux des deux amis les mèneront un peu plus tard à adopter le cantilever B&D, puis à produire leur propres suspensions arrière.

Dès sa sortie en 1925, la SS100 était livrée à son chanceux - et aisé - propriétaire avec un certificat approuvant que sa propre moto avait maintenu une vitesse supérieure à 100 mph (160,9 km/h) sur une distance d'un quart de mile (402 m) lors du test effectué en sortie d'usine.

Le client le plus célèbre de la marque de Nottingham, T. E. Lawrence "d'Arabie", a fortement contribué au succès de ce modèle : l'officier britannique ne tarissait pas d'éloges sur ses montures, avec lesquelles il aurait parcouru environ 300 000 miles (482 803 km !) en 11 ans.

En tout, Thomas Edward a possédé huit Brough Superior - prénommées Boa, puis George I, II, III, etc. ! - dont quatre SS100. Il attendait la livraison de sa cinquième lorsqu'il perdit la vie en 1935 sur la route, aux commandes de George VII, alors qu'il tentait d'éviter deux cyclistes...

Interrompue par la Deuxième Guerre mondiale, la production de Brough Superior n'a pas pu reprendre au sortir du conflit malgré les efforts de son fondateur George. Les plus beaux modèles se dégotent donc aujourd'hui à prix de "Platine". Le record ? 339 290 euros pour une SS100 de 1929, vendue aux enchères le 22 octobre 2010 à Sparkford !

Comparativement, la S100 de 2014 présentée au salon EICMA de Milan n'est donc pas si chère : la future production de la marque ressuscitée en 2008 par Mark Upham - spécialiste anglais de motos de collection, exilé en Autriche où il a monté son gigantesque magasin "British Only Austria" - devrait sortir à 50 000 euros.

Pour ce prix, l'acquéreur s'offrirait une machine vraiment pas comme les autres, à rendre jaloux jusqu'aux possesseurs de la toute nouvelle BMW Ninety, moto "anniversaire" au look rétro et aux performances "néo" elles aussi... mais qui ne coûte que 15 000 euros !

En collaboration avec Boxer Design

Développée en collaboration avec la société toulousaine Boxer Design, la nouvelle SS100 se bâtit autour d'un bicylindre en V de 997 cc à double arbre à cames en tête et 4 soupapes par cylindre pouvant cracher, selon les souhaits de son propriétaire et grâce au travail du metteur au point Akira - français également -, entre 100 et 140 chevaux.

Les lecteurs de Moto-Net.Com - qui, comme chacun sait, sont un peu plus observateurs que les autres - auront noté le lien de parenté entre le moteur de la SS100 et celui turbocompressé du futuriste "SuperBob" conçu par la même équipe de Thierry Henriette, et dont on attend des nouvelles au prochain Salon de Paris !

On observe d'ailleurs que la grosse anglaise s'inspire également du "Super Robert" au niveau du train avant, puisqu'elle reçoit une "suspension de type Fior", précise la nouvelle équipe de Brough Superior, du nom de l'ingénieux ingénieur qui sévissait sur les Grand Prix moto dans les années 80.

À l'instar d'autres systèmes basés sur le même principe, "la fourche à double triangles permet de dissocier le freinage du guidage et génère une géométrie à la fois stable et réactive", expliquent les Anglais, également satisfaits du bon rayon de braquage.

Cette suspension dispose d'un second atout loin d'être négligeable : elle permet à la nouvelle SS100 de mimer le style de la fourche à parallélogramme "Castle" de son ancêtre ! L'amortisseur Öhlins qu'elle cache dans ses entrailles sera bien évidemment entièrement réglable.

Les matériaux qui composent la fourche permettent de légitimer - en partie - le prix de la moto : alliage d'aluminium et magnésium pour le "double wishbone" et titane pour ses triangles ! Idem pour le châssis surplombant le moteur "porteur", fabriqué en acier et titane, tandis que bras oscillant est réalisé en aluminium-magnésium et monté via un autre amorto suédois...

Côté freinage, la nouvelle Brough Superior a opté pour le spécialiste français Beringer, sélectionnant son système le plus original sans doute : le 4D, comme quatre disques ! D'après leurs calculs, les Anglais économisent 1150 g par rapport au conventionnel double disque de 320 mm (800 g au lieu de 1950).

Cet écart devrait se ressentir davantage à la conduite : "l'inertie gyroscopique est trois fois moindre, la puissance augmentée de 20%, la dissipation de la chaleur améliorée et la durée de vie considérablement accrue", indiquent les "petits enfants" de George Brough.

Montés sur une jante de 18 pouces - et 18 bâtons ! - et mordus par d'imposants et superbes étriers quatre pistons - siglés "Brough Superior", comme bon nombre de pièces -, les disques paraissent minuscules... mais pas autant que le frein à tambour des années 20 et 30 !

Pour conserver l'esprit des motos d'antan, la SS1000 de l'an 2014 chausse sur sa seconde jante de 18 pouces un raisonnable pneu arrière de 160 mm de large. Elle accueille également un réservoir - qui cache en grande partie la boîte à air, à se demander où sera logée l'essence ?! - spécialement long, nervuré et chromé.

Enfin, de petites concessions sont tout de même accordées à la nouvelle SS100. Au niveau des feux tout d'abord, qui sont à LED parce qu'il faut vivre avec son temps, et sur les commandes ensuite : on ne dénombre que deux leviers au guidon contre six sur l'ancienne !

.

Commentaires

Ajouter un commentaire

Identifiez-vous pour publier un commentaire.

.

Soutenez le Journal moto du Net

Aidez les petites entreprises françaises qui payent leurs impôts : en créant votre compte MNC, vous commentez tous nos nos articles et nos essais , cliquez sur les publicités de nos partenaires (ça n'engage à rien !) et préservez notre indépendance !

ACTUALITÉ MNC LIVE  |   JE M'INSCRIS !