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Paris, le 15 décembre 2015

Moto 3 : Fabio Quartararo vise le titre avec KTM en 2016

Moto 3 : Fabio Quartararo vise le titre avec KTM en 2016

Fort de son exceptionnel parcours en championnat espagnol (CEV), Fabio Quartararo abordait à 15 ans sa première saison en Grands Prix moto avec de très - trop ? - hautes ambitions. Mais jouer la gagne en Moto3 s'est avéré plus compliqué que prévu pour le jeune prodige français, qui délaisse la filière Honda pour rejoindre KTM en…

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Fort de son exceptionnel parcours en championnat espagnol (CEV), Fabio Quartararo abordait à 15 ans sa première saison en Grands Prix moto avec de très - trop ? - hautes ambitions. Mais jouer la gagne en Moto3 s'est avéré plus compliqué que prévu pour le jeune prodige français, qui délaisse la filière Honda pour rejoindre KTM en 2016.

A pilote exceptionnel, attentes exceptionnelles...

Dixième du championnat Moto3 2015 avec 92 points, soit 168 de moins que le vainqueur Danny Kent : malgré ses deux pole positions (Jerez et Le Mans) et ses deux podiums (Austin et Assen), la première saison de Fabio Quartararo n'est pas exactement à la hauteur de ses ambitieux objectifs (lire notre Portrait et interview de Fabio Quartararo du 6 mai 2015).

Lui qui rêvait de victoires - voire du titre - clôt sa première campagne sans être parvenu à grimper tout en haut du podium.

Plus contrariant encore : une fracture de la malléole externe de la jambe droite contractée à Misano (Italie) a "torpillé" sa fin de saison, le forçant à faire une croix sur plusieurs courses dont la classique tournée d'outre-mer (Japon, Australie et Malaisie).

Forfait aussi en Aragon (Espagne) et lors de la finale à Valence (Espagne), Fabio a connu l'année la plus compliquée de sa jeune carrière : en 2015, il a du apprendre à perdre, chose à laquelle il n'était pas habitué...

"J'ai toujours été très régulier sur l'ensemble de ma carrière. Cette saison a été différente, car je pensais pouvoir être encore régulier : je m'attendais à de meilleurs résultats après une excellente préparation durant le championnat d'Espagne", confesse-t-il avec honnêteté. 

"Malgré de bons résultats en début de saison, j'ai été très irrégulier ensuite. Je pense que mes ingénieurs et moi n'avons peut-être pas eu le bon feeling pour être au point sur tous les tracés. Cela a été la grande difficulté", analyse le n°20 avec un rien d'amertume... et d'exigence envers lui même : beaucoup de pilotes rêveraient de pareils débuts en Grands Prix !

Une ascension fulgurante 

Tout avait pourtant parfaitement commencé pour le pilote installé en Espagne, annoncé comme la révélation de l'année suite à des premiers essais hivernaux consistants. Septième de son tout premier GP au Qatar après avoir un temps joué la gagne, il décroche son premier podium dès la seconde course à Austin. La machine semble lancée...

Sixième en Argentine puis 4ème à Jerez sur un tracé qu'il affectionne, Fabio impressionne par sa vélocité pure, sa rigueur et sa maturité. On le savait doué, "El Diablo" se révèle exceptionnel... et certains n'hésitent pas à le décrire comme le futur Marc Marquez !

Revers de la médaille : la pression s'accroît sur ses épaules et il n'est plus question de savoir s'il va gagner des courses, mais quand ! Fabio Quartararo devient celui sur lequel repose tous les espoirs du clan français, un statut aussi flatteur qu'éprouvant nerveusement.

"Evidemment, il y a toujours un peu de pression. Mais je savais que le championnat du monde allait être une toute autre histoire. Je savais que des pilotes comme Danny Kent ou Miguel Oliveira allaient être très forts", affirme le n°20, évacuant l'idée selon laquelle tous ces enjeux lui seraient montés à la tête.

Premier échec au GP de France

Même s'il répète à l'envie que 2015 n'est qu'une année d'apprentissage, les véritables intentions de Fabio apparaissent en piste : c'est la victoire qu'il vise, et la déception de passer à côté se lit distinctement sur son visage lorsqu'il descend de sa moto !

Quelques fausses notes commencent alors à s'échapper de sa partition jusqu'ici parfaitement exécutée : après avoir signé la pole position devant ses fans au Mans (72), le protégé d'Edouardo Martin part pour la première fois au tapis...

Le français s'agace et pointe le manque de vitesse de pointe de sa moto. Et il faut effectivement reconnaître que sa NSF se fait régulièrement taxer dans les lignes droites, y compris par d'autres Honda théoriquement équipées du même monocylindre 4-temps de 250 cc. Sa seconde chute consécutive en Italie est aussi mal vécue, provoquant des critiques ouvertes concernant l'inconstance de sa NSF250R du team Emilio Alzamora.

"C'est à partir du GP de France que j'ai disposé d'une moto différente avec un manque de puissance par rapport à d'autres (comme son coéquipier espagnol, Jorge Navarro, 7ème du championnat avec 157points, NDLR). Je n'ai pratiquement jamais roulé sur la même moto d'une course à l'autre, ce qui m'a beaucoup pénalisé. La confiance et la montée en puissance viennent une fois qu'on dispose de la même moto".

Le français et son manager espagnol en sont convaincus : son matériel est le principal responsable de son incapacité à franchir la dernière marche menant à la victoire. Accusations réfutées par les responsable de la structure Monlau (devenu le bras armé espagnol de Honda en vitesse), qui enjoignent Fabio à aiguiser les flèches de son immense talent avant d'essayer de tout mettre dans le mille.

Les relations se tendent entre le team d'Alzamora et le pilote tricolore, malgré un nouveau podium à Assen et une belle 4ème place en Grande-Bretagne. La saison entame son dernier tiers et il devient évident que les deux parties auront du mal à poursuivre leur collaboration.

Puis vient le crash lors des essais à San Marin (Italie), avec à la clé une fracture qui hypothèque sa fin de saison.

Dans ces conditions, ce n'est qu'une demi-surprise d'apprendre que Fabio et son manager cherchent à changer de structure, attirés par une offre du team Leopard Racing dans lequel court celui qui remportera le titre 2015 : le britannique Danny Kent. 

L'accord est signé malgré une dernière tentative de surenchère du service compétition du blason ailé (le HRC), fermement décidé à conserver sa pépite. Peine perdue : Fabio Quartararo quitte la "voie royale Honda" pour intégrer les rangs de KTM.

Quitter Honda pour KTM : un choix audacieux

Le risque pris en claquant de la sorte la porte du géant Honda en Grands Prix paraît énorme, mais le jeune niçois se veut confiant car convaincu de disposer du meilleur soutien pour accéder à son rêve : rafler le titre en 2016.

"Mes objectifs sont clairs : remporter le championnat. Cette année a été très difficile, mais je suis convaincu que j'ai les capacités pour gagner une course et pour être devant", analyse le pilote qui aura 16 ans le 20 avril 2016. 

"Je pense déjà à 2016 avec l'équipe Leopard Racing et mon ingénieur Christian Lundberg (qui l'a déjà assisté durant ces saisons victorieuses en Espagne, NDLR). Ma première prise de contact sera début février (à Sepang, NDLR). Je pense qu'il faudra faire un gros travail pour arriver au top au Qatar", prévoit le champion français qui place Niccolo Antonelli comme son adversaire principal pour le titre.

En attendant ses premiers essais sur la Moto3 KTM, Fabio Quartararo va pouvoir soigner sa jambe droite fracturée. Petit à petit, le tricolore reprendra ensuite son entraînement sportif draconien, composé entre autres de vélo, de motocross (Fabio a aussi un vrai talent en TT !), de course à pied et d'escalade "jusqu'à 7 heures par jour", comme il nous l'avait confié dans notre Interview MNC. 

"Ce n'est que l'histoire de quelques semaines pour que je revienne à 100%. Je prévois de profiter de cette trêve pour reprendre le motocross, en particulier pour faire travailler ma jambe. Ensuite, je ferai beaucoup de course à pied ou du vélo", programme-t-il en athlète extrêmement affûté et concentré qu'il est devenu pour parvenir à ses fins : remporter le titre en Moto3, en Moto2 puis en MotoGP.

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