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Maroc, le 16 juin 2014

Voyage moto : le Pays de Galles en Suzuki DL 650 V-Strom

Voyage moto : le Pays de Galles en Suzuki DL 650 V-Strom

Après mon voyage au Maroc , j'ai été invité à passer le long week-end de Pâques dans un cottage au Pays de Galles (Wales pour les anglophones). L'occasion d'emmener ma V-Strom dans le pays de Donjons et Dragon ! Comme si j'avais besoin d'un prétexte culturel pour avoir envie de rouler…

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Après mon voyage au Maroc, j'ai été invité à passer le long week-end de Pâques dans un cottage au Pays de Galles (Wales pour les anglophones). L'occasion d'emmener ma V-Strom dans le pays de Donjons et Dragon ! Comme si j'avais besoin d'un prétexte culturel pour avoir envie de rouler…

J'ai donc commencé à explorer le web pour avoir quelques informations et idées de visites. Quand je vais dans un endroit que je ne connais pas, je note les lieux conseillés par les sites de tourisme et quand j'ai une liste conséquente, je prépare deux road books.

Pour le premier, je laisse à Google Map le soin de décider quelles routes je vais emprunter. Pour le deuxième, je m'amuse à déplacer l'itinéraire proposé sur les routes secondaires pour faire un peu d'exploration. J'essaie de passer par des petits villages et si je trouve des pistes non goudronnées... Tant mieux !

Parfois, j'ai ainsi de belles surprises... et de temps en temps pas du tout ! Il m'est arrivé d'entrer sur le parcours d'un club de golf, ou de me retrouver coincé dans une pente raide face à un portail fermé... Beaux moments de stress et d'apprentissage !

Ensuite, je vais sur le site internet de mon GPS et je télécharge le road book proposé : le meilleur virage de la région, les plus beaux châteaux, etc. J'ajoute à tout ça un plan papier de la région au cas où la petite boîte magique tomberait en panne, et ça y est : ready to travel !

Paris - Birmingham : environ 660 km, par l'autoroute A1 direction Arras, puis A26 jusqu'à Calais. Trajet sans grand intérêt, si ce n'est que c'est la première fois que je pars pour de si longues distances en duo, avec ma compagne. La fille du guichet où l'on va avant d'embarquer nous sourit à pleines dents en nous voyant et je me demande encore pourquoi elle rigolait autant...

Le choix du bateau était stratégique : ça nous permettra de nous reposer  pendant le trajet (1h40) et éventuellement de rencontrer quelques motards. Ça n'était pas le cas cette fois-ci : on était les seuls à moto dans le ferry.

"Reste à gauche, reste à gauche"

La section anglaise, ça y est : l'adrénaline remonte d'un coup ! La conduite à gauche avec les fameux ronds-points... La concentration au max et je me répète inlassablement "reste à gauche, reste à gauche" pour éviter que les réflexes refassent surface.

L'arrivée à Birmingham, en soirée, se passe sans encombres. Les routes sont bien éclairées et les panneaux indicateurs impeccables. On est chez les British ! Parfois je vérifie que ma compagne est bien là : elle ne bronche pas, alors que 150 km dans la nuit et le froid en tant que passagère, ce n'est pas si génial que ça. Heureusement on a fait quelques pauses café, ça nous redonnait le sourire, et puis on était là, à parcourir l'Angleterre à moto !

Plus tard, nos amis nous avouerons que quand on a enlevé nos casques, les cheveux dans tous les sens, les visages blancs et marqués, "étonnamment vous aviez  un air léger et joyeux. En clair, vous étiez heureux".

Le lendemain, visite de la cascade, Pistyll Rhaeadr, Llanrhaeadr-ym-Mochnant, Powys, UK. No comment sur les noms propres, leur prononciation et leur orthographe au Pays de Galles. Disons simplement qu'il est impossible pour un franco-argentin de les mémoriser et j'ai toujours utilisé le copier-coller pour ce texte !

Nous nous arrêtons au bord de la route pour un petit déjeuner succulent à l'anglaise.

La visite des Waterfalls est vivement recommandable, pas seulement pour la cascade mais aussi pour les petites routes qu'il faut emprunter pour y arriver ! On se retrouve dans de petits chemins avec des champs des deux côtés, en général un peu en hauteur, comme si la route avait été creusée entre les champs. Les amas de boue et les restes des "besoins" animaliers demandent de la prudence... Quelques tracteurs et voitures avec des touristes, mais tout le monde reste courtois et coopératif.

Comme je suis arrivé avant mes amis (ils étaient en voiture) je me gare à l'entrée du site à côté d'un camping-car (attention : le parking au fond de la route est payant, 3£ moto et 5£ pour les voitures). Là, je vois un groupe de quatre personnes et l'un d'eux retient mon attention, un grand monsieur avec un long manteau en fourrure noire style 80's. La conversation démarre tout de suite, j'explique d'où je viens, où je vais, etc., et après avoir gentiment refusé un thé (perso je crevais de chaud), il me raconte qu'ils sont deux couples et qu'ils voyagent toujours ensemble avec le van. Je me demande si je ne suis pas tombé sur des hippies.

Evidement, la conversation tourne vers la moto : il est lui-même propriétaire d'une Triumph XC. Il m'indique quelle route prendre pour s'aventurer dans les pistes autour du site des chutes d'eaux.

Je récupère mes baskets de trekking et à nous la balade à pieds autour de la cascade ! L'air frais fait du bien, la promenade dure deux heures au plus, jusqu'à l'heure du thé. Et ensuite - enfin ! - je remonte sur la V-Strom en direction du cottage, à 1 km de Glaspwll, Machynlleth.

J'en profite pour passer encore une fois par les petites routes de campagne, entouré de moutons, de maisons en pierres et de champs d'un vert "très british" (un vert presque fluorescent qui ne finit pas de m'impressionner).

L'arrivée au cottage est une mini aventure : le goudron a disparu pour laisser place à un chemin pierreux qui monte. Les pierres roulent sous les pneus, la V-Strom patine, mais un coup d'accélérateur et ça passe. La moto est contente, moi aussi :

-    Va un peu plus vite, elle me dit

et puis elle insiste :

-    On aura le temps de s'ennuyer à Paris !

La moto assure, j'entend les pierres taper dans les protections, le pneu arrière patiner, et le guidon a la tremblote. Mais la V-Strom continue de m'emmener là où je veux. Mes amis en voiture était partis avant moi car je voulais pouvoir faire tranquillement des photos, c'est mon métier et je m'arrête régulièrement. Très, très régulièrement... Parfois, je crois que le paysage m'interpelle :

-    Tu continues ta route sans me prendre en photo ?

Et je descends de la moto pour la dixième fois et clic, je remonte... 200 m plus loin :

-    Eh, et moi ? T'as vu le mouton dans les champs avec le soleil qui se couche derrière les collines ?

Et rebelote, encore une photo... Je décide d'avancer, car je me dis qu'ils vont s'inquiéter. En fait, je retrouve les filles qui font la route à pied. La voiture étant trop basse pour passer entre les pierres, elles ont décidé de marcher.

Le cottage c'est une ferme, entre les collines et les champs, avec toutes les commodités modernes... sauf le Wifi et le réseau pour les téléphones portables.

Le lendemain, balade à pied dans les champs gallois. Un peu de trekking après tout ce bacon englouti, ça ne peut faire que du bien ! Cette promenade de quelques heures me permet de repérer quelques pistes très roulables entre les allées forestières.

Et voilà que le matin suivant, je décide d'aller faire un peu d'exploration avec la V-Strom. Je suis un peu endormi, donc prudence mais l'endroit est superbe. Je traverse un pont : clic photo, j'avance une centaine de mètres : clic photo... J'aurai dû venir à pied ! Je vois des écureuils encore et encore traverser la piste, le soleil passe entre les arbres, un ruisseau à ma droite. Quel endroit !

Le planning de la journée, c'est d'aller voir l'Evil Bridge (Woodlands, Devil's Bridge, Aberystwyth, Ceredigion SY23 3JW, Royaume-Uni) en passant par la A4. La route est superbe. Le goudron est presque neuf, l'adhérence n'est pas à craindre, les virages sont géniaux et l'anticipation des courbes se fait sans problème puisque la signalisation est très efficace. Et tout ça dans un décor de la série Game of Thrones !

Le site de l'Evil Bridge vaut la peine d'être visité, avec une forêt d'arbres secs et un sentier qui nous mène tout près de la chute d'eau (3,70£).

 

Comme c'était un dimanche et que la tradition l'exige, on est partis pour le "Sunday Roast". Les Anglais ont l'habitude de déjeuner entre amis ou en famille, avec du boeuf et des légumes qui varient selon les saisons et les régions, le tout dans une sauce succulente. A peu près tous les pubs en proposent, tout ça dans une ambiance de pub anglais !

Le lendemain, direction la centrale hydroélectrique de Dinorwig, connue aussi comme Electric Mountainle (je dirai plutôt la montagne de Mondor, dans le Seigneur des anneaux), dans le Parc national Snowdonia. Une montagne de pierres noires, impressionnante.

La route jusqu'au Dinorwing est encore une fois parfaite. Il n'empêche que les virages arrivent non stop, et encore, dans un cadre magnifique. Je ne sais plus où regarder, les plaines et les montagnes n'arrêtent pas de m'interpeller.

Maintenant c'est le soir et je suis seul car mes amis et ma compagne ont dû rentrer chacun chez soi. J'ai trouvé un Bed and Breakfast (BnB), formule qui assure d'avoir une chambre et un petit-déjeuner dans la maison de quelqu'un.

Je me suis dit que ce serait plus convivial et moins cher qu'un hôtel mais le moins cher que j'ai trouvé est à 45£. Le budget va exploser... Je ne suis pas tranquille. Va falloir se serrer la ceinture. Le lendemain matin, au petit-déj', j'en profite pour me faire un sandwich et économiser sur le déjeuner. Idée qui a très bien fonctionné et que je répète le lendemain.

Pendant toute la journée, je me consacre à explorer les petites routes du Parc national Snowdonia. Ce jour-là, je fais entre 8 et 9 heures de moto. Par de petites routes de campagne entre les vallées galloises, j'ai traversé des ponts en pierres, emprunté des pistes roulables, traversé des pinèdes et visité les lacs de la région.

La pluie m'a accompagné pendant une heure mais ne m'a pas découragé car même comme ça, le paysage se transforme et reste toujours impressionnant. J'ai croisé de rares voitures et quelques randonneurs, mais très peu.

Je décide de m'arrêter en hauteur pour contempler la plaine. Les moutons semblent des points dans un tableau, tout m'appartient puisque je suis tout seul depuis des heures. Pas de voitures, pas de marcheurs, que le vent, la montagne et la route, tout pour moi.

Je vérifie la moto : pneus, huile, chaîne, tout est OK. Je vais en profiter pour "marquer mon territoire" en toute tranquillité du haut de la colline. Je sens le souffle frais du vent sur moi, je ferme les yeux. Liberté totale. Voilà, c'est ce que je viens chercher dans les voyages à moto. Enfin, pas uniquement de pouvoir pisser en plein air, la liberté et les rencontres avant tout !

Là, je ne vais pas tarder à en avoir. De loin, j'aperçois des collants fuchsia sur un vélo, puis une jeune fille qui s'approche au pied de la petite colline où je me trouve.

-    Hello ! elle dit, j'attends mon père, il me suit.

Et voilà, je ne vois personne durant des heures et juste comme je m'apprête à satisfaire un besoin naturel au milieu des prés, c'est raté !

Je vois un monsieur d'un certain âge arriver, essoufflé et rouge, avec la langue en dehors de la bouche. Pour le malheur de mes reins, ce gentil cycliste était très bavard... Mais je ne suis pas resté longtemps et j'ai continué par la A4212 toute la journée jusqu'au soir.

Le lendemain, pour prendre une route plus intéressante vers Birmigham, j'ai choisi dans le GPS l'option "plus court" et de cette façon je suis passé par des petits villages et parfois de jolis sentiers. Sous une pluie battante et très couleur locale, j'arrive à destination.

Le lendemain sur le ferry je rencontre un motard très sympa. Pas étonnant : il est Gallois !

Le Pays de Galles est donc un voyage à faire. Les gens sont habitués aux motards et l'accueil est sincère. On trouve des relais "the rider is welcome" et les routes sont vraiment en bon état. Les sentiers et pistes sont nombreux et faciles d'accès.

 

Diaporama

"Un homme doit voyager dans des lieux qu'il ne connaît pas pour casser cette arrogance qui nous fait voir le monde comme on l'imagine, et non pas comme il est vraiment"

Amyr Klink, navigateur brésilien

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