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DEUX-ROUES MOTORISÉS
Paris, le 30 avril 2004

Paris envisage une Charte des deux-roues motorisés

Paris envisage une Charte des deux-roues motorisés

A l'issue d'une journée technique de réflexion sur la place des deux-roues motorisés en ville, la Mairie de Paris reconnaît son manque de compétences et propose une Charte entre usagers, pouvoirs publics et constructeurs. Décryptage.

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La Mairie de Paris organisait hier, sous les somptueux plafonds de l'Hôtel de Ville, une Journée technique nationale intitulée "Quelle place pour le deux-roues à moteur en ville ?" Grâce aux interventions des représentants de quatre grandes villes européennes (Barcelone, Londres, Rome et Athènes, lire Moto-Net du 30 avril 2004), l'événement semble avoir évité - de justesse ! - l'écueil du ronron politiquement correct pour aboutir à un projet de Denis Baupin maire adjoint (Vert) chargé des transports : élaborer "une Charte des deux-roues motorisés en associant les usagers, les pouvoirs publics et les constructeurs", sur le modèle du Code de conduite hollandais (lire Moto-Net du 30 avril 2004).

"Nous attendons beaucoup de cette journée, déclarait Denis Baupin en ouvrant les débats. "Nous sommes parvenus à rééquilibrer les modes de déplacement en refusant d'adapter la ville à la voiture comme le souhaitait Pompidou dans les années 70 et nous avons enregistré en deux ans une baisse de 10% de la circulation automobile. Nous avons tenté de prendre en compte l'expansion des deux-roues motorisés dans les villes, qui semblent mieux adaptés que la voiture car ils occupent moins d'espace. On sait faire des couloirs de bus, des pistes cyclables et des aménagements pour les voitures, mais on n'a pas de solution pour réduire l'accidentologie des deux-roues motorisés, ni pour répondre aux autres problèmes spécifiques. Or la notion de liberté attachée à ce type de véhicule fait qu'il a la cote aujourd'hui".

Reste à savoir ce qu'il restera de cette fameuse "notion de liberté" une fois la charte adoptée, et surtout quels en seront les droits et devoirs respectifs... Car pour l'instant, force est de constater que la tendance générale est à l'appréhension du deux-roues motorisé uniquement sous l'angle de ses "problèmes" (de sécurité, de stationnement, de pollution, de bruit, d'image, etc.).

D'autant que la FFMC, après sa démission du CNSR (lire Moto-Net du 7 avril 2004), poursuit sa politique de la chaise vide en estimant que "les problématiques des deux-roues ne sont jamais prises en compte par les pouvoirs publics". Elle n'a donc pas souhaité "cautionner cette opération de communication" en s'associant officiellement aux débats, laissant son représentant de l'antenne Paris-Petite couronne, Henri de Voguë, intervenir depuis la salle tandis que le Mouvement de défense de la bicyclette, Moto Zen et la Ligue contre la violence routière s'exprimaient sur l'estrade...

Pour finir, concluant une journée à laquelle il n'avait pas assisté, le délégué interministériel à la sécurité routière Rémy Heitz a indiqué que "les chiffres définitifs pour 2003 sont désormais connus et font apparaître une évolution qui n'est pas bonne : 813 motards tués contre 973 en 2002, soit une baisse de 16% alors qu'elle est de 23% pour les automobilistes, et 372 conducteurs de cyclos tués contre 366 en 2002, soit une augmentation de 1,6% alors que le contexte général est à la baisse".

En fin stratège du copier-coller, le délégué a terminé en assénant à nouveau son désormais célèbre leitmotiv : respecter les règles existantes avant de demander leur modification. "Il faut qu'il y ait des signes de respect de la vitesse par les motards", a-t-il estimé : "parfois, j'entends qu'ils veulent pouvoir rouler 10 km/h au dessus du flot ou dans les voies de bus, mais non, il faut d'abord qu'ils respectent les règles. Je me fais parfois dépasser par des motards qui roulent à 150 ou 200 km/h ! Aujourd'hui se développe chez les automobilistes le sentiment que les motards bénéficient d'une certaine impunité, alors que 3% des contraventions délivrées par les radars automatiques concernent des motos, ce qui correspond à peu près au parc en circulation"...

Rappelant qu'il avait "accepté l'invitation d'un magazine moto à rouler comme passager" (lire Moto-Net du 17 juillet 2003), Rémy Heitz a toutefois assuré que depuis, il ne voyait "plus du tout les motards comme avant" et a plaidé en faveur d'une "meilleure prise en compte des deux-roues motorisés tout au long du continuum de formation à la sécurité routière"...

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