Essai pneu moto hypersport : Dunlop SportSmart Mk3

Moto-Net.Com fait connaissance avec le SportSmart Mk3 en compagnie d'une F800GT. Dès les premiers tours de roue, le nouveau pneu rassure : les ingénieurs ont beau avoir favorisé la stabilité à haute vitesse sur ce remplaçant du "2 Max" (lire ce que Dunlop promettait en première page), la petite BMW conserve une appréciable agilité.

"Les pneus que vous utilisez sur route ont déjà 12 jours d'essai derrière eux, soit entre 2500 et 3000 km", nous signalent les responsables à la gomme de la marque, désireux de prouver que leur nouveau produit est non seulement endurant, mais aussi parfaitement constant.

"Lorsque nous affirmons avoir travaillé sur le kilométrage, nous ne prétendons pas que la longévité de notre pneu hypersport va passer de 6000 à 10 000 km par exemple", précisent-ils. "Nous faisons en sorte que le comportement du pneu reste avant tout le même le plus longtemps possible".

Sur les routes particulièrement sinueuses de notre parcours, la petite routière allemande se révèle diablement efficace : les prises d'angles sont progressives et la direction reste agréablement neutre, même lorsqu'il est nécessaire de mettre des petits coups de frein ou de gaz.

La tenue de cap dans les rares bouts droits est irréprochable, tout comme la stabilité et le grip au freinage... sur le sec ! Sur le mouillé, le petit parcours prévu par Dunlop dans la ligne droite du circuit ne nous permet pas vraiment de nous prononcer : deux "huit" entre des cônes suivis d'un freinage d'urgence, c'est un peu court jeune homme !

Le grip très moyen de certaines portions de route nous offre un meilleur aperçu des capacités du "Mark 3" en conditions difficiles... Certains ronds-points fatigués et souillés par les camions sont même dangereux : notre ouvreur allume ses warnings pour nous inciter à rouler tout doucement.

C'est finalement dans une ruelle salement revêtue - et surpris par un piéton très pressé - que Moto-Net.Com tire trop fort sur le levier droit et sent l'ABS se déclencher. L'intervention ne dure qu'un bref instant et la moto s'arrête bien avant le passage clouté. Ouf !

Sur la route à "Mark 3"...

Effectué sous un grand soleil et par des températures assez douces (entre 12 et 18°C dans l'air), ce roulage nous permet en revanche de valider à 100% les aptitudes sportives de ce nouveau pneu. Et pour en être bien certain, MNC passe au guidon d'une XSR900.

Parmi les points forts de la Yamaha néo-faussement-rétro figurent ses accélérations foudroyantes. Or le pneu arrière n'a aucun mal à transmettre toute la puissance au sol, malgré un bitume parfois très irrégulier... et un amortisseur arrière passable qui compte parmi les points faibles de la Yam' !

Que ce soit encore légèrement anglé - donc sur la gomme d'épaulement - ou tout à fait droit - sur la gomme de traction -, la moto peut accélérer très, très fort. Sur les trois premiers rapports, il n'est pas rare de sentir l'avant de la XSR se délester momentanément. Le guidon secoue parfois et la traction ne manque jamais.

MNC établira le même constat sur la route du retour avec la R nineT Racer. Le couple de 116 Nm ne met pas en défaut le pneu arrière, pas plus que les 219 kg ne font flancher le pneu avant. Bien plus physique à mener que nos précédentes motos, la BMW arrive toutefois à rouler sur le même tempo rapide !

En arrivant sur le circuit de Castelloli, nos "Gentils Organisateurs" prennent soin de nous avertir : "le revêtement ressemble plus à une mauvaise route qu'à du billard ! Et faites attention, car les dégagements ne sont pas très profonds à certains endroits".

Ambiance plus "Tourist Trophy" que Grand Prix donc pour le lancement de ce Mark 3, qui se destine justement et essentiellement à une conduite - un pilotage ? - sur route. "Nous vous proposons ces tours de piste pour mesurer l'étendue des capacités du pneu sur route, mais en toute sécurité", justifie Francis Audefroy.

Si le SportSmart Mk3 peut s'aventurer sur circuit, Dunlop déconseille de l'utiliser de manière trop intensive : pas de trop longues sorties ni un trop gros rythme, sans quoi le propriétaire risque de "cuire" prématurément et définitivement ses gommes. "Les pilotes confirmés ou experts doivent se tourner vers le SporstSmart TT ou les GP Racers", préconise notre interlocuteur.

Pour découvrir le tracé de 4,2 km - sept virages à droite, quatre à gauche et un joli dénivelé -, Dunlop nous invite à rester sagement derrière le marshall durant la première session d'un quart d'heure. Le manufacturier a sélectionné pour nous la Z900, le seul roadster sportif (125 ch pour 210 kg) démuni de contrôle de traction !

Validation sur circuit

La confiance emmagasinée sur route donnerait envie à MNC d'attaquer dès le deuxième tour, mais notre ouvreur a pour consigne de rouler comme il le ferait sur route ouverte... En exagérant un peu le trait, il est toutefois déjà possible de toucher le genou... Le Saint-Graal pour de nombreux motards sportifs !

L'adhérence du pneu arrière permet d'ouvrir en grand à la sortie de la majorité des virages. Il n'y a que dans le tout dernier en dévers et dans l'unique épingle négociée en seconde que le Journal moto du Net préfère en garder un peu dans la poignée du roadster tout "neuf sans aides".

En fin de session, le rythme de notre leader devient suffisamment rapide pour sentir poindre les limites des suspensions de la Kawa. Lors de gros freinages sur des sections fortement bosselées, l'ABS est brusquement réveillé. Heureusement, le pneu avant continue de guider précisément et sans broncher.

Avec sa selle très basse et son guidon large et haut, la position roadster n'incite pas à entrer franchement dans les courbes rapides. Pas autant qu'aux commandes de la ZX-6R 636 que Dunlop nous a réservée pour notre deuxième session !

Contrairement à la Z900, la Ninja est dans son élément. À son petit guidon, MNC ose rentrer plus fort dans les courbes et profite du grip très satisfaisant du Mark 3. Quelques excès d'optimisme - ou l'appréhension de mettre plus d'angle ? - permettent à MNC de s'apercevoir que le SportSmart Mk3 pardonne facilement.

Pour ne pas se retrouver trop à l'extérieur de la piste où une inquiétante poussière stagne, un léger appui sur le guidon ou un petit décalage du buste suffit à modifier sa trajectoire. "Sur l'angle, même quand les repose-pieds frottent, on peut lâcher le guidon : la moto n'a pas tendance à survirer", nous jure un ingénieur. MNC n'a pas vérifié...

À l'accélération, le rassurant KTRC n'entre en action qu'à de rares moments, lorsqu'on accélère à fond sur le deuxième rapport. Les 130 chevaux (pour 196 kg) sont alors très légèrement bridés. Qu'en serait-il avec l'écurie de 200 chevaux d'une Superbike pour 200 kg ? La question reste malheureusement en suspens, puisque nulle n'avait été conviée à cet essai Dunlop.

Le manufacturier nous tend d'ailleurs les clés de la Z900 pour notre troisième session. À notre retour au stand, après un quart d'heure de gros plaisir dur labeur, Moto-Net.Com inspecte les pneus de la moto : les SportSmart Mk3 terminent leur septième session sur circuit et boulochent légèrement. Il ne faudrait pas attaquer davantage... Sur route du reste, ce serait impossible, ou suicidaire.

Dunlop SportSmart Mk3 : dimensions

• Avant : 120/70 ZR 17 (58W) - Code produit 635215
• Arrière : 180/55 ZR 17 (73W) - Code produit 635216
• Arrière : 180/60 ZR 17 (75W) - Code produit 635217
• Arrière : 190/50 ZR 17 (73W) - Code produit 635218
• Arrière : 190/55 ZR 17 (75W) - Code produit 635219
• Arrière : 200/55 ZR 17 (78W) - Code produit 635220