Présentant ce matin au ministère des transports le bilan 2004 de la sécurité routière, Gilles de Robien a indiqué qu'il comptait organiser à la rentrée des Etats généraux de la moto afin de renouer le dialogue avec les motards...
"Contrairement à ce que l'on peut entendre dans les dîners ou dans certaines salles de rédaction, la pression n'est pas retombée sur la sécurité routière !", a prévenu ce matin Gilles de Robien en présentant le bilan définitif de la sécurité routière en 2004.
Une pression qui risque à nouveau de se focaliser en 2005 sur les "motocyclistes", comme on dit au ministère des transports, dont les "mauvais résultats" sont toujours montrés du doigt comme le "point noir de ce bilan 2004", avec une "augmentation" de... 0,1% du nombre de tués l'an dernier entre 2003 et 2004 (très exactement 814 contre 813). "Depuis dix ans, la part des victimes motocyclistes tuées sur la route dans l'ensemble des victimes ne cesse d'augmenter", regrette le gouvernement : "elle était de 9,2% en 1996 et atteint 15,6% en 2004".
"Il faut savoir constater les choses évidentes", a déclaré Gilles de Robien : "nous avons eu en 2004 des relations difficiles avec certains motards, qui avaient le sentiment qu'on allait les mettre en danger avec l'expérimentation sur l'allumage des feux de croisement le jour par tous les usagers". "L'avenir de cette expérimentation sera fixé à l'automne en fonction des résultats de l'expérience", a poursuivi le ministre : "elle pourra être complètement abandonnée, ou prolongée d'un hiver, ou rendue obligatoire l'hiver mais pas l'été, ou enfin rendue obligatoire toute l'année. Nous n'avons aucun a priori sur le sujet".
"Il faut qu'on se parle franchement avec les motards, sans aucune arrière pensée, pour que les malentendus disparaissent", a encore souhaité Gilles de Robien, estimant que "c'est notre devoir de renouer le dialogue". Après la "table ronde" organisée l'an dernier (lire Moto-Net du 29 septembre 2004), les associations de motards seront donc conviées cette année à des "Etats généraux", une expression "plus solennelle" selon le souhait du ministre.
"En France nous n'avons pas encore atteint de palier, nous pouvons encore progresser" a pour sa part estimé Rémy Heitz, citant notamment l'exemple des "motards allemands qui courent 2,5 fois moins de risques que les motards français".
Souhaitons que la campagne de sensibilisation aux risques des deux-roues qui sera lancée à partir du 2 juin soit aussi intelligemment conçue que la campagne belge (lire Moto-Net du 27 avril 2005)... ce qui ne paraît pas gagné vu l'habituelle pertinence des arguments ministériels sur les risques de la moto :"Bien que ne parcourant en moyenne que peu de kilomètres par an et ne constituant que 0.8 % du trafic, les motocyclistes représentent 14,5 % des victimes". Faut-il vraiment rappeler que cette proportion n'a rien d'extraordinaire à partir du moment où l'on admet que oui, une chute à moto dépourvue de carrosserie est généralement plus lourde de conséquences qu'un accrochage dans une voiture bardée d'airbags ?
Quant à l'étude MAIDS, qui montrait notamment que le motard n'est responsable de sa chute que dans 37% des cas (lire Moto-Net du 2 décembre 2004), elle semble bel et bien enterrée définitivement...
Souhaitons enfin que les "Etats généraux" voulus par Gilles de Robien ne se terminent pas aussi tragiquement pour leur initiateur que ceux organisés par Louis XVI à Versailles le 6 mai 1789 !
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