C'était pourtant prévisible : en élisant à la présidence de la République le principal instigateur du contrôle sanction automatisé, les Français devaient bien s'attendre à un nouveau durcissement de la politique de sécurité routière à leur égard...
C'était pourtant prévisible : en élisant à la présidence de la République le principal instigateur du contrôle sanction automatisé, les Français devaient bien s'attendre à un nouveau durcissement de la politique de sécurité routière à leur égard...
Ainsi "l'interrogation personnelle" de Dominique Bussereau selon laquelle "ces panneaux [indiquant la présence d'un radar fixe, NDLR] ne sont pas de la sévérité totale parce que l’on voit bien que les automobilistes diminuent leur vitesse et dès que la zone est terminée, ils rappuient sur le champignon" - n'est que le premier signe d'une nouvelle offensive de plus grande échelle contre les automobilistes et les motards.
"On peut se demander si à un moment, il ne faut pas les supprimer", a estimé sur la chaîne Public Sénat le nouveau secrétaire d'Etat chargé des transports sous l'autorité d'Alain Juppé, réagissant à une information de nos confrères d'Auto Plus indiquant que "le gouvernement de Nicolas Sarkozy envisage sérieusement de supprimer les panneaux avertissant de la présence d'une cabine-radar. Même si une telle annonce ne sera pas faite avant les élections législatives, la volonté de faire disparaître cette signalisation serait bien réelle".
On aurait pourtant pu croire que cette pratique effectivement très répandue - ralentir à l'approche d'un radar puis reprendre sa vitesse normale - mettait de nouveau en évidence l'inadaptation de l'immense majorité des limitations de vitesse aux conditions de circulations actuelles, en raison notamment des énormes progrès réalisés par les véhicules depuis les années 70.
Mais il n'en est rien : tout conducteur dépassant la vitesse prescrite, ne serait-ce que d'un petit kilomètre à l'heure, est un dangereux criminel qu'il convient de mettre hors d'état de nuire en multipliant par tous les moyens les amendes et les retraits de points.
Ainsi, dès lors qu'on s'aperçoit que ledit conducteur ralentit à l'approche d'un radar (n'était-ce pas prévisible ?), il convient de l'en empêcher en supprimant les panneaux avertisseurs...
Et peu importe que l'immense majorité des contraventions délivrées à tour de bras par les radars automatiques concerne de très petits dépassements sans aucun risque ni pour autrui, ni pour le "délinquant de la route" abondamment stigmatisé par le gouvernement et l'ensemble des médias.
Car qui se souvient aujourd'hui qu'en maillant très habilement l'ensemble du territoire de ces nouveaux radars automatiques, le gouvernement jurait à qui voulait l'entendre qu'il n'était pas question de piéger qui que ce soit et que les radars seraient donc dûment signalés, afin de prévenir les automobilistes de leur arrivée imminente dans une zone accidentogène ? (lire notre Dossier spécial Radars automatiques et notamment Moto-Net.Com du 2 juillet 2004 et Moto-Net.Com du 18 juillet 2005)
Les automobilistes n'ont qu'à s'acheter un GPS, indique en substance Dominique Bussereau, ancien ministre de l'agriculture proche de Jean-Pierre Raffarin, actuellement conseiller général (UDF puis UMP) de la Charente-maritime, adjoint au maire de Saint-George-de-Didonne (17) et premier vice-président de la communauté d'agglomération de Royan (17).
Et force est de constater qu'en raison de l'individualisation croissante de la société, on ne peut plus guère compter sur la pratique solidaire des appels de phares, qui a connu son heure de gloire dans les années 70 et 80.
Les progrès technologiques aidant, on peut même attendre sereinement la miniaturisation des radars automatiques de façon à les rendre quasiment invisibles. Leur portée pourra également être étendue et la précision de leurs photos améliorée, sans oublier la généralisation progressive du contrôle de la vitesse en continu, en calculant le temps moyen d'un parcours donné : d'abord très facilement sur les autoroutes entre l'entrée et le péage, puis sur les nationales et départementales grâce au GPS...
On pourrait alors continuer à verbaliser à tour de bras, sans même avoir recours aux radars... et tout cela dans notre intérêt à tous, naturellement !
En attendant, seule l'association 40 millions d'automobilistes a fait part de ses réserves en adressant une lettre ouverte à Dominique Bussereau. Par la voix de son président René Queffelec, l'association rappelle que "la pré-signalisation est une bonne chose parce que c'est un rappel à l'ordre qui provoque un coup d'oeil au compteur suivi, si nécessaire, d'un ralentissement progressif dans de bonnes conditions de sécurité alors que la surprise due au flash ou à la simple vision du radar provoque un coup de frein brutal qui peut être dangereux. N'oublions pas non plus le sentiment d'exaspération que cela provoque et qui ne favorise pas
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