Tout le monde l'avait observé mais un rapport confidentiel révélé par Le Parisien le confirme : en raison des forts ralentissements qu'ils entraînent, certains radars automatiques augmentent le nombre d'accidents à l'endroit de leur installation...
"Un rapport confidentiel lève une partie du voile sur l'impact réel de cet outil de lutte contre l'insécurité routière", indique Le Parisien dans son édition du 15 juillet à propos des radars automatiques...
La nouvelle arme du gouvernement contre ce qu'il faut bien considérer comme l'une des plus grandes menaces pour l'Humanité toute entière - les excès de vitesse, rendez-vous compte ! - vient de faire "pschiiittt", selon l'expression du président Jacques "frais de bouche" Chirac.
Selon le rapport confidentiel "de 40 pages" révélé par Le Parisien - et confirmé par la Préfecture des Yvelines -, il s'avère en effet que "les deux cabines fixes placées depuis le 1er novembre 2003 le long de l'autoroute A12 sont à l'origine de l'augmentation du nombre d'accidents sur cet axe"... Vraiment ballot, pour un outil censé régler d'un coup sec tous les problèmes d'insécurité routière !
En même temps, il suffit de circuler n'importe où en France pour constater le phénomène : devant un radar automatique, n'importe quel conducteur a tendance à freiner violemment avant de reprendre une activité normale, provoquant des "surbouchons" bien connus des franciliens.
"L'étude des bandes vidéo enregistrées sur l'A12 montre clairement l'influence des radars sur la conduite des automobilistes", relate une source chargée des questions de sécurité sur ce tronçon citée par nos confrères du Parisien : "à l'approche de la première cabine, située à la sortie du tunnel de Bois-d'Arcy, les vitesses relevées oscillent entre 130 et 140 km/h, voire au-delà. Surpris par le radar, les conducteurs freinent au dernier moment ou se déportent brusquement sur les voies de droite. Ceux qui arrivent derrière ne peuvent éviter la collision"... Fâcheux. D'autant plus qu'un deuxième exemplaire de ce bel "outil de sécurité routière" attend juste après, avec exactement les mêmes effets...
Dommage également le silence de Rémy Heitz qui, interrogé par Moto-Net, a malheureusement fait savoir qu'il n'avait "aucune réaction" à faire sur ce rapport. Souhaitons que cet aveu d'un proche du dossier cité par Le Parisien ne vienne pas gâcher l'été bien mérité du délégué interministériel à la sécurité routière : "à l'époque (...), le choix d'implantation s'est fait un peu à la va-vite. Il s'agissait de répondre dans l'urgence à une volonté politique forte de mise en service rapide de ces machines"...
"Nous avons effectivement constaté une augmentation de 30% des accidents matériels sur l'A12 depuis l'installation des radars automatiques", confirme de son côté la préfecture des Yvelines qui attribue cette hausse "au comportement des automobilistes, surpris par ces cabines, et qui freinent brutalement". A terme, le sens de contrôle des cabines (province-Paris) pourrait être modifié, croit enfin savoir Le Parisien décidément très bien informé.
Quant aux mauvaises langues qui imaginent déjà la possibilité que cette fuite de "rapport confidentiel" ait été sciemment organisée, par exemple pour amorcer l'abandon progressif de la signalisation en amont des radars - sur le mode "puisque les gens freinent devant et causent des accidents, il faut mieux les cacher" -, nous les invitons fermement à retourner dans le "camp de la conduite apaisée" cher à Gilles de Robien pendant qu'il en est encore temps, en relisant les nombreuses déclarations selon lesquelles il n'était pas question de piéger qui que ce soit avec ces radars automatiques (lire notamment notre Dossier spécial radars automatiques), mais simplement de répondre aux exigences sécuritaires de Jacques "grand chantier national" Chirac, avant qu'il ne soit dépassé sur son propre terrain par Nicolas "vous m'en mettrez 500 de plus" Sarkozy...
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