Essai scooter à 4 roues Quadro4 : la Quadroture du cercle

Avec le Quadro S, la marque avait déjà démontré son savoir-faire et reculé les limites de la prise d'angle à scooter. Avec le Quadro4, capable de s'incliner à 45° d'un coté comme de l'autre, rares sont ceux qui exploiteront totalement son potentiel. Au fil des kilomètres, le Quadro4 s'apprivoise pourtant de mieux en mieux et dévoile des qualités insoupçonnées.

Le conducteur est de plus en plus confiant en entrée de courbe comme dans les enchaînements successifs de virages. Comme c'était déjà le cas avec le Quadro S, le train avant du Quadro4 paraît bien plus stable et mieux rivé au sol qu'un train avant de MP3, plus enclin à "glissouiller" avec ses roues de 13 pouces plus rapprochées.

L'usage se faisant plus sportif, il faut en revanche s'aider un peu au guidon en contrebraquant pour accélérer l'inscription en courbe et les changements d'angle rapides. Le Quadro4 se plie facilement à l'exercice et semble même n'avoir pas de limite tellement celle-ci paraît lointaine !

Pour arriver en butée d'inclinaison, il faut s'engager à bonne vitesse sur un rond-point ou une large bretelle d'accès sur autoroute. Stupéfiant ! Même les pneumatiques Duro, parfois critiqués pour leur grip perfectible, paraissent rivés au sol. Difficile de faire plus sécurisant !

Coté moteur, le Quadro4 fait mieux que son prédécesseur avec un petit gain de puissance (3 chevaux), un peu moins de couple mais une plus grande plage d'utilisation et une vitesse de pointe supérieure. Plus que la puissance - qui passe à 30 chevaux et profite d'un nouvelle cartographie d'injection -, c'est sur la transmission qu'ont plus particulièrement travaillé les ingénieurs en charge du nouveau moteur avec un embrayage-variateur conséquent, l'ajout d'un balancier d'équilibrage et l'intégration d'un différentiel pour gérer la motricité des deux roues arrière indépendantes. Une première sur un scooter !

Bien lancé, le Quadro4 atteint une vitesse maxi de 140 km/h compteur (environ 130 chrono), avec une intervention du rupteur vers 8000 tr/min en descente. Une vitesse amplement suffisante dans le cadre d'une utilisation périurbaine régulière, d'autant que l'agrément moteur sur les régimes intermédiaires est très satisfaisant.

Accélérations, démarrages en côte, relances à mi-régimes, tout fonctionne de manière cohérente malgré une bonne cinquantaine de kilos de plus à sec que le Quadro S. La consommation moyenne est de 5,5 l/100 km, ce qui confère au Quadro4 une autonomie d'environ 240 km. Sur autoroute, la protection offerte par le large saut de vent et le tablier s'avère des plus correctes, mais des protège-mains auraient été les bienvenus (selon nos informations, ils seraient prévus prochainement en option).

Au terme de cet essai, on ne peut rester insensible à la proposition du Quadro4 en termes de performances et sécurité. Alors, quatre roues sont-elles plus efficaces que deux ou trois ? La réponse est oui, naturellement.

Nous apprécions pourtant particulièrement les deux-roues - motos de préférence ! - mais ils doivent s'équiper de pneus de bien meilleure qualité et d'une multitude d'aides électroniques pour offrir la même impression de sécurité.

A la conquête de son marché

Produit élitiste s'il en est, le Quadro4 ne se brade pas : vendu au prix de 12 490 €, il aura fort à faire pour éviter quelques préjugés du genre "pour ce prix on a une automobile ou une bonne moto".

Certes, mais la première est essentiellement destinée à rester coincée dans les embouteillages tandis que la seconde nécessite un permis spécifique que certains rechignent à passer.

Ce que souhaitent de nombreux automobilistes, las de passer leur vie dans les embouteillages, c'est justement un véhicule secondaire facile d'accès (juste une formation de 7 heures à passer, rien si on peut justifier de la pratique régulière d'un deux-roues), si possible sûr et sécurisant pour ne pas se vautrer bêtement au premier rond-point venu.

Eh bien c'est exactement ce que propose le Quadro4, premier scooter à quatre roues du marché ! Comme le soulignait un collègue, "il y a du jus de cerveau là-dedans et ça mérite le respect". Et comme le dirait Michel Audiard, "le prix s'oublie, la qualité reste !", que l'on pourrait convertir en "le prix s'oublie, la sécurité reste !"