Vingt-quatre ans après avoir été reprise, moribonde, par une dizaine de cadres, la firme de Milwaukee - 102 ans au compteur - affiche une santé insolente aux États-Unis et souhaite conquérir le vieux continent. Le dossier spécial de Moto-Net !
Le 23 mars dernier, le quotidien Les Echos, peu habitué à parler de moto, titrait que la capitalisation boursière de Harley-Davidson (317 300 motos produites en 2004) dépassait à Wall Street celle de General Motors, le numéro un mondial de l’automobile (plus de 8 millions d’automobiles vendues)...
Vingt-quatre ans après avoir été reprise, moribonde, par une dizaine de cadres, la firme de Milwaukee, 102 ans au compteur, affiche une santé insolente : un résultat net 2004 en hausse de 16,9% et un chiffre d’affaires augmentant tranquillement de 8,5% sur la même période.
DOSSIER SPECIAL HARLEY |
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Et contrairement aux Ford ou Dodge qui souffrent outre-Atlantique de la concurrence de Toyota ou Honda (version quatre roues sous la marque Acura), Harley-Davidson dame tranquillement le pion à ses concurrentes nippones : 50% de parts de marché aux États-Unis (pour les plus de 650 cc) et 25% au Japon avec, à la clé, une place de leader sur le segment.
Conquérir l’Europe
Reste le Vieux Continent et ses ... seulement 7,5% de part de marché en Europe. Les big boss de Milwaukee, qui espèrent atteindre 400 000 machines produites dès 2007 (notamment avec Buell), l’ont compris depuis quelques années : l'Europe est leur nouvel Eldorado. Il n'est donc pas question de chômer avec l'introduction de huit nouveaux modèles l’an dernier, sans compter l’apparition au Mondial 2005 d’un trail dans la gamme Buell, le XB12X Ulysses, un gros 1200 cc aussi bien taillé pour le chemin que pour les highways.
Le premier tournant de cette conquête pour le "biker" européen ou français, en général amoureux de la "Harley" classique (entendez par là, un bon gros twin refroidi par air) fut, en 2001, l’apparition du VRod. Les solutions adoptées (refroidissement liquide, arbre à cames en tête et collaboration avec Porsche Design) pour ce bloc inédit ont confortablement installé Harley sur le marché tant convoité par d’autres (et non des moindres) des "super roadsters" ultra typés et tout autant sportifs que bourrés de caractère.
Moderne et plaisant à piloter
Cette révolution clairement affichée a permis d’envoyer un "signal fort" aux motards de l’Hexagone, plutôt habitués à classer le "harleyiste" dans la catégorie du frimeur plein aux as ou du biker un peu louche assorti d'un blouson en jean sans et d’une passagère blonde platine montée en 100 grands bonnets.
Pour ceux qui ont eu la curiosité de pousser la porte d’une concession Harley et d’essayer ces "drôles" de motos, la surprise n’en a été que plus grande ! A l’heure où les radars ne font plus aucune concession au précieux papier rose, choisir une Harley est non seulement moderne mais donne en prime un vrai plaisir de piloter. Ajoutez-y une certaine idée du luxe, un effet tape à l’oeil garanti avec les filles et le tour est joué ! Ce qui, avouons-le, est rassurant lorsqu’on approche de la quarantaine...
Cajoler le motard de base
Reste à l’équipe de Jean-Luc Mars, directeur général de la marque en France, de pérenniser la chose et de se tenir prêt à une éventuelle défaillance des States... Ce sympathique patron n’a pas son pareil pour dire, sans trop en rajouter, combien il aime ses bécanes. Pas fou, il gomme tant qu’il peut le côté trop "yankee" de sa société (Bush Jr n’a pas spécialement bonne presse) et cajole le "motard-français-de-base-qui-veut-retrouver-les-vraies-sensations-de-la-moto" sans l’effrayer question prix.
Car si les trois ou quatre façons de "rouler Harley" (Custom, Touring, Sport ou Roadster) ne sont pas données, il faut convaincre les jeunes motards de rêver devant les engins de Milwaukee. Avec ceux-là, pas question de causer luxe, States et autre liberté retrouvée sur des highways interminables, car ils n'ont tout simplement pas les moyens d’y aller.
Eux il leur faut du solide, du pas cher et qui roule. Un pari peut-être pas encore tout à fait gagné... La solution passe sans doute par du custom "maison" bien dans l’esprit motard car vu l’épaisseur du mythe, Harley a sans doute encore son mot à dire. Et pour longtemps !
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