La 3ème édition du Bol d'Or Classic, ce week-end à Magny-Cours, aura de justesse échappé à la pluie. Et c'est presque sous le soleil que l'équipage Genoud-Hampe s'empare de la victoire sur une Godier-Genoud de 1980. Flash back.
Le suspense aura duré jusqu'au bout, puisqu'au baisser du drapeau la Norton-Seeley Commando n°22 (Piègue-Eisen) et la Godier-Genoud n°1 se disputaient toujours la victoire. Les derniers tours ayant été effectués derrière le safety-car, on était perplexe dans les stands quant au décompte final... Il a fallu quelques minutes d'attente avant que les résultats cumulés des deux manches ne donnent la victoire à la moto n°1.
Samedi matin, la pluie est au rendez-vous dès les essais libres... La piste détrempée rend les pilotes prudents et chasse les spectateurs des tribunes douchées par la pluie, car le spectacle est dans le paddock : Giacomo Agostini a fait le déplacement jusqu'à Magny-Cours avec sa mythique MV trois-cylindres, dont les échappements libres vrillent les tympans des fans agglutinés en cercle autour de ce bijou d'époque.
Un paddock de rêve
A lui tout seul, le paddock a de quoi faire vibrer les nostalgiques : en plus des motos d'endurance des années 70 et 80, des courses AFAMAC et IHRO ont attiré bon nombre de Yamaha TZ, Norton-Seeley, Matchless, Ducati 350 et autres Suzuki T 500.
Pour les amateurs anonymes, des démonstrations sur piste donnent à chacun l'occasion de parader au guidon de sa BMW R69S, Suzuki GS 750 ou Honda CB 750. Mais la pluie, qui se transformera en déluge le dimanche matin, en dissuadera certains de s'aventurer sur la piste détrempée avec leur bijou de collection sous la menace d'une glissade à hauts risques...
Pour ne pas être en reste, les collectionneurs ont dévoilé tous leurs trésors et les expos statiques permettent au moins d'admirer de près les motos de nos parents ou grands-parents, aussi belles qu'en sortant du garage.
Les essais, c'est pour voir si ça passe…
Après le déluge du matin, on espérait une accalmie dans l'après-midi... mais même les tours de présentation effectués par Agostini, salué comme il se doit depuis les tribunes et les stands, n'ont pas conjuré le mauvais sort.
Quelques minutes plus tard, les premiers essais qualificatifs commencent sur une piste franchement glissante et la Norton n°22 du team Yellow Peril affiche d'emblée ses intentions en signant le meilleur chrono sur le mouillé.
En fin d'après-midi, c'est heureusement sur piste sèche qu'a lieu la seconde séance d'essais. Et c'est la Moto Guzzi n°2 (team Moto Bel) qui signe le meilleur temps en 2'02", suivie par la Godier-Genoud n°1 et la Norton n°22 à quatre secondes. Mais pas loin derrière, le team Marcel Boulardier (Geniès-Ruiz) n'a pas encore montré ce dont la Honda CR 750 n°11 allait être capable !
Première manche, de nuit
Il fait encore jour à 20h30 mais seulement pour quelques dizaines de minutes, lorsque le départ est donné pour une manche de deux heures. Dès le premier tour, premier rebondissement : la Moto Guzzi n°2 chute sur une trace d'huile et doit abandonner. Pendant la première heure, la Norton n°22, la Honda n°11 et la Godier-Genoud n°1 se disputent la première place.
Après les ravitaillements et changements de pilote, la Norton s'installe en tête de la course et ne semble plus devoir la quitter, tant elle roule vite et régulièrement. Mais à quatre minutes de la fin de cette manche, une courroie cassée ralentit considérablement la Commando qui réussit malgré tout à sauver la 6ème place. Finalement, c'est la Honda n°11 qui passe la première sous le drapeau à damiers.
Dimanche, 2ème manche
En ouverture de la seconde manche, Agostini vient refaire quelques tours de présentation, encadré cette fois de MV de dernière génération mais toujours salué par les spectateurs.
La veille au soir, l'ambiance avant le départ était un peu plus détendue car ce n'était que la première manche. Aujourd'hui, les pilotes sont nettement plus concentrés...
Départ sans encombre, sauf pour quelques malchanceux. Mais quelques minutes plus tard, à l'entrée de la ligne droite des stands, la Ducati n°116 du team Sud Side part dans une glissade spectaculaire avant de s'immobiliser au milieu de la piste ! Pas de bobo pour le pilote, mais l'huile répandue sur la trajectoire fait sortir le safety-car qui neutralise la course. Tout rentre dans l'ordre quelques minutes plus tard et la course repart de plus belle.
Le rythme soutenu met à l'épreuve les mécaniques déjà éprouvées par la manche de la veille et les retours aux stands se succèdent, parfois pour l'abandon définitif... La Norton n°22 a repris la tête de la manche et la piste bien sèche autorise des chronos élevés pour les motos de tête.
Mais dans la dernière demi-heure, la moto n°1 rentre au stand pour un arrêt imprévu, prenant le team au dépourvu... En fait, Gilles Hampe rentre juste pour un complément d'essence, par sécurité ! Il repart quelques secondes plus tard pour terminer la course.
Nouveau coup de théâtre à un quart d'heure de la fin : un concurrent chute en répandant de l'huile sur la piste. Nouvelle et dernière sortie du safety-car, car la piste ne pourra pas être nettoyée avant la fin des deux heures de course. C'est donc derrière le safety-car que les concurrents passent sous le drapeau à damiers.
C'est finalement l'équipage Genoud-Hampe (Godier-Genoud n°1) qui remporte ce troisième Bol d'Or Classic, devant Geniès-Ruiz (Honda n°11) et Piègue-Eisen (Norton n°22).
Alain Genoud a également félicité le second équipage du team composé d'Eric Laleouse et de Nathalie Betelli, seule concurrente féminine : "vous avez fait cinquième, c'est super ! Et toi Nathalie pour ta première course du Bol Classic tu es en phase de progression, ça promet !"
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