La menace terroriste en Mauritanie a eu raison de la 30ème édition du plus célèbre des rallyes raids. Mis en garde par le gouvernement français, ASO a choisi d'annuler l'ensemble de l'épreuve plutôt que de modifier le tracé à la veille du départ.
Après une réunion tard dans la nuit, la direction d'Amaury Sport Organisation a tranché et a décidé d'annuler la trentième édition du Dakar, qui devait prendre son départ de Lisbonne demain samedi 5 janvier.
Jeudi 3 janvier, le ministère des affaires étrangères a fortement déconseillé à tous les ressortissants français de se rendre en Mauritanie, y compris les concurrents du Dakar.
Après l'assassinat de quatre touristes français le 24 décembre en Mauritanie et les attaques contre l'armée mauritanienne, des menaces directes contre le Dakar se sont peu à peu précisées, a expliqué aux pilotes le patron de la course, Etienne Lavigne.
A Lisbonne, l'annonce officielle de l'annulation a eu l'effet d'une douche froide sur les 2500 concurrents et accompagnateurs de la caravane du Dakar, abasourdis. Beaucoup d'entre eux, professionnels et amateurs, espéraient encore pouvoir prendre le départ... Les efforts d'une année sont vains et ils vont devoir dès maintenant s'organiser pour rentrer. L'enjeu économique, tant pour les participants que les partenaires et les pays traversés est en effet énorme.
Les organisateurs avaient conçus une édition 2008 avec huit étapes mauritaniennes entre le 9 et le 18 janvier, pour relancer l'attrait sportif et revenir à l'esprit qui a fait le succès de ce rallye mythique.
Tronqué de ces huit étapes sur 15 jours de course, l'épreuve aurait perdu son intérêt sportif. L'hypothèse de réorganiser un parcours en multipliant les boucles sur le Maroc n'a pas été retenue par ASO car pour Etienne Lavigne, un tel parcours aurait insisté les concurrents à aller trop vite et à prendre trop de risques.
A 24 heures du départ, concevoir un nouveau parcours et réorganiser toute la logistique était mission impossible... Pour la première fois depuis sa création en 1979, le Dakar est donc purement et simplement annulé et déjà, les interrogations sur le devenir des rallyes raids en Afrique vont bon train.
Depuis plusieurs années le Dakar ne traverse plus Algérie, ni le Niger, ni le nord du Mali pour des raisons politiques, et il évite les zones très peuplés comme la Guinée.
A tel point qu'André Dessoude, le patron de l'écurie Nissan, évoquait ce matin sur France Info le déplacement du rallye sur un continent plus sûr : "on parlait beaucoup de l'Amérique du Sud, ce serait peut être l'occasion pour que ce rallye se déplace sur un autre continent"...
Etienne Lavigne a assuré aux concurrents qu'ASO s'engageait à rembourser les concurrents de leur frais d'engagement et qu'il y aurait bien une nouvelle aventure en 2009. "Le Dakar est sonné, mais il est debout", a conclu M. Lavigne.
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