KTM fait de nouveau main basse sur le Dakar avec le doublé de ses pilotes officiels Kevin Benavides et Toby Price, devant Skyler Howes sur sa Husqvarna (marque du groupe autrichien). Adrien Van Beveren - passé de Yamaha à Honda - termine cette édition 2023 à la 5ème place.
Kevin Benavides s'offre un sacré cadeau pour ses 34 ans : l'officiel KTM - né le 9 janvier à Salta (Argentine) - remporte son deuxième Dakar après sa victoire sur Honda en 2021 ! Et avec la manière : le n°47 s'impose au terme d'une remontée amorcée la veille pendant l'avant-dernière étape, avant de renverser le leader Toby Price le dernier jour de course.
Jamais un pilote moto ne s'était adjugé la victoire lors de la dernière étape du Dakar, tandis que l'écart entre les deux pilotes d'usine KTM établit aussi un record : seulement 43 secondes après 14 étapes à travers l'Arabie saoudite ! Double exploit pour l'argentin, qui s'est discrètement maintenu aux avant-postes pendant 15 jours en vue de son sprint final.
"Ce matin, je n’avais absolument rien dans ma tête, simplement de rester concentré sur chacun des kilomètres à parcourir, du zéro au 136", confie Benavides à l'arrivée à Dammam. "C’est incroyable de s’imposer au terme de ce Dakar complètement fou, avec ce si petit écart, mais aussi d'être le premier à gagner avec deux marques de motos différentes : ça me rend très fier".
Benavides et Price replacent la 450 Rally Factory au sommet du "Roi des rallyes", après trois dernières éditions remportées par Honda puis GasGas. KTM reprend sa spectaculaire domination au Dakar avec ce 19ème succès, par ailleurs consolidé par Skyler Howes sur le podium final au guidon de la "proche cousine" Husqvarna, qui appartient au constructeur autrichien.
Howes confirme au passage son statut d'homme fort du rallye-raid : pour son 5ème Dakar, l'américain s'est même maintenu en tête du général pendant six jours avant de perdre du terrain. Il termine à seulement cinq minutes du vainqueur : de quoi effacer la déception de sa chute l'an dernier.
Même goût de revanche pour Benavides, qui renoue avec le succès après avoir vécu la frustration d'une casse l'année précédente. Plusieurs têtes d'affiches sont en revanche passées à côté : le tenant du titre Sam Sunderland - parti à la faute dès la première étape - , puis les expérimentés Ricky Brabec et Joan Barreda qui se sont auto-éliminés sur chute.
Adrien Van Beveren déjoue quant à lui les pièges du désert saoudien pour se rassurer avec la 5ème place dès sa première sortie aux couleurs Honda. Le pilote nordiste - transfuge Yamaha - est très satisfait de sa course ("de loin mon meilleur Dakar"), malgré une place cédée à son coéquipier Pablo Quintanilla dans la dernière ligne droite.
En quad, le français Alexandre Giroud remporte son deuxième Dakar consécutif sur Yamaha, tandis que Nasser Al-Attiyah assoit sa domination en catégorie voitures avec Toyota.
Le directeur de course, David Castera, dresse de son côté un bilan positif de cette quatrième édition en Arabie saoudite avec, selon lui, un juste compromis entre difficulté et découverte. L'ancien champion d'enduro estime même que la migration du Dakar en Arabie Saoudite est une réussite et ne voit pas l'intérêt de regarder ailleurs…
"On a cherché l’équilibre peut-être un peu longtemps, mais sur cette 4ème année on l’a", se réjouit l'ancien pilote moto. "On a trouvé de nouvelles pistes, des nouveaux territoires et je suis content aujourd’hui d’avoir un vrai équilibre avec de la difficulté. Le Dakar est une épreuve difficile et elle doit le rester.(...) Je suis plutôt un organisateur satisfait ce soir".
"Mais c’est très difficile d’aller beaucoup plus loin dans les dunes et de hausser le niveau car on a tôt fait sinon d’arrêter la course, c’est pour cela que j’ai été prudent encore une fois : on peut perdre 40-50% du plateau en un rien de temps avec trois dunes infaisables ou du sable trop mou", rétorque-t-il en réponse aux critiques sur la relative facilité du parcours.
"On a un territoire et un pays qui est un vrai partenaire avec l’Arabie Saoudite sans qui le Dakar n’aurait pas l’allure qu’il a aujourd’hui. Si on doit sortir d’un pays il faut que ce soit pour proposer quelque chose à la hauteur : aujourd’hui, on a tout ce qu’il faut en Arabie Saoudite. Sortir pour sortir, je n'en vois pas l’intérêt".
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