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CONTRÔLE TECHNIQUE MOTO
Paris, le 15 janvier 2008

Gouvernement échange contrôle technique moto, flambant neuf, contre loi des 100 chevaux, peu servi...

Gouvernement échange contrôle technique moto, flambant neuf, contre loi des 100 chevaux, peu servi...

Dans un rapport qui devait rester confidentiel jusqu'au 6 février, le Conseil des Ponts et Chaussées préconise l'instauration d'un contrôle technique moto. Et pour mieux faire passer la pilule, propose de lâcher du lest sur le bridage à 100 chevaux...

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Le rapport du Conseil des Ponts et Chaussées préconisant l'instauration d'un contrôle technique pour les motos et les cyclos, sur lequel s'appuie la délégué interministérielle à la sécurité routière pour présenter une proposition en ce sens lors du prochain Comité interministériel de sécurité routière (lire Moto-Net.Com du 10 janvier 2007), n'aurait dû être rendu public que le 6 février.

"Ce rapport ayant été réalisé avec l'objectif de préparer une éventuelle décision du gouvernement, je pense préférable, à ce stade, de ne pas le rendre communicable", précise en introduction Claude Martinand, vice-président du Conseil général des Ponts et Chaussées.

"Comme toute initiative nouvelle dans le secteur des deux-roues, il est à craindre qu'une telle décision suscite une réaction d'hostilité", prévoit le Conseil général des Ponts et Chaussées, citant les exemples de "la Belgique qui a dû repousser un tel projet pour ce motif et de la France qui a dû reculer sur l'allumage des feux de jour". Le rapport met donc en garde le gouvernement sur le fait que la décision d'instaurer un contrôle technique moto "ne peut être prise que dans un contexte politique favorable et à la suite d'une concertation préalable élargie à d'autres propositions susceptibles d'améliorer la sécurité des deux-roues".

La lecture de ce très intéressant rapport de 50 pages élaboré par l'ingénieur général de l'équipement Dominique Lebrun, rendue possible grâce à sa publication sur le site de l'Organisme technique central (OTC) auprès de l'Union technique de l'automobile, du motocycle et du cycle (UTAC), s'avère passionnante à plusieurs égards.

Outre un exposé impartial des positions de chacun des acteurs sur l'opportunité d'un contrôle technique moto (assureurs, associations, chambre syndicale, etc.), on y "apprend" notamment que la loi des 100 chevaux, spécificité française "qui suscite beaucoup d'interrogations et de critiques de la part des acteurs rencontrés", n'a "pas permis de mettre en évidence l'intérêt de la mesure en terme de sécurité" et que "le bilan des accidents de motos n'est pas meilleur, loin s'en faut, que dans les pays qui ne l'appliquent pas", comme l'Allemagne.

Le Conseil général des Ponts et Chaussées suggère donc au ministère des transports, commanditaire du rapport, de "s'interroger sur l'utilité du bridage à 100 ch pour les motos".

"Sans négliger le discours contradictoire et la difficulté de trouver une communication cohérente entre ce retrait de la limitation à 100 ch et les actions menées pour réduire la vitesse des véhicules à la construction, il nous semble que la situation actuelle n'est pas durablement défendable auprès d'une très grande majorité de motards qui demandent qu'on les traite en citoyens responsables. Au moment où ils auront le sentiment qu'on leur impose une nouvelle contrainte avec le contrôle technique, un geste de bon sens serait utile et apprécié", indique le Conseil général des Ponts et Chaussées après avoir noté que la technique du débridage étant "rudimentaire", les utilisateurs peuvent "facilement s'en affranchir".

"Le seul moyen efficace pour réduire la vitesse serait d'obtenir des constructeurs des systèmes anti-débridage efficaces ou une limitation par construction, qui nécessite une réglementation commune au monde entier, difficile à envisager dans des délais raisonnables", explique M. Lebrun, visiblement bien conscient que "les vrais facteurs de risque, bien connus chez les motards, reposent sur le comportement et l'utilisation non réfléchie qui est faite des performances des engins, aussi bien en termes d'accélération que de vitesse. Or ce comportement se manifeste dans la conduite d'engins de puissance bien inférieure à la limite arbitraire de 100 ch. S'il fallait vraiment fixer un seuil, il serait plus pertinent de l'exprimer en termes de poids/puissance".

Pour mieux faire passer la pilule du contrôle technique, qui pourrait être adopté lors du prochain Comité interministériel de sécurité routière en février, le gouvernement se montrera-t-il prêt à lâcher du lest sur le bridage à 100 chevaux ? Rien n'est moins sûr... Ca comme le note le rapport, il sera "difficile de trouver une communication cohérente entre ce retrait de la limitation à 100 ch et les actions menées pour réduire la vitesse des véhicules à la construction"...

En attendant, "bien que le lien de causalité entre accidentologie et état du parc ne soit pas clairement établi, elle (la mission du Conseil général des Ponts et Chaussées, NDLR) considère que des véhicules dont les fonctions de sécurité sont en bon état, parce que bien entretenues, sont nécessairement moins accidentogènes".

"Dans un souci d'apaisement, et avec la volonté de chercher à privilégier l'égalité de traitement avec les autres modes de transport", le contrôle technique moto recommandé par le Conseil général des ponts et chaussées "devrait porter sur l'ensemble du parc et être mis en oeuvre en même temps que la généralisation de l'immatriculation (donc en juillet 2009, NDLR, lire Moto-Net.Com du 10 janvier 2007)".

Il devrait également "obéir aux mêmes règles d'organisation que celles prévues pour les véhicules de tourisme, et en particulier selon la même périodicité (après quatre ans puis tous les deux ans, NDLR), privilégier un contrôle visuel et se limiter aux fonctions essentielles (dispositif de freinage, géométrie, débridage, contrôle du bruit, état des pneus, éclairage...) en réduisant les investissements nécessaires à quelques appareils pour ne pas alourdir le coût de la visite qui ne devrait pas dépasser 30 euros".

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Diviser pour mieux reigner ! Aujourd'hui beaucoup grognent contre telle ou telle loi, mais au final elle passe toujours puisque l'on est (et je m'inclus dedans) incapable de bloquer ce système, la solidarité motarde ETAIT un beau mot... Le controle technique moto me parait inutile, je travaille dans la moto depuis plus de 10ans et ai moi même roulé sur des machines de plus de 100cv en tout illégalité... Que dire des motos que l'on croise tous les jours ??? Elles sont entretenues (surement plus que certaines voitures) mais sont remplies de points critiquables : echappements bruyants, clignotants interdits, rétros miniatures, moteurs débridés... Alors quoi de mieux pour controler en plus de la reppression routière qu'un Beau controle technique qui de surcroit va rapporter une belle somme à notre Etat souverain... Que dire des stocks de motos d'occasions qui auront été reprises par des concessions et seront désormais invendables car non conformes ! Qui est prêt aujourd'hui à garder sa moto dans son salon pour ne plus jamais s'en servir sur nos belles routes ??? A moins que vous ne préfériez l'exploiter sur un circuit (pour ceux qui le peuvent financièrement et techniquement), NON, définitivement Non au controle technique. Mais comme toujours puisque c'est ainsi dans notre "DEMOCRATIE" nous n'aurons pas notre mot à dire et nous obéïrons comme de sages petits moutons que nous sommes... Bonne route à tous prudence et discrétion ferons peut être que l'on puisse continuer à vivre notre passion !
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d'après le rapport de l'ingénieur des ponts et chaussées, M. Lebrun, commandé par le gouvernement en 2006 et publié en mai 2007, 70% des motos sont débridées, ce qui revient à dire que très peu de motos roulent avec 100cv. De là à penser que le CT Moto aura une vraie incidence sur la baisse de l'accidentologie, puisque théoriquement, les motos feront alors vraiment 100cv (sauf pour les petits malins qui vont adapter des régulateurs ou des cales sous la poignée de gaz!), il n'y a qu'un pas à faire, pour le député moyen. Via le CT Moto, le législateur veut simplement que tous les motocycles, respectent le permis qui va avec: 50, 45 km/h, 125, 15 cv, 34cv pour les jeunes motards, et 100cv pour les autres. c'est pas plus compliqué que cela. Actuellement, 95% des cyclomotoristes roulent sans permis (sans BSR puisque leur mob dépasse allègrement le 45!), et 70% des motards, sans permis, puisque leur moto ne correspond pas à leur permis. faut pas aller chercher bien loin. Pour le reste: 30 euros pour le CT Moto, fumisterie, ce sera plutot entre 50 et 80. Il faudra aussi attendre de voir combien de centres vont le proposer car l'investissement va être élevé...Un grand moment en perspective! Le monde motard se retrouvera t il dans la rue comme à l'époque de la vignette? Qui a permis au passage de faire passer un président de la république qui a du pas mal patienter. Dans le cas présent, notre cher Sarko vient d'être élu..
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Je ne suis pas sûr que le fait de manifester CONTRE, comme d'hab, hein ! fasse beaucoup pour la cause motardesque... Des épaves roulantes de moto, j'en ai déjà vu passablement, alors le couplet concernant l'amour de la sécurité qui confinerait le motard (cékilui au fait ?) dans une attitude vertueuse par amour de la sécurité et du respect de la vie au sens large me fait vaguement ricaner. Je n'y crois pas beaucoup, non pas que cette conscience ne touche aucun d’entre nous, mais autant ne pas en faire la règle ! Par contre, je veux bien croire que la faible proportion des véhicules en assez mauvais état pour faire frémir la courbe des accidents en deux roues soit si petite que l'on puisse la négliger, en accordant toute notre attention à de vraies questions comme la formation par exemple, avec l'aide bienveillante à laquelle nos autorités nous ont si bien habitués. Il me semble, en tout état de cause, qu'il vaut beaucoup mieux présenter trois arguments fondés pour contester le contrôle technique qu'une ribambelle de faux semblants, de contre-sens, d'arguments dilatoires ou de mensonges à peine dissimulés. Nous jouissons déjà de si peu de crédit auprès des Organes de la Répression pour Notre Bien ! Je ne sais pas s’il existerait vraiment, le cas échéant, une relation possible entre l'avènement du contrôle technique et l'abrogation de la loi des sans chevaux. Mais si tel était le cas, il vaudrait la peine de bien réfléchir sur le sens dans lequel exercer la poussée contestataire décisive (si tant est qu'il existe encore la moindre force d'action du monde motard...), de manière à obtenir, peut-être, le retrait de la loi 100 bourrins. Parce que si le gouvernement a décidé d'imposer le contrôle technique, cela se fera pratiquement certainement. Or, s'il est compréhensible que la ponction de 30 euros (pour commencer) pèserait particulièrement lourd sur les finances des plus démunis, ceux précisément qui peinent déjà à entretenir une moto utilitaire à bas prix parce qu'une voiture leur coûterait trop cher, il apparaît aussi que c’est peut-être chez ce type d’ « usagés » que l’on pourrait plus particulièrement et utilement améliorer la sécurité du matériel roulant. Quoi qu’il en soit, l’abrogation de la loi sur les cent chevaux, si elle était mise en balance avec le contrôle technique, diviserait le monde des motards en deux camps très inégaux, j’en suis certain. Il n’y a qu’à voir à quel point une masse de pratiquants disent s’en moquer, parce qu’ils estiment ne pas avoir besoin de cette puissance (ne pas pouvoir disposer de), parce qu’ils n’en ont jamais rêvé, parce qu’ils n’y accéderont jamais. Dès lors, ils se foutent bien de l’intérêt d’une frange de motards à pouvoir rouler librement sur une moto telle que le constructeur l’a conçue (ce qui ne signifie même pas obligatoirement 200 ch minimum). Et pourtant, il paraît que la limitation à cent chevaux n’a jamais prouvé le moindre bienfait sur la réduction éventuelle des accidents à moto : tiens comme c’est bizarre, c’est la même perversion qui préside à l’imposition de cette mesure que pour le contrôle technique ! Seulement voilà, les conséquences en sont bien plus graves, alors que le contrôle technique verra probablement le jour quoi que nous en pensions. Et tout naturellement, la vérification de la puissance légale en fera sans doute partie dans des délais très proches. Or, il semble que la majorité des motos de plus de cent chevaux par construction roulent débridées : on peut penser que le maintien de la norme restrictive actuelle va mettre de plus en plus souvent des motards victimes d’accidents en situation de refus de garantie par les assureurs, à mesure que les moyens techniques de contrôle et la soif de répression juste se répandront, avec les épouvantables drames personnels que cette probabilité ne manquera pas de provoquer : être condamné à payer sa vie durant les conséquences d’un accident sous prétexte de non-conformité du véhicule peut se produire alors que le débridage n’en est aucunement la cause. S’il n’y avait donc qu’une raison de réclamer la suppression de la limitation à cent chevaux, elle est majeurs et permettrait de rendre impossibles de telles situations. J’en viens d’ailleurs à me demander si de tels menaces n’émeuvent pas secrètement les autorités, au point d’expliquer les bruits qui courent sur l’abrogation possible de la limitation de la puissance des motos. Cela me semble être une occasion à ne pas manquer, fut-ce au prix d’un contrôle technique probablement déjà décidé et inévitable. Bernard Bracam

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