Après ces quelques jours dans la province géorgienne de Svaneti (lire MNC du 6 septembre 2011 ), je reprends la route pour Tbilissi, la capitale. J'ai près de 400 km à faire, alors mieux vaut ne pas trop traîner car les 30 premiers kilomètres se font sans bitume... Je serai d'ailleurs victime de ma première crevaison depuis le début…
Après ces quelques jours dans la province géorgienne de Svaneti (lire MNC du 6 septembre 2011), je reprends la route pour Tbilissi, la capitale. J'ai près de 400 km à faire, alors mieux vaut ne pas trop traîner car les 30 premiers kilomètres se font sans bitume... Je serai d'ailleurs victime de ma première crevaison depuis le début du voyage sur cette fameuse portion.
Pas de problème : une mêche et ça repart ! Sauf qu'en réalité, le trou est plus gros que je ne pensais et je devrai m'arrêter un peu plus loin pour en mettre deux. Mais maintenant, mon pneu est comme neuf.
La route pour aller à Tbilissi est pénible, encombrée et très dangereuse. Ca double à deux ou trois de front, les pneus crissent, les évitements se terminent sur le bas côté... C'est bien pire qu'en Turquie. Rouler à moto m'offre l'avantage de me faufiler facilement, mais je n'ai pas le droit à l'erreur et dans ce genre de situation, l'ABS est souverain !
Tbilissi est une ville comme je les aime : pleine de recoins, un peu mystérieuse et très jolie. Il suffit de prendre une ruelle transversale pour se rendre compte que seules les grandes avenues sont refaites. C'est bien simple, aucune façade n'est droite et la plupart sont fissurées, mais ça donne un charme fou. Et ça me rappelle le Sud-Ouest de la France ! L'ambiance est bon enfant, les gens sont de bons vivants. Ce pays c'est un peu le coup de foudre !
Ce sera pour moi l'occasion d'aller faire un tour aux bains chauds avec un groupe de Polonais super sympas et de goûter le meilleur kebab de toute ma vie ! Je prends ensuite la route de ma dernière étape géorgienne, Lagodekhi (dans le nord), d'une part pour le parc national qui paraît-il vaut le détour et d'autre part pour le poste de frontière vers l'Azerbaïdjan, peu fréquenté et très facile à passer.
Baku, étape décisive...
La route pour Baku (Azerbaïdjan) est longue et ennuyeuse : 500 km de ligne droite à travers des paysages désertiques où défilent les puits pétroliers... Ca me change de la Géorgie, surtout que Baku ne m'enchantera pas plus. Mais dans cette zone où les conflits politiques sont nombreux, prendre un ferry au départ de Baku est la seule solution pour rejoindre le Kazakhstan. Baku est l'étape décisive de mon voyage !
Je me retrouve coincé dans une ville sans âme, avec ma moto qui est immobilisée au port vu qu'après 72h sur le territoire je n'ai plus le droit de la conduire... Je dois donc attendre un ferry qui peut arriver "d'un jour à l'autre", ce qui m'oblige à me rendre deux fois par jour au port pour aller au bureau des renseignements... Enfin, bureau c'est un grand mot, c'est plutôt une salle mal éclairée et décrépie où un homme et une femme très désagréables vous lancent sans aucune autre information : "no ship today, tomorrow maybe"...
A l'auberge, la patronne m'explique qu'un cycliste a attendu dix jours avant de pouvoir embarquer. Cela fait maintenant quatre jours que j'attends... Heureusement, hier un Français, Grégoire, est arrivé à l'auberge. La journée est donc passée beaucoup plus vite devant la coupe du monde de rugby, à discuter de nos projets et de nos expériences. Il a démarré un tour du monde fin juin. Parti de chez lui en solex, il se l'est fait "emprunter" à Ljubljana et continue donc son périple en transports en commun et en stop.
Le soir, c'est l'occasion de se faire un bon repas sous le regard amusé des femmes de l'auberge qui n'ont jamais vu d'hommes faire la cuisine... Même Micha, l'oncle, vient régulièrement voir ce que ça donne. La soirée se poursuit dans Baku et se prolonge tard dans la nuit, avec comme thème de prédilection "le voyage". Et la question qui revient le plus souvent, c'est "pourquoi ?" Personnellement, je crois que voyager c'est retomber en enfance, à la différence près que l'on vit les aventures dont on rêvait plus jeune.
Un bateau m'attend !!!
Lundi 12 septembre, voilà maintenant cinq jours que j'attends, sans aucune information. Comme tous les matins je me rends au port, le mec passe quelques coups de fil et je lui demande d'appeler son supérieur pour avoir plus de renseignements. Bref ça dure une bonne demi-heure... avant qu'il me confirme qu'un bateau m'attend aujourd'hui !
Yeeeessssssssssssssssssssssssssssssssssssssss !!! Vite, taxi ! Direction l'auberge, je charge tout, puis direction la billetterie, puis le port. Ouf, il est midi, le bateau part dans deux heures, euh non trois, enfin peut-être quatre... Finalement on est parti à 18h, mais je suis trop content car je quitte enfin Bakou ! Le pétro-rafiot est vraiment pourri à l'intérieur, le salon est fermé, le bar aussi et de toute façon les gilets de sauvetage ont remplacé les bouteilles... Une page se tourne !
Direction les grandes étendues avec ma moto et ma tente, oh yeah !!! Je me trouve une place de choix pour regarder le soleil se coucher, sur le pont supérieur. Je suis tout seul, je regarde le paysage, les plates-formes pétrolières, l'horizon : je me détends enfin !
A suivre la semaine prochaine sur Moto-Net.Com : restez connectés !
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