Le 31 août à 13h, j'arrive à la frontière turco-géorgienne. Un dernier au revoir à la Turquie où je me suis régalé, et la Géorgie m'ouvre maintenant ses portes. J'arrive ici avec pleins de questions : comment se repérer dans un pays dont on ne connait pas l'alphabet ? Dans quel état sont les routes ? Comment sont les…
Le 31 août à 13h, j'arrive à la frontière turco-géorgienne. Un dernier au revoir à la Turquie où je me suis régalé, et la Géorgie m'ouvre maintenant ses portes. J'arrive ici avec pleins de questions : comment se repérer dans un pays dont on ne connait pas l'alphabet ? Dans quel état sont les routes ? Comment sont les gens ? Je vais très bientôt le découvrir...
Tout d'abord, ce n'est pas une légende : en Géorgie les gens n'ont pas l'habitude des motos et n'hésitent pas à forcer le passage ! Les routes sont aussi très piégeuses avec des animaux partout (vaches, cochons, chevaux...). J'enroule donc tranquille vers Akhalsikhé et je me rends au cyber café où je sympathiserai avec des profs d'anglais super sympa qui m'hébergeront et me conseilleront d'aller en Svaneti, une région reculée du Nord-Ouest de la Géorgie.
Le lendemain, je prends la direction de Tsageri et décide d'emprunter la route qui passe à travers les montagnes en traversant un parc naturel.
En réalité, c'est plus un chemin de montagne avec des cailloux et de gros dévers... Mais il en faut plus pour arrêter la Versys, qui avec son poids contenu et son centre de gravité placé bas me facilite grandement la tâche.
Après 6 heures de roulage j'ai parcouru 150 km, dont 45 particulièrement difficiles effectués en 3 heures. Mais à côté de ça, je découvre une région où les gens se déplacent encore à cheval, où on laboure à l'aide de boeufs et où l'on fauche à la main... C'est le dépaysement total !
Le lendemain, je me mets en route pour Ushguri. Au départ la piste reste au fond de la vallée à 400 m d'altitude, puis monte le long de la montagne jusqu'à 2500 m. De temps en temps je croise un homme à cheval guidant son troupeau, un char à bœufs ou un de ces 4x4 russes.
Entre le ravin, la boue et les énormes flaques, la vigilance est de mise mais je me régale ! Les flaques sont énormes : l'eau arrive souvent bien au-dessus des repose-pieds, notamment lorsque je dois traverser des rivières... Et là pas le droit à l'erreur : je suis tout seul !
La piste monte de plus en plus et les cailloux rendent l'ascension vraiment difficile, surtout que je dois aussi éviter les branches qui m'arrivent en pleine face. Puis... c'est la chute : la Versys glisse, je ne peux rien faire, elle s'étale de tout son long ! Je me relève, puis la relève : ouf, elle n'a rien ! Le problème vient de mes pneus qui ne sont pas prévus pour la boue. Sur ce genre de piste, il faudrait de vrais crampons.
Je m'arrêterai finalement à 50 km de Mestia, à Ushguli (2300 m d'altitude), chez Temraz et Lela. Je suis super bien reçu et j'ai fait la connaissance de Mamuka et Mariam (qui parle très bien anglais), de leurs enfants et de Fredome, l'oncle philosophe qui a une vision du monde bien particulière. Botaniste et peintre, c'est un personnage !
Cette soirée restera gravée dans ma mémoire. L'autre bonne surprise de cette semaine en Svaneti sera le village de Mazeri. Car si au départ je voulais rester quelque temps à Mestia, j'ai été extrêmement déçu par la ville dont la rénovation en cours manque clairement de goût et mise essentiellement sur le tape à l'oeil.
En revanche, coincé au fond d'une vallée, le village de Mazeri est superbe. J'irai même jusqu'à la fin de la piste avec la Versys, au plus près des montagnes pour contempler encore un peu ces paysages. Comme une impression d'être seul au monde...
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