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Paris, le 9 février 2016

Faux radars mais vraies amendes : leurre est venu...

Faux radars mais vraies amendes : leurre est venu...

De mauvaise grâce, l'Etat s'était engagé à laisser les motos circuler en full en 2016. Promesse non tenue, puisque le rétrofit sur les motos Euro3 - largement majoritaires - n'est toujours pas acté . En revanche, aucun retard n'est pris sur les mesures répressives comme l'implantation de zones de "contrôles leurres", des tronçons entiers…

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De mauvaise grâce, l'Etat s'était engagé à laisser les motos circuler en full en 2016. Promesse non tenue, puisque le rétrofit sur les motos Euro3 - largement majoritaires - n'est toujours pas acté. En revanche, aucun retard n'est pris sur les mesures répressives comme l'implantation de zones de "contrôles leurres", des tronçons entiers sur lesquels des cabines flasheuses sont annoncées... mais pas forcément installées !

Souriez, vous êtes flashés... ou pas !

Parmi les nouveaux outils au service de son matraquage répressif, le gouvernement avait annoncé lors du Comité interministériel de sécurité routière (CISR) d'octobre 2015 l'introduction de zones de "radars leurres", en complément de la traditionnelle hausse du nombre de cabines flasheuses suite aux résultats de la mortalité routière (lire MNC du 27 janvier 2015 : la mortalité routière augmente, l'Etat persiste et signe... des PV).

Concrètement, ces zones de "radars leurres" - entre-temps rebaptisées "zones de contrôles leurres" - sont des portions où des radars automatiques sont annoncés par les habituels panneaux "Pour votre sécurité, contrôles radars fréquents", mais où la machine à cash flashes ne sera pas forcément installée. 

Depuis cette annonce, les inventifs responsables de la Sécurité routière ont peaufiné leur piège diabolique dispositif de sécurité puisqu'à l'intérieur de ces zones de "contrôles leurres" pourra être installé un radar autonome, soit le tout nouveau modèle déplaçable - fierté de Cruchot et Cie - à l'origine conçu pour surveiller les portions de routes en travaux. 

Et pour être certain de ne rater personne, des contrôles menés par les forces de l'ordre (de vrais humains en chair et en os) munies de "radars mobiles de nouvelle génération" seront fréquemment organisés sur l'axe concerné. Vous avez dit souricière ?

Je suis rentré leurré du Pas-de-Calais !

Le premier tronçon de route concerné par ce nouvel attirail se situe dans le département du Pas-de-Calais (62), plus précisément sur les 37 kilomètres qui séparent Aubigny-en-Artois et Le Parcq via la départementale n°939. Un axe comptabilisant "6 décès et 28 blessés graves" ces cinq dernières années, précise la Sécurité routière pour justifier son choix.

Depuis le 8 févier, cette portion de route - où se trouvent déjà deux radars fixes ! - est devenue une zone de "contrôles leurres", plus exactement une zone de "leurre par panneaux" : ainsi, pas moins de "11" nouveaux panneaux d'avertissements "Contrôles radars fréquents" vont être installés d'ici la fin de la semaine.

"Ces panneaux, répartis dans chaque sens de circulation, précèdent dix emplacements sur lesquels pourra être installé un radar autonome. Celui-ci est déjà présent sur un emplacement de la commune de Berles-Monchel, signalé jusqu'à maintenant par des panneaux temporaires. Ces derniers cèderont leur place aux panneaux fixes dès la fin de la semaine", annonce la Sécurité routière. Vous avez du mal à suivre ? Pas grave : l'important c'est justement d'entretenir le doute, voire la peur !

Doublé de contrôles "manuels" via les fameux "radars mobiles de nouvelle génération" annoncés ci-dessus, ce radar autonome sera "régulièrement déplacé" tout au long des dix emplacements désignés. Quant au 11ème panneau annoncé, MNC n'a toujours pas bien saisi son utilité...

5000 emplacements concernés d'ici 2020

Avant la fin du mois, un deuxième itinéraire sera équipé de ce brillant dispositif de "leurres par panneaux", cette fois dans un autre département. Lequel ? Nul ne le sait encore ! Ce qui est sûr en revanche, c'est que l'Etat va très largement déployer sa nouvelle "nasse" puisque d'ici à la fin de l'année 2016, "100 itinéraires classés dangereux en seront également dotés, correspondant à 500 emplacements de contrôles possibles".

Et ce premier coup de filet ne constitue qu'un avant-goût puisque le dispositif sera ensuite porté à "1 000 itinéraires et 5 000 emplacements d'ici 2020", promet le gouvernement, bien plus prompt à tenir ce genre de promesses qu'à mettre en place d'autres engagements comme la baisse du chômage ou... le rétrofit, au hasard !

Zones "leurre par cabine" en 2017... en attendant l'attaque des drones !

Enfin, en complément de ces zones de "leurres par panneaux", les fameux "radars leurres" seront aussi mis en place dès 2017 : renommés zones de "leurre par cabines", ces portions de route verront apparaître des cabines fixes "qui seront parfois vides ou parfois équipées d'un radar effectuant des contrôles", décrit la Sécurité routière avec un sens aigu du suspens...

"L'objectif est d'en finir avec le mauvais comportement de certains usagers qui ralentissent à l'approche d'un radar pour mieux ré-accélérer après, sans respecter les limitations de vitesse", s'énerve l'instance gouvernementale pour justifier le fait qu'il lui semble parfaitement légitime de duper les citoyens au prétexte de les protéger.

Ce raisonnement pourtant critiquable - à quand la déchéance de nationalité pour les mauvais conducteurs ? - montre au contraire les limites d'un système reposant presque exclusivement sur les radars - qu'ils soient factices ou réels, fixes ou autonomes, de feux rouges ou de vitesse... En attendant le jour où des "radars-drones" entreront sournoisement en action !

Science-fiction ? Pas sûr : conformément aux annonces faites lors du dernier CISR, les forces de l'ordre sont déjà en train de s'équiper de drones, chargés à terme de repérer depuis le ciel des écarts de conduite sur la route : franchissement de ligne continue, dépassements dangereux, etc.

Selon nos confrères du Figaro, des expérimentations sont en cours avec des modèles capables d'évoluer à 50 ou 150 mètres d'altitude et jusqu'à 70 km/h, facturés la bagatelle de 50 000 euros le morceau. Mais quand on aime (verbaliser), on ne compte pas (les dépenses de l'argent public) !

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Commentaires

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FAUT MARQUER AU SOL !!...à la bombe "citoyenne" comme dans le Gard, ça m'a sauvé les miches d'une belle, belle prune !!

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