Les bouchons aussi nous coûtent très cher

Selon une étude que nous révélons, le coût annuel des embouteillages dépasse déjà le trou de la Sécu et va encore exploser dans les quinze ans à venir.

Les bouchons aussi nous coûtent très cher

    Avec 450 Km de ralentissements cumulés il y a tout juste une semaine, l'Ile-de-France a battu un record absolu. Et, hélas, il va falloir s'habituer à ce goût... de bouchon prononcé. D'après une étude sur l'évolution du coût des embouteillages, réalisée par le fournisseur d'info trafic Inrix et que nous dévoilons ce matin, la facture annuelle se chiffre déjà à 17 milliards d'euros. C'est plus que le trou de la Sécurité sociale (12,5 milliards en 2013). Chaque jour, ce sont donc 46 millions qui partent en fumée. Et cela ne va pas s'arranger. La même étude prévoit une augmentationde 30 % dans les quinze prochaines années. La facture culminera ainsi à 22 milliards d'euros en 2030.

    Prévoyant une « intensification significative du trafic routier à l'échelle nationale dans les quinze prochaines années », l'étude a mis bout à bout les coûts directs et indirects des bouchons sur l'économie : carburant gaspillé, usure accrue des véhicules et heures de production perdues par les entreprises. « Si nous ne réagissons pas dès maintenant, la saturation des axes routiers aura de très graves conséquences pour l'économie du pays, les entreprises et les citoyens  », estime Matt Simmons, directeur Europe d'Inrix.

    Les initiatives se multiplient

    A Paris, où le coût des bouchons devrait s'envoler, la mairie estime que le développement des transports en commun et de l'autopartage contribuera au contraire à faire baisser le trafic d'ici à 2030. Voies de bus dédiées sur les autoroutes, possibilité d'emprunter la bande d'arrêt d'urgence... Les initiatives sont de plus en plus nombreuses pour décongestionner les routes.

    « Je ne pense pas que la facture sera aussi élevée, estime Fabien Leurent, directeur adjoint du laboratoire Ville Mobilité Transport, car les jeunes actifs se déplacent moins en voiture que leurs aînés. » A quand des routes enfin fluides ? Peut-être pas avant 2050 où l'Agence de l'environnement de la maîtrise de l'énergie estime que le nombre de véhicules se réduira de 35 à 22 millions.