Hemmer met les gaz

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Vice-champion de France de la Coupe de France Yamaha YZF-125R 125 cm³, le Messin Lothaire Hemmer, 26 ans, envisage de participer la saison prochaine au championnat de France 600 cm³… s’il parvient à réunir les fonds nécessaires.

168 centimètres sous la toise. Entre 62 et 65 kg sur la balance. Un gabarit poids plume sur mesure pour la pratique de la moto. Cela tombe bien, Lothaire Hemmer, regard espiègle et déterminé, chevauche de grosses cylindrées depuis sa plus tendre enfance. C’est à Noisseville, petit village de 1 000 âmes à 10 km à l’est de Metz que le jeune homme a poussé. Dans sa famille, la moto est une religion. Sa mère, même enceinte, son père et son oncle à assez bon niveau, s’y adonnent. Lothaire se souvient comme si c’était hier de sa première moto. « J’avais 8 ans. C’était une motocross. J’ai tout de suite aimé l’adrénaline et la vitesse. Les agriculteurs beaucoup moins, car j’allais dans les champs », admet-il dans un sourire qui en dit long.

Meilleur souvenir au Mans

A la majorité, Lothaire va régulièrement enfumer le bitume de Chambley avec ses potes, mais ce n’est que bien plus tard qu’il décide de faire de la compétition. « Je me suis rendu-compte que je n’étais pas trop mauvais. J’ai franchi le pas l’an dernier ». Après une première victoire dans une épreuve annexe d’endurance, il participe à la Coupe de France France Yamaha YZF-125R. « Une compétition qui permet de détecter de jeunes talents précise-t-il avant d’ajouter à plusieurs reprises. Une année pour apprendre, une année pour briller ».

Cette saison, Lothaire démontre toutes ses qualités de pilotage, sa stratégie de course et son côté casse-cou face à une cinquantaine d’adversaires. « J’ai emmagasiné de l’expérience la première année. J’ai compris qu’il ne fallait pas se poser la moindre question sinon c’est trop tard. Il faut retarder au maximum son freinage pour dépasser les autres », lance ce grand fan de l’Espagnol Jorge Lorenzo pour « son pilotage fluide ». Des progrès indéniables qui lui permettent de monter à 5 reprises sur le podium en 7 courses, mais jamais sur la plus haute marche. « Ce n’est pas grave. Le plus important est que la régularité a payé ». Lothaire termine en effet vice-champion de la compétition et a des étoiles qui brillent dans les yeux dès qu’il évoque circuit Paul-Ricard du Castellet, théâtre des célèbres 24h du Mans « Ma course avait lieu juste avant. J’ai couru devant près de 60 000 personnes et j’ai terminé à la deuxième place. C’est mon meilleur souvenir », estime-t-il.

Cerveau débranché

L’actualité des sports mécaniques renvoie obligatoirement au grave accident en Formule 1 de Jules Bianchi. « Le tractopelle n’aurait pas dû être là dans la mesure où le drapeau vert avait été agité », avance Lothaire, qui touche au même moment du bois. « Hormis un doigt cassé, je n’ai jamais rien eu ». Sur sa moto, le Messin monte pourtant régulièrement jusqu’à 260 km/h. « Je suis conscient du danger. Mais je l’occulte, je débranche le cerveau dès que je mets mon casque et que je monte sur ma moto ». Grâce à ses bonnes performances, Lothaire a obtenu une aide importante de Yamaha pour participer en 2015 au championnat de France 600 cm³, « la compétition la plus importante au niveau national ». Mais il doit encore trouver près de 40 000 € pour boucler son budget. Sur sa page Facebook , le pilote au numéro 18 a recours au financement participatif. « C’est en bonne voie. Je veux y croire ». Pour que l’aventure continue…

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À propos de l'auteur

Arnaud Demmerlé
Journaliste de La Semaine