Pour ne pas être en reste lors du prochain lancement du Conseil national de sécurité routière (d'origine gouvernementale), le président français a reçu à l'Elysée des représentants d'associations de sécurité routière, dont la FFMC.
Alors que la campagne électorale française pour les présidentielles de 2002 sera principalement axée sur la sécurité (notamment routière), Jacques Chirac a rencontré mardi dernier à l'Elysée des représentants d'associations et des professionnels engagés dans la lutte contre les accidents de la route. La Ligue contre la violence routière, la Fondation Anne Cellier, le professeur Claude Got et la FFMC, notamment, ont ainsi pu exposer pendant deux heures leurs doléances et propositions en faveur de la sécurité routière. Jacques Chirac s'est principalement contenté d'écouter, mais a tout de même signifié à Geneviève Jurgensen et Philippe Laville, de la Ligue contre la violence routière (partisans d'une amnistie présidentielle extrêmement réduite), que "les comportements extrémistes ont tendance à entraîner des résultats inverses de ce que l'on attend"... Pour temporiser les théories du docteur Got (boîtes noires et bridage des moteurs à tous les étages), Guillaume Chocteau, coordinateur au bureau national de la FFMC, a rappelé que "les usagers de la route ont un cerveau entre les oreilles. Ce sont donc les conducteurs qui conduisent, pas les véhicules". Il a également insisté sur l'importance de la formation routière à l'école et sur la nécessité d'augmenter les budgets consacrés à la sécurité routière, rejoint sur ce point par M. Gérondeau de la Fédération française des automobiles clubs. Interrogé par Moto-Net, Guillaume Chocteau estime en effet que "les budgets consacrés à la sécurité routière fondent comme neige au soleil, au moment où les moyens de répression se développent. En outre, par rapport à des pays comme l'Allemagne ou les Pays-Bas, on ne parle pas assez de prévention routière en France". Alors que le nombre de tués sur la route a augmenté de 6,5% en septembre 2001 par rapport à septembre 2000, Guillaume Chocteau a également demandé au président Chirac un audit sur les politiques de sécurité routière menées en France depuis 20 ans, "afin de voir où se situe la cause de l'échec". Par ailleurs, la FFMC se réjouit de siéger au futur Conseil national de sécurité routière (CNSR), annoncé en octobre dernier par le gouvernement de Lionel Jospin, et qui selon nos informations devrait voir le jour très prochainement. Le CNSR sera composé d'une quarantaine de participants issus de dix organisations de sécurité routière (parmi lesquels Frédéric Brodziack, membre du bureau national de la FFMC), ainsi que de parlementaires et de représentants des ministères des transports, de l'intérieur et de l'éducation nationale. Mais il sera surtout doté d'un budget propre, qui devrait permettre aux participants de faire réaliser des analyses concrètes. Rappelons que la "Semaine de la sécurité routière" se déroulera du 22 au 27 octobre en France. Une excellente occasion pour inaugurer le CNSR... et permettre à Lionel Jospin de remettre le pied à l'étrier de la sécurité routière ?
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