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MOTOGP - SILVERSTONE (12 SUR 18)
Paris, le 31 août 2015

Déclarations et analyse du GP de Grande-Bretagne

Déclarations et analyse du GP de Grande-Bretagne

Après chaque course Moto GP, retrouvez les déclarations des principaux pilotes de la catégorie reine et l'analyse de leurs succès (et de leurs échecs) par la rédaction de Moto-Net.Com. Débriefing du Grand Prix de Grande-Bretagne Moto GP 2015.

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Le public britannique a franchement été gâté : malgré - ou à cause de ? - une météo typiquement anglaise, les trois courses du GP de Grande-Bretagne à Silverstone se sont avérées passionnantes et pleines de rebondissements (lire nos résumés des courses Moto GP, Moto2 et Moto3).

Pour ne rien gâcher, l'hymne britannique a résonné à Silverstone grâce à Danny Kent en Moto3, tandis que Scott Redding réalise sur ses terres son meilleur résultat en MotoGP en signant une très belle sixième place devant un autre anglais, Bradley Smith. Ironie du sort : Redding fait sa meilleure perf' sur la Honda Factory du team VDS le week-end même où il annonce sa signature sur la Ducati Pramac en 2016 !

Déclarations et analyses

Valentino Rossi, Yamaha-Movistar Factory (4ème en qualifs et 1er en course) : "Je suis très heureux et très fier de cette victoire ! Je crois que ma dernière victoire sous la pluie remontait à une dizaine d'années ! Quand j'ai vu la pluie à mon réveil, je ne savais pas si c'était une bonne nouvelle ou pas car nous avons emmagasiné peu de données sur le mouillé cette saison. Mais le travail de mon team a fait la différence et ma moto a été fantastique. Dès le premier tour du warm-up, on a trouvé le bon équilibre et j'ai pu attaquer. Ce matin déjà, j'étais très fort".

"Mais au moment de la course, la pluie a cessé et la piste s'est asséchée. Il fallait donc repartir à zéro... J'étais très inquiet sur la grille parce que les conditions étaient les pires que l'on pouvait imaginer : il faisait froid, il pleuvait un peu et on devait partir en slicks sur une piste très rapide... Cela s'annonçait très dangereux. J'étais donc content qu'il se mette à pleuvoir franchement pendant le tour de chauffe. A partir de là, je savais que j'avais un bon rythme".

"Marc m'a suivi, je l'entendais. J'ai fait le maximum et j'ai réalisé de très bons temps, mais j'avais du mal à prendre l'avantage. Je me voyais arriver avec lui jusqu'au dernier tour... une situation toujours très difficile. Mais, à un moment donné, je l'ai vu dans le gravier sur l'écran géant et j'ai compris qu'il était tombé parce que je ne l'entendais plus (lorsque deux pilotes se suivent de près, celui placé devant entend le bruit du moteur de son poursuivant durant les phases de rétrogradages, NDLR)".

"A ce moment là, je m'attendais à avoir environ huit secondes d'avance mais en passant dans la ligne droite, j'ai vu que je n'en avais que quatre, puis trois au tour suivant ! Je me suis dit qu'il fallait que je recommence à attaquer. Mais je ne voulais pas faire de faute parce que ces points sont importants pour le championnat. Mon erreur, ça a été de me détendre pendant un tour parce que je pensais avoir une plus grande avance et que Petrucci n'attaquerait plus puisqu'il s'agissait de son premier podium. Mais en MotoGP, on en peut jamais se détendre !"

"Cette course a été vraiment très dure. Silverstone est déjà une piste difficile quand les conditions sont bonnes, mais elle l'est encore plus quand il pleut".

L'analyse Moto-Net.Com : En arrivant à Silverstone, Valentino Rossi s'attendait à une course difficile sur ce circuit qu'il n'affectionne pas et sur lequel il ne s'était jamais imposé depuis son retour dans le calendrier en 2010. A l'inverse, son coéquipier Lorenzo - revenu en tête du championnat à égalité de points avec le n°46 grâce à sa victoire à Brno - est toujours à l'aise dans les longues courbes du tracé britannique...

Dès les premiers essais, les craintes du maestro italien se confirment : sur le sec, Lorenzo et Marquez tournent comme des fusées, ce qui est loin d'être le cas du Docteur. Certes, l'italien parvient à limiter les dégâts en décrochant la 4ème place sur la grille, mais son écart sur la pole record de Marquez s'élève à 7 dixièmes. Samedi soir, c'était la soupe à la grimaces dans le clan du n°46, conscient que la victoire est hors de portée sans un coup de pouce du destin...

"Franchement, je pense que j'aurais eu du mal à finir devant Jorge sur le sec, même si mon rythme n'était pas foncièrement mauvais. Mais sur le sec, il me battait au freinage : il était plus fort que moi", avoue honnêtement le Docteur sans se voiler la face.

Ce coup de pouce, la légende vivante des Grands Prix l'obtiendra dimanche matin sous la forme d'un cadeau venu du ciel : la pluie ! Tout de suite à l'aise sur le mouillé, Rossi a mis toutes les chances de son côté pour saisir cette opportunité en or. Son expérience et celle de son équipe lui ont tout d'abord permis de préparer une M1 redoutable dans ces conditions.

Puis, en course, le n°46 a fait montre d'une virtuosité et d'une parfaite lecture de la piste pour s'imposer brillamment, son audace et sa maîtrise combinées conduisant même Marc Marquez à la chute. Un véritable sans-faute pour le génie des alpages, qui monte à 36 ans sur la plus haute marche du podium en Grands Prix pour la 112ème fois, soit à dix petites longueurs du record de victoires détenu par Agostini !

"Franchement, c'était mon objectif de me battre à nouveau pour le titre parce que je ne l'ai pas fait depuis 2009", avoue Valentino Rossi, en admettant avoir douté d'être en mesure de le faire : je n'étais pas sûr que cela puisse de nouveau arriver. Je pensais pouvoir améliorer mes résultats, ça oui, mais je ne savais pas s'il serait possible d'arriver à ce niveau".

"Je prends énormément de plaisir dans cette bagarre. C'était mon rêve, ou en tout cas mon objectif, de revenir et de me battre pour le titre. L'année dernière, j'ai fini deuxième et ce fut une excellente saison, mais je n'avais pas été impliqué dans la lutte pour le titre. Et quand on se bat juste pour la deuxième place, c'est complètement différent. Maintenant, j'espère résister et me battre jusqu'à la dernière course !".

Et ils sont nombreux à espérer que le "Campionissimo" y parvienne, à commencer par l'un de ses plus prestigieux fans venus l'encourager dans son box : l'acteur américain Brad Pitt, de passage à Silverstone pour la promotion de Hitting the Apex, le nouveau film sur le MotoGP dont il est le narrateur (lire MNC du 26 août 2015) !

Danilo Petrucci, Ducati-Pramac Factory/Open (18ème en qualifs et 2ème en course) : "C'est incroyable ! Sincèrement, j'espérais qu'il pleuve parce que la journée d'hier s'était très mal passée et qu'il allait être difficile de partir 18ème. Quand j'ai vu qu'il pleuvait, j'ai su que nous pouvions faire quelque chose".

"J'ai essayé de pousser encore et encore, puis je me suis retrouvé derrière Pedrosa et Lorenzo. Je n'avais jamais vu une telle situation, uniquement sur la PlayStation ! Que pouvais-je faire ? J'ai doublé Dani, et Jorge n'était pas si rapide que ça. Quand j'ai été troisième, j'ai commencé à avoir peur de chuter parce que j'étais sur le podium. Dovi est revenu et je me suis dit qu'il allait m'aider, mais Márquez est tombé tout de suite après".

"Valentino était de plus en plus proche et je me suis dit qu'il fallait essayer de le suivre. En même temps c'était difficile, je craignais d'aller trop vite. Gagner du temps sur Valentino n'est pas quelque chose d'habituel et ce n'est pas une situation facile à gérer ! Au final, à deux tours de la fin, j'ai vu que j'avais un peu d'avance sur Dovi et sur le dernier tour, je crois que je me suis trompé à chaque virage et puis dans le dernier virage j'ai commencé à rigoler. Je m'attendais à me réveiller dans mon lit !".

"Je suis très content d'être ici. Aussi parce que nous sommes trois italiens. J'ai la chance d'être ami avec eux deux, je m'entraîne avec eux. Je suis très heureux pour Valentino, pour le championnat, et surtout pour Dovi qui est de retour sur le podium. Il était content même en finissant troisième. Être sur le podium est quelque chose de fantastique".

L'analyse Moto-Net.Com : Que de chemin parcouru pour Danilo Petrucci depuis ses premiers tours de roues en MotoGP sur la poussive CRT du team Ioda Racing en 2012 ! Le jeune italien, vice-champion Superstock 1000 en 2011, a mangé son pain noir pendant trois saisons : l'an passé, sa CRT Aprilia rendait 20 km/h en pointe aux plus rapides (329,3 km/h au Qatar contre 348,3 pour Marquez) !

Intégré cette année à l'équipe Pramac, véritable "Junior Team" de Ducati, "Petrux" a terminé presque toutes les courses dans le Top 10, sa douzième place à Losail et à Jerez constituant ses plus mauvais résultats. Neuvième à trois reprises (Italie, Catalogne et Allemagne), le natif de Terni a suffisamment fait ses preuves pour que Pramac décide de le reconduire en 2016, contrairement à son coéquipier Yonny Hernandez qui cédera le guidon de sa Ducati Factory-Open à Scott Redding.

Pour autant, malgré sa progression, personne n'attendait réellement Petrucci à pareille fête en Angleterre, surtout en partant d'une lointaine 18ème place ! Profitant de son aisance sous la pluie, sans doute liée à ses débuts en motocross, le n°9 s'est mis en avant dès le warm-up qu'il termine - comme en course - à la deuxième place derrière Rossi !

Redoutable au freinage, le sympathique transalpin a proprement "enrhumé" des cracks comme Pedrosa et Lorenzo, avant de livrer une superbe bataille avec Dovizioso sur lequel il prendra finalement l'ascendant malgré un matériel inférieur (GP14 privée contre GP15 d'usine). A croire que la présence du "King" Cal Fogarty dans le box Pramac ce week-end lui a donné des ailes !

Interrogé sur ses éventuelles craintes d'envoyer au tapis l'un des prétendants pour le titre - notamment Jorge Lorenzo -, Petrucci a répondu avec humour qu'il "craignait plutôt ce qui se serait passé après la course et sa réaction ! J'ai essayé de garder mes distances par rapport à Jorge, mais au final tout s'est bien passé".

Au championnat provisoire, Danilo Petrucci bondit de la 10ème à la 7ème place, à 19 points de Dani Pedrosa qui le précède. Et pour Pramac, ce podium est d'autant plus profitable que son partenaire principal, l'entreprise d'électronique italienne Octo, est cette année le sponsor-titre du Grand Prix de Grande-Bretagne !

Andrea Dovizioso, Ducati Factory/Open (12ème en qualifs et 4ème en course) : "Cette course a été très, très dure. La pluie s'est intensifiée et le pneu arrière a beaucoup perdu pour tout le monde. Nous avons eu beaucoup de mal et Petrucci se battait férocement. Je m'inquiétais pour lui parce qu'il freinait vraiment très, très tard".

"Je m'attendais à le voir chuter à chaque freinage, surtout vu sa position sur la moto ! En tout cas, je suis très heureux de m'être battu contre lui et très content de son résultat : il a très bien piloté et je le félicite. Je suis de mon côté très content de ce podium. C'est un bon week-end et je suis content d'aborder notre course à domicile après un bon résultat".

L'analyse Moto-Net.Com : Très contrarié samedi soir en raison d'un souci d'embrayage sur sa Ducati qui a ruiné ses qualifications, Dovizioso a eu des mots très durs à l'égard de son employeur en indiquant que ce problème "n'est pas nouveau pour nous et n'est pas lié à la nouvelle moto : on a tout simplement jamais été au point à 100% à ce niveau", pestait le n°4 à la veille de la course.

Coup de chance pour "Dovi" : la pluie fait son apparition dimanche matin, faisant renaître l'espoir d'une bonne course malgré un départ depuis la 4ème ligne. Comme Rossi et Petrucci, l'officiel Ducati est en effet un as du pilotage sur le mouillé et jouissait en plus d'un petit avantage après avoir roulé en début de semaine dans des conditions humides lors d'un test privé à Misano (Italie).

Tout de suite dans le bon rythme à Silverstone, le n°4 met fin à sa longue période sans podium : après un début de saison exceptionnel (quatre podiums dont trois deuxième places en cinq courses), l'italien n'était pas monté sur la "caisse" depuis le Grand Prix de France.

Troisième à 4 secondes de Rossi et une seconde de Petrucci, Dovi complète le deuxième podium "100% italien" après celui signé aux côtés de Rossi et Iannone lors de l'ouverture au Qatar. Autre motif de satisfaction : il s'agit du premier podium de Ducati à Silverstone, le meilleur résultat de la marque italienne étant jusqu'ici la 4ème place obtenue par Hayden en 2010 puis en 2011.

Pour Andrea Iannone, en revanche, le rendez-vous britannique est à oublier : huitième, le coéquipier de Dovizioso enregistre son plus mauvais résultat de la saison. "On a fait un changement après le warm-up et le grip en milieu de courbes s'est amélioré. Le souci, c'est que le comportement de la moto en entrée de virage a parallèlement fortement empiré, l'avant glissait beaucoup", déplore l'italien, à la peine tout le week-end.

Jorge Lorenzo, Yamaha-Movistar Factory (2ème en qualifs et 4ème en course) : "C'était très dangereux de partir sur slicks et je suis content qu'il se soit mis à pleuvoir pour que nous puissions partir sur pneus pluie. Le feeling était bon sur les trois ou quatre premiers tours et je pilotais bien, mais les autres allaient plus vite".

"Valentino et Márquez m'ont doublé et quand j'étais troisième, je perdais du terrain à chaque tour. Ils avaient un meilleur rythme que moi en début de course et je n'ai rien pu faire pour les suivre. J'ai ensuite failli chuter dans la chicane suite à une manoeuvre incompréhensible d'Espargaro et par miracle je suis resté sur ma moto. J'étais fâché, mais par chance je suis resté en piste et j'ai essayé de rester troisième. Petrucci, Dovizioso et Pedrosa m'ont cependant doublé".

"J'ai ensuite pu aller plus vite et passer Dani. Je revenais sur Dovizioso dans les derniers tours mais j'ai fait quelques erreurs puis il s'est mis à pleuvoir plus fort. J'ai énormément perdu en visibilité à cause de la buée sur ma visière, j'ai dû ralentir et j'ai perdu mes chances de lutter pour la troisième place, ce qui était dommage".

"Mais de toute façon sous la pluie, je n'avais pas le même rythme que Valentino et Marquez. Sur le sec en revanche, j'aurais pu me battre pour la victoire, finir premier ou deuxième. Mais c'est comme ça, ce sont des choses qui peuvent arriver. Cette fois, les conditions ont été plus favorables à Valentino et il a saisi cette opportunité pour remporter la course".

L'analyse Moto-Net.Com : Au top de sa forme et fort dans sa tête suite à son brillant succès à Brno, Lorenzo semblait bien parti pour transformer son avantage au provisoire sur son coéquipier à Silverstone...

Extrêmement rapide en essais, le majorquin était clairement en mesure d'asséner un grand coup à Rossi, à la peine sur le sec. A la veille de la course, Lorenzo ne redoutait donc que deux choses : que Marquez, toujours compétitif à Silverstone et auteur d'une pole record, lui conteste la victoire, et que la météo tourne à la pluie.

Mal à l'aise sur le mouillé depuis sa chute lors des essais du Grand Prix des Pays-Bas 2013, dont il s'était relevé avec une fracture de la clavicule, le n°99 savait pertinemment que le rapport de forces s'inverserait à l'avantage de son coéquipier en cas de pluie. Et c'est exactement ce qui s'est produit !

Honnête, l'officiel Yamaha reconnaît n'avoir jamais été dans le rythme de Rossi, ni de Marquez avant sa chute. Pour couronner le tout, sa visière totalement embuée en fin de course a ruiné ses chances de monter sur le podium, un phénomène qui n'a évidemment pas manquer de l'agacer alors qu'il a déjà connu un problème de mousses "baladeuses" lors du GP du Qatar...

A ce niveau de compétition, rencontrer pareil désagrément est forcément dur à avaler, d'autant que des casques moins sophistiqués et onéreux que le HJC de Lorenzo font mieux en la matière ! Dire que ce deuxième souci ne va pas constituer la meilleure des publicités pour le fabricant de casques coréen est un doux euphémisme...

Notons cependant que ce problème peut être dû à une mauvaise manipulation : si toutes les ventilations étaient fermées - pour empêcher le froid ambiant de pénétrer, par exemple -, l'aération interne et l'extraction de l'air humide mêlé à la transpiration ont du mal à se faire convenablement. Dans ces conditions, même le plus efficace des écrans antibuée peut parfois être pris en défaut.

Loris Baz, Yamaha-Forward Open (15ème en qualifs et 16ème en course) : "Cette course aurait pu mieux se passer. Pour être honnête, c'était la première fois qu'on roulait avec cette moto sur le mouillé lors du warm-up. Nous n'étions par conséquent pas au point. Après le warm-up, on a fait un pas en avant et on savait dans quelle direction nous devions aller pour la course. Mais si le grip était meilleur, le pneu arrière surchauffait..."

"Donc j'ai lutté pendant sept tours pour rester avec le bon groupe. Ça patinait beaucoup, surchauffant le pneu. N'ayant plus du tout de grip, j'ai dû baisser le rythme après avoir tiré tout droit. J'ai "survécu" jusqu'à la fin de la course et sauvé la 16ème place dans le dernier tour, mais c'était vraiment compliqué. On va se servir de cette expérience pour la prochaine fois que de telles conditions se présenteront".

L'analyse Moto-Net.Com : En début de week-end, Loris Baz était plutôt content que la pluie soit annoncée pour les courses. Lui aussi très à l'aise sur le mouillé, "Baz-ooka" entendait en profiter pour réaliser un coup d'éclat à Silverstone, circuit sur lequel il s'est imposé à deux reprises en WSBK (en 2012 et 2013).

Progressivement pourtant, le tricolore mettait le doigt sur des réglages performants sur sa M1 Open sur le sec, égalant même sa meilleure qualifications à Assen avec la quinzième place sur la grille ! Dès lors, Loris était moins "chaud" pour courir sous la pluie, d'autant que son manque d'expérience sur le mouillé en MotoGP était à prendre en compte...

Optimiste, le n°76 pensait néanmoins faire une belle perf' lorsque la pluie s'est définitivement installée dimanche matin... avant de déchanter en course suite à des problèmes de surchauffe de son pneu arrière, trop tendre pour les conditions.

"Ce n'est pas parce qu'on est bon sur le mouillé que les courses sont gagnées d'avance. Il faut avoir une moto bien réglée et ce n'était pas le cas car nous n'avions jamais roulé sur le mouillé", reconnaît le pilote français qui laisse filer quelques précieux points au profit de Barbera (13ème) dans la course au "titre" Open...

Marc Marquez, Honda-Repsol Factory (1er en qualifs et abandon sur chute en course) : "Le championnat était déjà compliqué avant ce Grand Prix, maintenant ça va être encore plus difficile... Mais il est aussi vrai que c'était une course où nous devions prendre des risques".

"Je pensais avoir la course sous contrôle et j'ai chuté. Ça signifie zéro point, mais le fait que nous étions une fois de plus devant sera le côté positif de la journée. Au départ, je me sentais bien : j'ai pu suivre Valentino et, à certains endroits, j'étais même plus rapide que lui. Mais dans d'autres parties, j'étais de nouveau confronté à ce souci de l'arrière, qui se dérobe beaucoup au freinage".

"Ce problème était très présent en début de saison sur le sec (avec le châssis 2015, NDLR), mais je l'ai hélas retrouvé sous la pluie (avec, pourtant, le châssis 2014, NDLR). C'était difficile à gérer pendant la course. Au final, alors que j'étais derrière Valentino à 7 tours de l'arrivée, j'ai perdu l'arrière. Mais ce n'est pas une excuse, parce que j'ai quand même réussi à être rapide, au minimum dans le rythme de Valentino"

L'analyse Moto-Net.Com : A chaud après sa chute, Marc Marquez avouait que "heureusement, je ne me suis pas blessé, mais cette fois il est clair que le championnat est perdu"... Moins expéditif dans sa déclaration officielle ci-dessus, l'officiel Honda reste pourtant lucide : son écart - déjà abyssal - de 52 points sur Rossi et Lorenzo après Brno atteint désormais le gouffre de 77 unités sur l'italien !

Dans la mesure où il ne reste que six Grands Prix à disputer, il lui faudrait donc reprendre 13 points par course pour coiffer sa troisième couronne en MotoGP ! Autant dire que Marquez peut déjà s'habituer à l'idée de perdre son titre, et ce en grande partie par sa faute : quatre chutes en douze courses, soit une sur trois en moyenne terminée par terre, c'est beaucoup trop pour un champion du monde en titre !

Certes, le jeune catalan n'a pas été aidé par sa moto, dont le châssis développé pour 2015 s'est avéré nettement moins équilibré que la version précédente. Au point même que Marquez a exigé - et obtenu - de terminer la saison avec le cadre 2014 à partir du Grand Prix d'Allemagne. Un retour en arrière particulièrement mal vécu au HRC, où les ingénieurs ont coutume d'améliorer les motos en allant de l'avant...

Toutefois, dans la mesure où Marquez est le numéro 1 chez Honda, il porte une partie de la responsabilité de ce mauvais développement : ce châssis, c'est lui et Pedrosa qui l'ont choisi parmi les différentes versions élaborées par le HRC. Et ce sont bien les deux officiels HRC qui l'ont peaufiné pendant toute l'intersaison... avant d'annoncer après quelques courses qu'ils ne s'étaient jamais réellement sentis à l'aise avec !

Dani Pedrosa, justement, termine pour sa part à une modeste 5ème place, à plus de dix secondes du vainqueur. L'espagnol est de nouveau passé à côté de sa course, expliquant piteusement avoir un "mauvais feeling avec sa moto sous la pluie"...

Cal Crutchlow, Honda-LCR Factory (8ème en qualifs et abandon en course) : "Je suis bien évidemment terriblement déçu car nous pouvions sincèrement réaliser une superbe course aujourd'hui. Je pense que j'aurais pu avoir le rythme nécessaire pour être au contact des leaders. Je me sentais vraiment à mon aise dans la matinée sous la pluie et mes sensations étaient également très bonnes en début de Grand Prix, mais les choses en ont décidé autrement"...

"Jack est jeune, il était proche de la tête de course d'une épreuve de MotoGP et a tenté une manoeuvre ambitieuse. Il a malheureusement commis une erreur et est ensuite venu me présenter ses excuses, que j'ai acceptées. J'ai moi aussi fait des fautes semblables par le passé et j'en commettrai peut-être encore. Cela fait partie intégrante de la course, mais je reste tout de même frustré au terme de ce week-end".

"Après la chute, je suis rentré au box pour changer de moto mais dès que je suis sorti de la voie des stands, je suis à nouveau parti à la faute car la machine était réglée pour le sec et il y a une différence énorme dans des conditions aussi piégeuses. Je n'ai alors pas voulu insister davantage car j'étais alors bien trop loin des leaders à ce moment-là, mais l'équipe a de nouveau travaillé de façon remarquable en Grande-Bretagne. Je tenais pour conclure à remercier tous les fans pour leur soutien et leur aide qui décuplent notre motivation".

L'analyse Moto-Net.Com : A la peine durant les premiers essais, Cal Crutchlow était heureusement parvenu à améliorer son rythme et s'est qualifié devant les siens à la 8ème place. Mieux encore : le britannique affichait dimanche une très bonne cadence sur le mouillé lors du warm-up (4ème derrière Rossi, Petrucci et Marquez).

A l'aise sous la pluie, le n°35 - reconduit chez Honda-LCR l'an prochain - avait donc toutes les raisons d'ambitionner un bon résultat à domicile. Hélas, son jeune et - trop - fougueux coéquipier s'est de nouveau emballé au freinage et l'a littéralement éperonné dans un gauche !

"Je tenais très sincèrement à m'excuser auprès de Cal pour l'avoir emmené à la faute mais nous étions vraiment tous les deux à l'attaque", commente Miller. "Ce n'est pas lui que je voulais dépasser mais j'ai tenté de doubler Espargaro au freinage et j'ai malheureusement été contraint d'élargir avant de percuter mon coéquipier. C'est un fait de course".

Calme et magnanime, le pourtant bouillant Crutchlow a accepté les excuses du débutant australien, qui n'en est pourtant pas à son coup d'essai : Hayden, Bautista, Laverty ou encore Barbera ont tour à tour fait les frais de ce que Miller décrit sans vergogne comme "un fait de course", alors qu'il s'agit plutôt de manoeuvres particulièrement audacieuses et trop souvent mal maîtrisées...

Résultats du Grand Prix MotoGP de Grande-Bretagne 2015

  1. Valentino ROSSI 46'15.617
  2. Danilo PETRUCCI +3.010
  3. Andrea DOVIZIOSO +4.117
  4. Jorge LORENZO +5.726
  5. Dani PEDROSA +11.132
  6. Scott REDDING +25.467
  7. Bradley SMITH +26.717
  8. Andrea IANNONE +29.393
  9. Aleix ESPARGARO +38.815
  10. Alvaro BAUTISTA +41.712
  11. Maverick VINALES +44.776
  12. Nicky HAYDEN +52.489
  13. Hector BARBERA +1'11.211
  14. Mike DI MEGLIO +1'15.292
  15. Alex DE ANGELIS +1'17.863
  16. Loris BAZ +1'19.310
  17. Eugene LAVERTY +1'19.735
  18. Claudio CORTI +1'58.086
  19. Karel ABRAHAM 1 Tour
  • Non classés
  • Pol ESPARGARO 6 Tours
  • Marc MARQUEZ 8 Tours
  • Stefan BRADL 8 Tours
  • Cal CRUTCHLOW 16 Tours
  • Jack MILLER 18 Tours
  • Yonny HERNANDEZ 0 Tour
  • Conditions de piste : Wet | Air : 16°C | Humidite : 85% | Sol : 18°C

Classement provisoire du championnat MotoGP 2015

  1. Valentino ROSSI Yamaha ITA 236
  2. Jorge LORENZO Yamaha SPA 224
  3. Marc MARQUEZ Honda SPA 159
  4. Andrea IANNONE Ducati ITA 150
  5. Andrea DOVIZIOSO Ducati ITA 120
  6. Bradley SMITH Yamaha GBR 115
  7. Dani PEDROSA Honda SPA 102
  8. Danilo PETRUCCI Ducati ITA 83
  9. Pol ESPARGARO Yamaha SPA 81
  10. Cal CRUTCHLOW Honda GBR 74
  11. Maverick VINALES Suzuki SPA 67
  12. Aleix ESPARGARO Suzuki SPA 60
  13. Scott REDDING Honda GBR 47
  14. Yonny HERNANDEZ Ducati COL 41
  15. Hector BARBERA Ducati SPA 23
  16. Alvaro BAUTISTA Aprilia SPA 22
  17. Loris BAZ Yamaha Forward FRA 15
  18. Nicky HAYDEN Honda USA 12
  19. Jack MILLER Honda AUS 12
  20. Stefan BRADL Aprilia GER 11
  21. Michele PIRRO Ducati ITA 8
  22. Eugene LAVERTY Honda IRL 7
  23. Hiroshi AOYAMA Honda JPN 5
  24. Mike DI MEGLIO Ducati FRA 4
  25. Alex DE ANGELIS ART RSM 2

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Commentaires

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Petit exercice de mauvais esprit: Imaginons la même course mais intervertissons les places du 46 et du 99. Quels auaraient été les commentaires sur l'intéret de la course? Pour le 93, je partage l'idée qu'il devait tenter, mais en plus il avait l'impression "qu'il avait la course sous contrôle", c'était plutôt là l'erreur.

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