Suzuki vient de boucler le premier semestre 2015 sur une baisse de -7,1% et totalise 5837 immatriculations. Le directeur commercial de l'activité moto de la marque japonaise, Guillaume Vuillardot, livre ses impressions aux lecteurs de MNC. Premier bilan.
Moto-Net.Com : Après six années de constante baisse, le marché français du motocycle a renoué avec la croissance en 2014 avec +2,5% (lire notre Bilan complet du marché 2014). Au premier semestre 2015, la progression se limite à +0,8% (lire notre Bilan semestriel du marché 2015). Faut-il s'en inquiéter ?
Guillaume Vuillardot, directeur commercial de l'activité moto Suzuki France : A fin juin, nous tablons sur une très légère progression du marché en cumul annuel. Ce n'est certes pas extraordinaire, mais regardons les choses du bon côté : après plusieurs années de baisse, globalement le marché se stabilise. Notons également que les principaux marchés européens redémarrent (Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Espagne) et parfois de manière importante. Je veux croire à une amélioration de notre marché dans les prochains mois. Tous les constructeurs font des efforts importants en termes de nouveautés, de promotions, d'événements et d'accueil pour conquérir et satisfaire les clients. Notre marché change fortement, que ce soit le profil des clients, leurs attentes ou leurs manières d'acheter. Nous avons besoin de nous adapter plus rapidement.
MNC : En ce qui concerne Suzuki, quel bilan tirez-vous de vos six premiers mois 2015 ?
G. V. : Dans les plus, le très bon accueil de nos nouveautés ou évolutions de modèles. Les GSX-S1000, GSX-S1000F, V-Strom 650XT, Bandit 1250SA, Address, GSX-R1000 ABS et SV650S ont toutes réussi leur entrée sur le marché avec des volumes qui sont supérieurs à nos attentes ou des précommandes supérieures à nos attentes. Egalement, la deuxième victoire consécutive de notre GSX-R1000 et du Suzuki Endurance Racing Team aux 24 Heures du Mans devant une concurrence en nombre, affûtée et performante. Pour les 30 ans de la GSX-R, c'est un très beau cadeau !
Dans les moins, nos usines n'ont pas eu la capacité de nous fournir les quantités commandées ou certaines motos ont pris du retard. Nous sommes en rupture sur la quasi-totalité de nos nouveautés. La conséquence directe est que nous n'avons pas réussi à tenir nos volumes sur les cinq premiers mois de l'année. Depuis début juin, cela va mieux et notre capacité de livraison s'améliore. Mais ce n'est pas suffisant. L'impact "nouveauté" se fera mieux sentir sur la deuxième partie de l'année.
MNC : Quel est pour vous le fait marquant de cette première moitié d'année ?
G. V. : Le retour réussi de Suzuki en Moto GP avec une machine qui est très bien née, des pilotes et une équipe au top et qui travaillent dans la bonne direction. Suzuki revient au premier plan même s'il reste encore beaucoup de travail pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés.
MNC : Comment se présente votre second semestre ?
G. V. : Mieux que le premier ! En effet, nos nouveautés vont enfin arriver en quantité. Nous tablons donc sur une meilleure performance de la marque à partir du mois de juin. Nous fêtons également le 13 juillet l'anniversaire de la mythique GSX-R ! Sportifs ou pas, Suzukistes ou pas encore, venez nombreux sur le circuit du Mans ! Roulage, concert, dîner, toutes les GSX-R de légende et une surprise...
MNC : Enfin, le gouvernement n'a toujours pas tranché la question du "retrofit" (lire MNC du 19 mai 2015). À quel point cette absence de réponse impacte-t-elle votre activité ?
G. V. : Les récentes conclusions diffusées par la CSIAM et les représentants des professionnels de la moto sont également celles de Suzuki. A ce jour, les Suzuki limitées en puissance et impactées représentent 7% de notre volume annuel de ventes. Mais il ne faut pas oublier le parc roulant. Nous attendons donc désormais la position officielle du gouvernement.
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