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ESSAIS HIVERNAUX
Paris, le 25 janvier 2013

Tests WSBK à Jerez : derniers tours avant l'Australie !

Tests WSBK à Jerez : derniers tours avant l'Australie !

La 26ème saison de Mondial Superbike s'ouvre dans un mois à Phillip Island. Avant d'embarquer pour l'Australie, les principaux teams du championnat 2013 se sont réunis cette semaine à Jerez. Melandri signe le meilleur temps, Sykes reste en mode furtif !

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La trêve hivernale est déjà terminée pour les pilotes du World Superbike, et dans quatre petites semaines s'ouvrira à Phillip Island la saison WSBK 2013 : la toute première course partira le dimanche 24 février à midi pile (2h du matin en France)... Pour citer le dernier tweet de Loris Baz : "Woooppppp" !

Avant cela, deux séries de tests se dérouleront sur le même circuit australien et permettront aux pilotes et à leurs motos d'être parfaitement affutés pour cette épreuve du bout du monde hautement symbolique : depuis que Moto-Net.Com vous propose de suivre le WSBK (huit saisons consécutives !), les vainqueurs du championnat ont toujours remporté au moins une manche australienne, exception faite du fougueux Max Biaggi en 2010.

Qu'on ne s'y trompe pas pour autant : le titre mondial se joue bien sur chaque épreuve, qui compte deux courses Superbike par dimanche... Dans cette catégorie, le moindre point peut faire la différence : rappelons que lors des six dernières éditions, le titre s'est joué à quelques unités à trois reprises !

En 2007, James Toseland devançait Noriyuki Haga de deux point seulement tandis qu'en 2009, Ben Spies battait Haga - décidément ! - de six petits points. Plus fort encore, l'an dernier Max Biaggi remportait son second sacre en WSBK avec une avance d'un demi-point sur Tom Sykes !

L'Australie en ligne de mire

Les fans, pilotes, journalistes, promoteurs et sponsors (!) espèrent tous que la saison 2013 sera aussi serrée que la précédente. Aussi riche également puisque chaque week-end de course en 2012, tous les constructeurs - y compris Suzuki, en fin de saison - sont parvenus à placer une de leurs motos aux avant-postes !

La lecture de la feuille des temps des derniers essais hivernaux effectués sur le sol européen a de quoi rassurer : à l'issue des deux journées de roulage à Jerez (mardi et mercredi) figuraient dans l'ordre et dans la même seconde une S1000RR, deux RSV4, une GSX-R et une CBR !

Mais que les supporters Kawasaki se rassurent doublement : la ZX-10R de Tom Sykes (à nouveau dépourvue de transpondeur, lire MNC du MNC du 27 novembre 2012 : Guintoli teste l'Aprilia à Jerez) aurait tourné encore une peu plus vite que ses petites camarades...

Officiellement, c'est pourtant bien Marco Melandri qui figure en tête de ces premiers essais 2013. Opéré de l'épaule cet hiver, l'Italien était l'un des rares à se satisfaire le premier jour d'une piste humide qui lui a permis de reprendre à son rythme.

"Ce n'était pas si mal de débuter dans des conditions mouillées car j'ai pu faire quelques tours et préparer mon épaule sans me presser", reconnaît le n°33.

Mercredi à Jerez, Melandri et sa BMW - gérée par BMW Italia ! - sont restés sous la meilleure marque inscrite par Eugene Laverty et son Aprilia en novembre dernier (lire MNC du 29 novembre 2012), mais peu importe : ils se sont montrés les plus rapides de ces deux jours de tests et assurent être parés pour le lancement de la saison à Phillip Island...

"Bien sûr, il reste beaucoup à faire", estime l'obstiné Hérisson de Ravenne, "mais en ce qui concerne le châssis et l'électronique tout spécialement, nous avons accompli un grand pas". Mais attention : c'est en régularité plus qu'en vitesse pure que Melandri doit progresser pour décrocher le titre 2013. A suivre...

Davide Giugliano peut être fier de sa performance sur l'Aprilia privée bichonnée par team Althea : premier mardi sous l'eau, il termine deuxième derrière son compatriote et ex-vedette des Grand Prix. Mais le champion de Superstock 2011 devance avant tout Eugene Laverty et sa RSV4 d'usine !

Forza Italia !

"Cela faisait des mois que je n'étais pas monté sur une moto et j'avais hâte de prendre la piste sur mon RSV4", s'exclame le jeune prodige italien, soulagé de découvrir - mais qui en doutait ? - qu'il qui n'avait finalement rien perdu de sa vélocité sur deux roues...

"Je suis content d'avoir pu enregistrer quelques tours rapides", analyse le n°34, "mais, plus important, j'ai rapidement saisi le caractère de cette moto". Le saut de la 1198 vers la RSV4 n'a pas perturbé celui que certains considèrent comme la relève de Max Biaggi Himself !

"Nous quittons Jerez très satisfaits, les résultats ont dépassé nos attentes", confirme son team manager Genesio Bevilacqua, "anxieux à l'idée de se retrouver face à une moto (l'Aprilia, NDLR) qui nous avait tant impressionnés l'an dernier en termes de performance", et contre laquelle l'Italien pestait ouvertement il y a un an (lire notre Analyse du Mondial Superbike à Phillip Island) !

Un quart de seconde moins rapide que Melandri et sa S1000RR italienne, Eugene Laverty confirme sa grande forme et assoit sa place de n°1 au sein du team officiel Aprilia Racing face à son nouveau coéquipier Sylvain Guintoli (6ème).

L'Irlandais est satisfait du boulot accompli, surtout le second jour, et "les progrès par rapport aux tests de novembre dernier sur cette même piste confirment mes sentiments". Le chrono lui, indique le contraire, mais les conditions étaient plus fraîches cette semaine... Et c'est d'ailleurs peut-être cette fraîcheur qui a piégé "Youdjin" mardi !

Le n°58 est en effet parti à la faute : "joli petit high side en 4ème avec atterrissage sur mon épaule gauche", gazouillait hier le pilote avant de cafter : "les trois Aprilia sont toutes tombées dans la même demi-heure !"

Pas de bobo heureusement pour Laverty, pas plus que pour Guintoli, victime lui d'une "perte de l'avant dans l'entrée du virage n°5 (...) il en riait encore plus tard !", raconte Eugene, interrogé par Loris Baz - alias "Gossip Boy" - sur Tweeter !

Quatrième aux commandes de sa Suzuki, Leon Camier n'est pas tout à fait ravi de sa prestation : "je sens que j'aurais pu améliorer mon pilotage, j'avais la sensation d'être un peu hors tempo, mais c'est peut-être dû au fait que je découvrais la piste".

Compte tenu de son inexpérience - contrairement aux pilotes de Grands Prix qui connaissent Jerez sur le bout des gants ! - et du fait que l'équipe Fixi Crescent ne participait pas aux essais de Jerez il y a deux mois, le n°2 des Jaunes s'estime tout de même satisfait.

"Ce sera bon d'aller en Australie et de pousser la moto encore un peu plus, sur une piste plus rapide", prévoit le grand Leon (1,88 m !), "et nous pourrons voir ce dont elle est capable là-bas". Pourra-t-il accrocher le bon - le meilleur ! - wagon dans un mois à Phillip Island ?

Pour cela, "Kamir" devra se qualifier correctement sur la grille de départ, ce qu'il n'a quasiment jamais réussi à faire l'an dernier sur cette même Gex...

Suzuki et Honda en léger retrait

Battu d'une demi-seconde par Camier, soit pratiquement une seconde pleine par Melandri, Jonathan Rea pour sa part ne cachait pas sa déception à l'issue des deux jours d'essai : "nous ne sommes pas vraiment là où nous devrions être, car nous n'avons pas pu tirer autant que souhaité de ces deux jours".

Le pauvre n°65 a en effet été contraint de patienter mardi dans le fond du box pendant que son équipe réglait ses suspensions, ébavurait ses arbres à cames, vidangeait son moteur, désembuait sa visière attendait - elle aussi ! - "que le logiciel soit réécrit et téléchargé", dévoile le coordinateur technique du team Ten Kate...

"Certains soucis ne peuvent simplement pas être réglés sur place, et c'était le cas de notre problème électronique", remarque Johnny. "Le système absorbait trop de puissance", explique le pilote officiel Honda : "nous avons besoin de plus de roulage pour régler ça".

Rea a toutefois admis que sa Fireblade rattrapait les glisses de manière plus sûre désormais, un signe qu'il juge "encourageant". Reste que pour rattraper Melandri il va falloir ouvrir les gaz, et non les fermer !

Sylvain Guintoli, dont c'était la deuxième sortie aux commandes de l'Aprilia officielle (ex-Biaggi, donc championne du monde en titre !), n'était pas mécontent de rouler sur le mouillé mardi. Le n°50 en a profité pour "amasser des données importantes et me faire une idée des sensations dans ces conditions".

Le lendemain, "Guinters" a pu repartir à l'assaut du chrono : il pointe à moins d'une seconde du leader, un résultat tout à fait honorable au vu des conditions et de son expérience limitée au guidon de sa nouvelle moto. "Cela m'a peut-être mené à attaquer un peu trop et je suis tombé", avoue Sylvain qui s'en sort avec quelques égratignures.

Neuvième et - très bon ! - dernier derrière Chaz "t'attaquais toi ?" Davies et Leon "mes problèmes de moteur étaient dus aux freins" Haslam, Jules Cluzel n'a effectué que 52 boucles autour du circuit, contre 77 pour son coéquipier Camier, ou 124 et 153 pour les deux pilotes BMW Davies et Melandri !

"Jules avait l'air très bien sous la pluie hier, mais il a été contrarié aujourd'hui par une petite chute qui lui a coûté du temps et il a connu un souci technique qui l'a forcé à rester un peu au garage", raconte Paul Denning, responsable du team Fixi Crescent Suzuki.

"Quand il aura bouclé plus de tours, je suis sûr qu'il sera plus facilement dans le rythme et qu'il se retrouvera en compagnie des meilleurs", poursuit le big boss Suz. "Jules n'a vraiment pas peur d'essorer la poignée et nous sommes enthousiaste à l'idée de l'avoir parmi nous !"

Lâcher les chevaux de l'écurie Yoshimura n'a pourtant pas l'air d'être une mince affaire : "mon plus grand probleme aujourd'hui c'était la roue arrière", observait notre Coq Supersportif, vice-champion WSSP 2012 : "c'est dur de contrôler la moto avec toute cette puissance !"

"En fin de journée, j'ai pu attaquer un peu plus et mieux comprendre comment la moto se comporte", assure le n°16. Ce qu'on retiendra avant tout de sa déclaration ? "Je me suis vraiment fait plaisir et je sais que je peux aller plus vite".

Les Ninjas plus rapides que leurs ombres ?

Troisième pilote français en piste, Loris Baz ne disposait pas de transpondeur - les Ninjas se la jouent "furtifs" en ce moment... -, mais son équipe affirme que son meilleur temps lui aurait permis d'intégrer le Top 6. Et comme Sylvain et Jules, Loris a tâté du gravier en deuxième journée...

"J'ai perdu deux ou trois heures après la chute", regrette "Bazooka", mais dans l'ensemble ces essais ont été productifs : "j'ai eu un bon ressenti avec le pneu course, de même qu'avec le pneu de qualification".

"C'est la première fois que j'étais capable de m'améliorer nettement avec des pneus qualif'", remarque le géant vert (1,92 m !), "je suis donc heureux car en 2013 la grille ne comptera que trois pilotes par rangée, ce qui rendra la Superpole d'autant plus importante".

Gêné trois tours de suite par d'autres pilotes alors qu'il essayait ces fameuses gommes tendres, Loris est certain qu'il aurait pu combler l'écart le séparant de son chef de file, Tom Sykes. Ce dernier se déclare d'ailleurs pleinement satisfait de ses deux journées passées à Jerez.

Que ce soit sur le mouillé ou sur le sec, le vice-champion du monde affirme avoir - encore ?! - progressé. "Les deux jours ont été profitables et j'aimerais remercier mon équipe et Kawasaki car notre planning était très bon et que nous n'avons cessé d'avancer".

D'après les Verts, leur jockey anglais aurait tourné en 1'40.5 lors de son deuxième tour sur gommes tendres. Un chrono qui le placerait en haut de la hiérarchie mais qui, faute de preuve, ne peut être validé... Excellent en qualification - il a raflé 9 Superpoles sur 14 l'an dernier -, Sykes sait toutefois que c'est sur son endurance qu'il lui faut orienter ses efforts.

"Nous avons trouvé tiré profit de nos changements opérés sur le sec, en termes de rythme et durée de vie du pneu", signale justement son chef mécano Marcel Duinker. "Nous avons fait une simulation sur pneu course et j'ai pu signer un chrono de 1'41.7 après 14 tours", précise même Tom... À bon entendeur !

Les Ducati prennent du retard

Enfin, présente sur le circuit de Jerez les trois jours précédents (samedi, dimanche et lundi), l'équipe Ducati Alstare n'a vraiment pas été gâtée par la météo. En tout et pour tout, Carlos Checa et Ayrton Badovini n'ont pu rouler qu'un peu plus de trois heures sur le sec !

La piste a été balayée tout le week-end dernier par de forts vents et une pluie incessante. Ce n'est que lundi que le temps s'est - momentanément - amélioré, permettant aux dompteurs de la toute nouvelle 1199 Panigale R de s'exprimer pleinement sur la piste.

"Bien entendu, il n'a pas été possible de respecter le planning prévu", regrette leur team manager Francis Batta, "mais le peu de temps passé sur la piste a permis à nos pilotes de gagner en confiance sur la moto et fournir de bons retours qui formeront un point de départ important en vue des prochains essais en Australie".

D'ici là, "les 1199 Panigale R vont retourner aux ateliers Alstare où le travail se poursuivra dans les semaines à venir"... Le boulot s'annonce ardu pour les Rouges de Bologne - et d'Alleur, en Belgique ! -, tant les Kawasaki, BMW et Aprilia semblent particulièrement affutées. Affaires à suivre sur Moto-Net.Com : restez connectés !

Chronos des tests WSBK à Jerez - 22 et 23 janvier 2013

  1. Marco Melandri (BMW) : 1'40.758
  2. Davide Giugliano (Aprilia) : 1'40.861
  3. Eugene Laverty (Aprilia) : 1'41.044
  4. Leon Camier (Suzuki) : 1'41.184
  5. Jonathan Rea (Honda) : 1'41.641
  6. Sylvain Guintoli (Aprilia) : 1'41.683
  7. Chaz Davies (BMW) : 1'41.726
  8. Leon Haslam (Honda) : 1'42.411
  9. Jules Cluzel (Suzuki) : 1'42.635

Sans transpondeurs :

  • Tom Sykes (Kawasaki) : 1' 40.5
  • Loris Baz (Kawasaki) : NC
  • Carlos Checa (Ducati) : NC
  • Ayrton Badovini (Ducati) : NC

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