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INTERVIEW
Paris, le 12 octobre 2012

Clemens Neese nous dévoile les secrets de la Horex VR6

Clemens Neese nous dévoile les secrets de la Horex VR6

Pour clore notre dossier spécial Salon Intermot de Cologne, retour sur le constructeur allemand Horex qui tente un come-back osé avec un roadster motorisé par un 6-cylindres. Moto-Net.Com a rencontré l'homme à l'origine de ce projet, Clemens Neese.

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Rencontre avec Clemens Neese

Découverte durant l'été 2010, l'inédite moto allemande Horex VR6 Roadster a immédiatement suscité un vif intérêt : non seulement cette nouvelle moto signait le retour d'une marque laissée pour morte depuis les années 60, mais surtout son six-cylindres en V suralimenté par un compresseur ne laissait aucun motard indifférent (lire notre Présentation MNC de la VR6 et de Horex du 16 juin 2010) !

Inspiré des V6 construits par le constructeur automobile Volkswagen, ce moteur de 1218 cc (68 mm d'alésage et 55 mm de course) est un véritable bijou de compacité. Grâce à l'angle très fermé entre ses deux bancs de cylindres (15°), il ne requiert qu'une seule culasse et ne mesure que 43 cm de large. Visuellement, ce bloc à l'origine donné pour une puissance comprise entre 175 et 200 ch et un couple de 150 Nm est à peine plus large qu'un gros "4-pattes" !

Hélas, le projet n'a pas tardé à connaître quelques complications : touché par la crise et retardé par des problèmes de sous-traitance, Horex retarde plusieurs fois le lancement de ce roadster massif d'allure classique (lire notamment MNC du 21 décembre 2011 : la Horex VR6 se dégonfle). De fil en aiguille, la VR6 perd aussi son compresseur, une grosse poignée de chevaux et sa transmission par courroie, sacrifiés sur l'autel des économies. Puis elle connaît des soucis de conformités avec les normes antipollution (lire MNC du 2 mai 2012 : la nouvelle Horex VR6 n'a pas de pot)...

La Horex VR6 arrive (enfin) en concessions

Bref, si la nouvelle moto allemande s'exhibe fièrement dans tous les salons internationaux depuis 2010, les intéressés commencent à se languir, à tel point que beaucoup se demandent si et quand il sera enfin possible de l'acquérir ! A cette question, Clemens Neese, l'homme à l'origine de la renaissance de Horex avec son associé Franck Fisher, nous apporte une réponse a priori définitive...

"La VR6 est entrée en production depuis quelque temps, malgré des complications qui nous ont fait prendre du retard. Elle arrivera progressivement en concessions allemandes, autrichiennes et suisses à partir d'octobre ou novembre", explique le dirigeant allemand interviewé par Moto-Net.Com lors du salon Intermot de Cologne.

A quel prix sera-t-elle disponible ? "21 700 € TTC sur le marché allemand", nous assure-t-il. Un tarif à la fois élevé et "raisonnable" compte tenu du format artisanal de la démarche et du contenu technologique de la VR6. Car non seulement il a fallu développer cet incroyable moteur, mais aussi un châssis (en aluminium et acier) capable de l'accueillir ! Ensuite, Horex a dû convaincre des partenaires d'assurer la fourniture des périphériques...

Or négocier une fourche inversée de 48 mm à WP, une centrale ABS 9M à Bosch ou encore des étriers radiaux à Brembo n'a rien d'évident lorsqu'on débute un projet, car ces fournisseurs n'ont aucune garantie de succès. Résultat : les tarifs accordés à Horex ne sont pas les mêmes que pour Honda, Ducati ou BMW !

Dans ces conditions, débuter l'entreprise avec une moto technologiquement coûteuse et "Premium" peut sembler assez risqué, surtout en pleine récession économique. Un modèle plus accessible avec lequel Horex aurait pu ambitionner de plus gros volumes n'aurait-il pas rentabilisé plus rapidement les investissements ?

"Non", nous répond sans détour Clemens Neese : "le marché de la moto de classe moyenne, surtout du roadster, est beaucoup trop concurrentiel pour qu'une petite structure comme la notre puisse s'y montrer compétitif. De plus, les produits Premium et de luxe résistent mieux à la crise".

Certes... A condition de les vendre ! D'ailleurs, comment Horex parvient-il à s'en sortir sans rentrée d'argent ? Le gouvernement allemand soutient-il le projet ?

"Effectivement, la région de Bavière nous aide un petit peu au titre de l'emploi créé par notre entreprise (Horex est installé à Augsburg, à 60 km de Munich, capitale de la Bavière, NDLR) et nous avons reçu un soutien du ministère du commerce dans le but de développer notre moteur. Mais cela ne suffit pas à boucler notre budget. Nous avons aussi des investisseurs privés qui nous font confiance. Ils nous permettent d'être autosuffisants et de poursuivre le développement de la moto", précise Clemens Neese dans un excellent français.

Objectif : 900 ventes en 2013

L'homme paraît aussi déterminé qu'ambitieux, comme en témoigne son objectif de ventes de près de 900 unités dès 2013 : un chiffre plutôt élevé pour un aussi "jeune" constructeur dont l'image est en pleine (re)construction...

Clemens Neese et son équipe s'attèlent désormais à fournir leurs premiers points de ventes puis à en rechercher de nouveaux, notamment au Benelux. Mais interrogé sur ses projets de commercialisation pour la France, le dirigeant de Horex se montre plus évasif...

"Bien sûr, la France fait partie de nos objectifs prioritaires car il s'agit d'un des marchés plus importants d'Europe avec l'Espagne, l'Italie et l'Angleterre. Mais pour le moment nous suivons notre programme initial avec l'Allemagne, la Suisse et l'Autriche. Ensuite, le plus rapidement possible, nous choisirons les pays vers lesquels nous nous tournerons pour étendre notre marque."

Afin de séduire un public plus large, Horex a dévoilé à Cologne une variante de sa VR6 Roadster : la VR6 Classic, dont l'arrivée sur le marché est prévue pour 2013. Conçue sur la même base moteur et châssis, la Classic ne se distingue du modèle Roadster que par ses coloris plus "vintage", ses jantes chromées à rayons et une injection retravaillée au profit du couple à bas régime.

A l'instar de la VR6 Roadster, cette VR6 Classic - correctement finie malgré quelques petits défauts de jeunesse comme l'intégration de certains câbles et durits, notamment - fait l'impasse sur le compresseur prévu à l'origine du projet. Les performances du 6-cylindres restent toutefois très convaincantes : Horex annonce une puissance de 161 ch à 8800 tr/mn et un couple de 137 Nm à 6800 tr/mn pour un poids (sans essence) de 249 kg.

Selon Clemens Neese, la suralimentation du V6 n'a pas été abandonnée pour des motifs économiques mais pour des raisons techniques : "le moteur à compresseur est toujours d'actualité et nous continuons à le développer à l'usine. Si nous ne l'employons pas sur ces premières versions, c'est à cause du refroidissement car le compresseur nécessite l'emploi de radiateurs plus nombreux et plus grands, explique le dirigeant allemand.

"Or sur un roadster comme la VR6, nous manquons de place pour les intégrer élégamment ou les camoufler. Nous utiliserons cette technologie sur des motos carénées comme une routière ou une sportive... Des projets prévus pour 2014", assure-t-il.

Affaire à suivre sur Moto-Net.Com, natürlich !

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