Avec 7 018 immatriculations, Peugeot affiche une baisse de -8,7% sur le marché français du motocycle. Olivier Cianelli, directeur du commerce France de Peugeot Scooters, établit pour MNC son bilan 2011 et nous dévoile ses objectifs 2012. Interview.
Moto-Net.Com : Que vous inspire l'évolution générale du marché français du motocycle en 2011 ?
Olivier Cianelli, directeur du commerce France de Peugeot Scooters : Dans un contexte économique général difficile, le marché français n'a pas échappé à la morosité cette année encore, à des degrés différents. Pour ce qui concerne le marché du scooter, le segment 50 cc terminera sur une hausse timide à +1%, essentiellement due au développement des marchés sociétés et administrations. En 125 en revanche, le marché a subi une perte de 13,5%, sous l'effet notamment de l'application de la formation de 7 heures qui semble décaler les achats dans le temps. Il s'agit sur ce segment de la troisième année de baisse consécutive.
MNC : Quel bilan dressez-vous de votre année en 125 et en gros cubes ?
O. C. : Le marché ne nous a pas été favorable, mais malgré tout nous sommes heureux de voir que nos parts de marché continuent de progresser puisque nous passons de 8,8 à près de 9,7% à la fin d'année. Cela confirme la pertinence de notre approche commerciale, du 125 d'entrée de gamme au GT haut de gamme.
MNC : Êtes-vous pleinement satisfaits des résultats de vos meilleures ventes : Satelis 125 et Tweet ?
O. C. : Oui, mais le bilan aurait pu être meilleur. Pour Satelis, la rupture d'approvisionnement d'une pièce du système de freinage nous a contraints à interrompre la production et fait perdre plusieurs mois de vente des modèles ABS, qui représentent habituellement 35% de nos volumes. Parallèlement, l'arrivée de Citystar nous a permis de compléter intelligemment notre gamme avec un GT compact qui attire une nouvelle clientèle, sans cannibalisation avec Satelis. Dans un autre registre, Tweet a confirmé en 2011 les attentes que nous avions placées en lui.
MNC : Quels sont les modèles dont les ventes vous ont déçu et pourquoi ?
O. C. : Essentiellement Vivacity 125, dont nous avons dû repositionner le prix à 1799 € au début de l'automne, soit une baisse de 200 €. Nous constatons depuis une reprise des ventes avec un produit affichant désormais un excellent rapport prestations/prix.
MNC : Les immats ne sont pas tout : comment qualifieriez-vous votre bilan comptable ?
O. C. : Nos résultats sont consolidés au niveau du groupe PSA et seront publiés au premier trimestre 2012. La période de turbulence traversée par l'ensemble des acteurs du marché nous a conduits à mettre en place un plan d'amélioration, qui se traduit notamment par une réorganisation industrielle, afin d'améliorer notre compétitivité dès 2012.
MNC : D'après vous, vos nouveautés 2011 (Citystar, e-vivacity et Jet Force H2i) ont-elles réussi leur première année ?
O. C. : Arrivé au coeur de la saison, Citystar s'est rapidement positionné comme une référence de son segment et a déjà intégré le top 5 des ventes en 125, ce qui est un très bon résultat. Nous avons en revanche pris du retard sur Jet H2i et e-Vivacity, qui seront véritablement commercialisés au printemps. Ce retard impacte toutefois peu notre résultat dans la mesure où ces produits s'inscrivent dans des catégories de marché moins volumiques.
MNC : Quelle a été la bonne surprise 2011 ?
O. C. : Pour nous, la bonne surprise vient surtout du fait que les pouvoirs publics, sous l'impulsion de M. Nevache, nouveau délégué interministériel à la sécurité routière, ont pris conscience de l'importance du deux-roues urbain, ce qui facilitera à terme son intégration en tant que solution de mobilité urbaine. Le public tout comme les constructeurs doivent s'en réjouir.
MNC : Quelle a été la moins bonne ?
O. C. : Alors que nous pouvions espérer une reprise, le marché européen enregistre une quatrième année de baisse consécutive avec un recul de -11%. Et pour un constructeur comme Peugeot qui réalise l'essentiel de ses ventes en Europe, cette contraction impacte nos volumes de façon très significative.
MNC : Quel a été selon vous l'évènement marquant de l'année 2011 dans le monde du deux-roues ?
O. C. : Le retour du Salon de Paris en France, deuxième marché européen du scooter et de la moto.
MNC : À propos justement de ce Salon de Paris 2011, quel est votre bilan et quelles améliorations apporteriez-vous à l'édition 2013 ?
O. C. : Globalement, cette édition a été une réussite. Il convient maintenant d'affiner un peu en envisageant peut-être plus de surface, de communication et un calendrier différent. Pour Peugeot, marque nationale et leader du scooter en France, nous sommes satisfaits d'avoir pu renouer le contact avec nos clients sur notre marché domestique et d'avoir pu constater l'engouement pour le scooter électrique à travers les essais que nous proposions.
MNC : Comment vos nouveautés 2012 (nouveau Satelis et projet Metropolis à trois roues) ont-elles été accueillies par votre réseau et par l'ensemble des clients ?
O. C. : Très bien ! Et c'est maintenant le sentiment d'impatience qui domine. Pour Satelis tout d'abord, parce que c'est une valeur sûre et que nous avons réussi à améliorer tout ce qui était possible de l'être : restyling, nouveau moteur, feux à leds, plus grand coffre, ordinateur de bord, etc. Il est sur le papier ce qui ce fait de mieux en matière de scooter GT : à nous de transformer l'essai ! Pour Metropolis ensuite : l'engouement est réel car notre réseau et nos clients ont bien compris qu'avec ce produit nous allions nous donner les moyens de nos ambitions, aussi bien esthétiquement que techniquement. Nous savons faire des deux-roues, nous savons faire des voitures, il ne nous restait plus qu'à passer le cap sur trois-roues, sur un segment où tout reste à faire. Il faudra encore un peu patienter, mais une chose est sûre : ceux qui sauront attendre seront récompensés !
MNC : En 2012, quels seront vos objectifs ?
O. C. : Pour 2012, ils seront d'abord commerciaux. Nous ambitionnons de gagner encore un point de part de marché, grâce à nos nouveautés et notre stratégie de montée en gamme qui nous permettra de toucher de nouveaux clients, plus adultes. Au coeur de notre dispositif, nous nous appuierons sur la densité de notre réseau (près de 600 points de vente), une force unique qui nous permet d'être présents partout sur le territoire national.
MNC : Quels seront vos grands rendez-vous 2012 ?
O. C. : Les lancements de nos nouveautés, à commencer par Satelis dès le printemps 2012.
MNC : En conclusion, quelle maxime illustrerait le mieux votre bilan 2011 ?
O. C. : -
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