Une moto hybride pour changer l'image du Dakar

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Publié le: 30/12/2009 - Mis à jour le: 07/09/2023
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André Lenoble, dossard 53, prendra le départ du Dakar à Buenos Aires le 1er janvier au guidon de sa BMW hybride.

André Lenoble enfilera le dossard 53 pour le départ du Dakar. Il roule à contre-courant en apportant un volet écolo et un volet humanitaire au rallye.

Il a attrapé le virus de la moto un peu par hasard. C'était en 1986. André Lenoble avait 22 ans, des potes motards et la belle campagne normande tout autour. Sur une 125 DTMX, il découvre le plaisir de l'évasion, l'amour de la nature. Une première compétition avec des amis et le virus est pris. Du motocross, il passe à l'enduro, davantage balade et découverte. Bien moins explosif.

Son attirance pour l'Afrique naît en 1990 au cours d'un voyage en auto, à travers le Maroc, l'Algérie et le Niger. « Je me souviens avoir fait toutes sortes de rencontres, même un piéton. C'était un Chinois qui marchait avec une carriole et des bidons d'eau... On avait croisé des motards et je m'étais dit que je ne ferai jamais ça. Trop dur. » Il retourne au Maroc pour un raid, une fois, deux fois, dix fois ! « J'ai été saisi par le choc des civilisations. On rencontre une misère extrême et un accueil si chaleureux. Ça n'a pas de prix. Ce n'est pas en restant à Chailland que je vivrais ces choses-là. »

À quarante ans, André Lenoble se lance dans le rallye moto. L'esprit est différent, plus compétition. Son amour de l'Afrique combiné à sa passion pour la moto le conduit tout naturellement au Dakar. Il crée l'association Mayenne Arbres et Dunes, Mad53, frappe à toutes les portes mayennaises pour convaincre des sponsors. Un peu de folie ? « Les enjeux étaient certes considérables. Je voulais donner une autre image des sports mécaniques, réfléchir à préserver la nature, donner un coup de pouce aux populations locales. » Il se rapproche de SOS Sahel pour le volet humanitaire : « En deux participations, on a remis 5 000 € à SOS Sahel en faveur d'écoles sénégalaises. Sans le Dakar, je n'aurais pas pu le faire. »


Le moins polluant possible

À propos, le Dakar, c'est quel budget ? Pour l'inscription, il faut déjà lâcher 14 000 €. Il faut compter, en faisant attention, un total de 35 000 €, voire 40 000 €, sans la moto.

Et le volet écolo de cette aventure ? « On travaille sur le biomatériau pour être le moins polluant possible. Par rapport à l'image du Dakar, je souhaite faire passer un message environnemental, préserver la couche d'ozone. » Une moto hybride, qui marche à l'énergie fossile ou végétale, est née. « J'utilise l'E85. Il y a 300 pompes en France. Il y en a partout sauf en... Mayenne ! Je me ravitaille à Rennes, au Mans. » Intarissable sur le sujet, André Lenoble aime parler du boîtier électronique, de la dernière génération d'éthanol à base d'algues marines.

Aujourd'hui, il décolle pour Buenos Aires. Départ le 1er janvier, sous le dossard 53, pour une boucle de 9 000 kilomètres avec cinq journées dans le désert d'Atacama réputé un des plus arides du monde. Comment s'y est-il préparé ? Le Mayennais de 63 kg pour 1,71 m sourit : « Toute l'année en pratiquant moto, footing, VTT. Quatre mois avant le départ : moto, vélo, course à pied et musculation. » Un programme diététique ? « Non. Je mange équilibré. » Allez, même pas un petit excès pour les fêtes ? « Noël, c'est juste un repas. » Ah bon. André Lenoble est vraiment déjà ailleurs, sur sa BMW.

Noëlle COUSINIÉ, Ouest-France