Des motards pour contrer les braqueurs

La préfecture de police de Paris met ses motards à la disposition du Val-de-Marne pour lutter contre les vols à main armée, en forte augmentation.

Des motards pour contrer les braqueurs

    DISSUADER et interpeller le cas échéant. C'est la philosophie du plan antibraquages, mis en place sur toute l'Ile-de-France à grand renfort de motards de la préfecture de police. Au coeur du dispositif, le Val-de-Marne, mauvais élève de la petite couronne avec + 34 % de vols armés l'année dernière.

    Depuis le printemps, la préfecture de police parisienne met chaque jour à disposition des motards au-delà du périphérique, dans le cadre de la « mutualisation des moyens ». Une vingtaine peut être détachée dans le Val-de-Marne, dont quelques-uns en tenue civile. La Seine-Saint-Denis devrait en bénéficier dans les prochains jours et, à terme, les Hauts-de-Seine.

    « Nous faisons des rondes aléatoires »

    Le constat est parti du fait que nombre de ces attaques étaient commises à l'aide de puissants deux-roues, rendant les braqueurs insaisissables. Postés à des points stratégiques (carrefours, noeuds routiers, banques ou stations-service), « branchés » sur les fréquences du 94, les motards parisiens reçoivent les messages de la salle de commandement de Créteil. « Le but, c'est d'arriver au moment où les braqueurs sortent des lieux », détaille le lieutenant Basile Orsetti, chef des compagnies motocyclistes parisiennes. Pas question pour autant de se lancer dans de périlleuses courses-poursuites.

    « Une fois que le vol à main armée est consommé, il n'y a plus urgence pour interpeller, explique l'officier. Nous les suivons, nous quadrillons le terrain et patrouillons pour les intercepter. S'ils prennent la N 7, alors nous monterons un barrage en aval. Sinon, il est impossible de les arrêter. Ils ont des scooters de grosses cylindrées, qui montent jusqu'à 800 cm 3 . Ã?a devient risqué : ils peuvent s'accidenter, heurter quelqu'un ou nous mettre en danger. »

    La PP ne veut pas « entrer dans les détails ». Simplement, elle dit s'adapter « aux horaires et aux lieux » sensibles. Thiais, par exemple, et le centre commercial Belle-Epine, où des bijouteries ont subi les assauts répétés des malfrats ces derniers mois. Les résultats se feraient déjà sentir. Pas forcément par la baisse des hold-up mais par leur déplacement géographique.

    « Ils savent que nous sommes là, constate le lieutenant Orsetti. On a remarqué que nous étions observés. C'est pour ça que nous faisons des rondes aléatoires. » Ainsi, il y a quelques semaines, une patrouille passe devant une station-service sur la N 7. Rien à signaler. Elle poursuit sa route et reçoit un appel signalant un braquage juste après son passage. « Ils ont attendu notre départ. Nous avons pu les retrouver et les suivre sur un sentier. Ils étaient à pied et ont été interpellés », rapporte le lieutenant Orsetti. La moto, c'est aussi pratique pour pénétrer des secteurs piétonniers.

    Bien souvent, les braqueurs profitent du maillage compliqué de ruelles et culs-de-sac pour prendre la fuite. Autre avantage, elle passe même dans les embouteillages.