Tremblay : le circuit Carole accueille la première course de « handi-moto »

Tremblay, vendredi. La première course de motos pilotées par des handicapés est organisée les 25 et 26 juin sur le circuit Carole. Stéphane Paulus, un motard victime d’un accident, a créé l’événement.
Tremblay, vendredi. La première course de motos pilotées par des handicapés est organisée les 25 et 26 juin sur le circuit Carole. Stéphane Paulus, un motard victime d’un accident, a créé l’événement. (LP/T.P.)

    Ce week-end, à Tremblay, le circuit Carole accueille la toute première course de motos pilotées par des handicapés, en France : la « PMR (pilote à mobilité réduite) Bridgestone cup ». Quatorze motards vont s'affronter sur la boucle de 2 km… avec une particularité notable : ils sont hémiplégiques, paraplégiques ou amputés.

    C'est Stéphane Paulus, 34 ans, qui a créé cet événement. L'idée : que ceux qui ont perdu leurs jambes retrouvent des sensations. « J'ai eu un accident de moto en 2003. Je faisais le con sur la route, c'est de ma faute », raconte l'homme, sourire jovial et physique affûté. « Au cours de ma rééducation, j'ai d'abord fait en sorte de reconstruire ma vie personnelle, avec ma femme, mon boulot. Mais au bout d'un certain temps, je me suis rendu compte qu'il me manquait quelque chose : la moto. »

    Les motards participant à cette course ont tous eu un accident de la route (LP/T.P.)

    Sept ans après l'accident, ce fou de deux-roues réussit à remonter sur une bécane, grâce à un trépied placé sur la roue arrière, lui permettant de maintenir l'engin debout tandis qu'il se hisse dessus, depuis son fauteuil roulant. Il tente quelques balades sur les routes de France, mais n'y trouve pas le plaisir escompté.

    « L'impression de revivre ! »

    « Ce qu'il me fallait, c'était quelque chose de sportif », poursuit le pilote. Il démarche la fédération française de moto (FFM) pour participer à des courses de valides. Mais un souci d'assurance l'empêche d'aller plus loin : « Si je faisais chuter des non-handicapés, ils auraient pu se retourner juridiquement contre moi ! »

    Peu de différences entre une course de valides et de handicapés, qui filent à plus de 200 km/h (LP/T.P.)

    Alors, il crée l'association « Handi free-riders », entouré d'autres motards qui, comme lui, sont devenus handicapés après un accident de deux-roues. Inspirés par une compétition italienne de pilotes handicapés, ils en créent la version française, qui s'inscrit carrément dans une compétition mondiale ! « La FFM nous a dit : banco ! Et on a obtenu le soutien financier du fabricant de pneu Bridgestone », se réjouit Stéphane. Le principe est le même qu'une course de valides, à la différence près que les pilotes ont besoin d'une aide pour se « lancer » et que les motos sont adaptées à leur handicap.

    Les motards ont besoin d'aide pour se hisser du fauteuil roulant à la moto (LP/T.P.)

    A quelques heures de s'élancer sur la piste pour la compétition, les quatorze pilotes ont reconnu le parcours, ce vendredi. « Pour beaucoup, c'est leur première course, donc il y a du stress… mais surtout du plaisir », assure Stéphane. Après quelques tours du circuit à près de 200 km/h, en nage dans sa combinaison en cuir, Aurélien, 24 ans, le confirme : « J'ai l'impression de revivre ! »

    Ce samedi et ce dimanche, dès 8 h 30, au circuit Carole, à Tremblay. Entrée : 10 €. Contact : 01.48.63.73.54