C’est le « M. Moto » du département

Vendredi 22 avril 2016. Guillaume Labrit fait le lien sur le terrain entre la politique de sécurité routière de l’Etat et les motards.
Vendredi 22 avril 2016. Guillaume Labrit fait le lien sur le terrain entre la politique de sécurité routière de l’Etat et les motards. (LP/Sébastien Morelli.)

    Série 1/6. Qu'ils en fassent un usage acrobatique ou plus académique, ils partagent tous la même passion : la moto. Rencontres avec des personnalités essonniennes, hautes en couleurs, qui chevauchent de grosses cylindrées. Aujourd'hui, « M. Moto » de la préfecture.

    Officiellement, il ne faut plus l'appeler le « M. moto » de l'Essonne. La dénomination en vigueur est désormais « chargé de mission des deux roues motorisés ». Il en existe un par département. « L'ancienne appellation faisait un peu caste, la nouvelle marque la volonté de s'occuper aussi de ceux qui roulent à scooter, en cyclo… », explique Guillaume Labrit qui est également chef de service éducation et sécurité routière à la préfecture de l'Essonne.

    Sa mission ? « Je suis un relais entre la politique de sécurité routière et les motards. Mon rôle est de distribuer le discours de l'Etat auprès des motards et de donner la vision des motards à l'administration. » Pour cela, chaque chargé de mission se doit d'être motard lui-même, afin « d'avoir une connaissance de ce milieu ». Guillaume Labrit a commencé le scooter à l'adolescence, avant de passer son permis moto. « C'est une vraie passion. Je fais du motocross et du trial en club. J'ai trois motos dans le garage, ça me tient vraiment à cœur. »

    Les 2 roues représentent moins de 5 % du trafic mais un tiers des tués

    Autre volet de sa mission, la remontée d'informations sur les infrastructures routières. « Il arrive que des motards me saisissent sur un mauvais aménagement. Dans ce cas, je relaie l'information pour voir ce qui peut être amélioré. Mais ces demandes diminuent car il y a de moins en moins de points noirs. » Néanmoins, les conducteurs de deux-roues représentent toujours 30 à 35 % des tués sur les routes pour 3 à 5 % du trafic, soit 12 morts sur 41 en 2015 en Essonne. « C'est une constante depuis une dizaine d'années », note Guillaume Labrit. Selon lui, cela est dû à la « fragilité du motard, et à une méconnaissance entre les différents usagers de la route. Il y a un comportement à améliorer pour tous les usagers. »

    Pour cela, il mise sur la prévention. « Nous avons quatre simulateurs de deux roues motorisés que nous mettons à disposition des collèges et lycées pour sensibiliser les jeunes aux situations dangereuses qu'ils peuvent rencontrer. » Guillaume Labrit cite également le rallye organisé par les gendarmes de l'escadron départemental de la sécurité routière qui attire chaque année 400 à 500 motards fin mai. « C'est une balade avec des ateliers de sensibilisations sur la maniabilité de la moto, les trajectoires, les nouvelles réglementations… » Prochain départ le 28 mai au Coudray-Montceaux.