Enduropale : le camion médical a-t-il sauvé la vie d’un motard l’an dernier?

Le sportif, qui avait été touché au niveau du ventre, souffrait de quelques douleurs abdominales, sans plus. C’est du moins ce qu’il croyait. « Des gens n’ont pas la même réaction face à la douleur », explique Pierre Valette, médecin qui dirigeait les soins médicaux dans le cadre des services d’urgence mis en place au Touquet sous la responsabilité de la sous-préfecture.

Or, le matériel d’échographie a finalement repéré une lésion de la rate. Un diagnostic réalisé rapidement et qui a permis de gagner beaucoup de temps sur les soins à venir. « Nous avons très vite pu mobiliser le bloc opératoire qui a pu être préparé durant le temps de vol jusqu’à Boulogne-sur-Mer », se souvient le médecin.

Nul ne sait ce qu’il serait advenu si le temps écoulé entre l’accident et les soins avait été plus long. « Sa pression artérielle avait déjà chuté à Boulogne, ce qui signifie qu’il y avait déjà une hémorragie interne. » Avec une possibilité de décès induite. « L’examen clinique, palper à la main ou analyser au stéthoscope, ne suffit plus, poursuit le chef de service du SAMU 62. Ce dispositif augmente notre capacité de diagnostic car il est équipé de moyens de radiologie et d’échographie. »

Des outils que l’on utiliserait qu’une fois à l’hôpital au terme d’un premier examen sur place, d’où un gain de temps précieux au moment de l’évacuation. « Sans les analyses que cet outil permet, notre travail ne permettrait que de stabiliser les fonctions de la victime. Avec lui, on peut aller au-delà et avancer tout de suite. » Et ce, pour un coût de 7 000 € environ pour tout le week-end.

L’Enduropale a été la première manifestation d’envergure à faire confiance à cette structure privée lancée en 2010. Ce dispositif a depuis tracé sa route entre Dakar, Tour de France, épreuves du championnat du Monde de motocross. Et même un championnat du Monde… de combats médiévaux. L’acquisition d’un second camion, équipé d’un scanner, est en projet.