Marseille : rodéo quotidien à deux-roues dans la jungle urbaine

Immersion dans une circulation risquée et impitoyable partout dans la ville.

Immersion dans une circulation risquée et impitoyable partout dans la ville.

Photo Patrick Nosetto

Marseille

Immersion dans une circulation risquée et impitoyable partout dans la ville

Le danger qui guette à tous les coins de rue d'une ville engluée dans les embouteillages : voilà le cauchemar quotidien des milliers de pratiquants de deux-roues, qui se reproduisent pourtant par dizaines en ces temps estivaux. Puisqu'on perd six mois à la queue leu leu dans une vie active, rien n'est donc plus pratique que la moto ou le scooter. À tel point qu'on en oublierait qu'ici, plus qu'ailleurs dans les Bouches-du-Rhône, on glisse, on chute et on meurt pour des gestes insignifiants autant qu'inconsidérés, des petits oublis ou des gros abus. Ou même des incivilités qui sont légion, comme nous l'avons constaté en perforant 50 km d'artères marseillaises, hier matin. Morceaux de bitume choisis.

Château-Gombert free-style Premier moment de choix devant la crèche Athéna de Château-Gombert. Un "motard" déboule sur le trottoir en T-Max. Casqué. Normal. Sauf qu'il transporte deux minots sans casques, eux, qu'il dépose comme si de rien n'était.

Moins une que cette conductrice déboulant du vétérinaire du chemin de Château-Gombert ne me renverse. Elle m'aperçoit et accélère plutôt que de freiner. Au même endroit, cette semaine, un autre motard a eu moins de veine et s'est encastré dans une camionnette...

Au feu, rouge, évidemment, un minot en 50 cm3 accélère en voyant le feu bien rouge de la D4C, à hauteur de Frais-Vallon. Sur la voie rapide, empruntée à 90 km/h (!), à hauteur du conseil départemental, il file le suivant...

Deuxième occasion de perdre la vie sur l'avenue J.-P. Sartre où une Audi S4 me fait une queue de poisson pour... emprunter la voie des bus ! Une excuse pour le "conducteur" : il avait le portable à l'oreille !

Sur le Jarret, à hauteur de la Timone, une grosse moto se faufile dans le tumulte. Ziz-zag en short dans le trafic. Showtime et grosse frayeur pour les automobilistes souvent au téléphone.

Boulevard Rabatau, c'est l'embouteillage. À touche-touche entre motos, l'une d'elle ne peut éviter un rétro. L'automobiliste peste, le scooter s'en moque. L'habitude.

Après quelques frayeurs sur le Prado, arrivée à La Castellane. Grand défilé anarchique de piétons, il faut se faufiler entre eux pour passer et rejoindre tant bien que mal le cours Lieutaud, où clignotants et rétros ne servent à rien, il faut s'imposer.

On bifurque vers la préfecture puis le Vieux-Port. Trafic toujours aussi dense. Les deux-roues circulent sur la voie des bus, en évitant les plots au sol. Pas facile. Mais ça passe encore.

Remontée vers le Jarret par la Libération pour redescendre vers les ports. La moindre faute d'inattention sur la passerelle et c'est le drame assuré. Un scooter tente le diable mais la camionnette l'a vu. Fin de l'expérience, je m'en sors encore. Pour aujourd'hui. Vive le deux-roues en centre-ville.


En route pour le 4e rallye rando moto

Le 4e Rando moto permettant aux non-motards d'appréhender les contraintes des conducteurs de motos partira ce matin à 8 h, du musée de la moto (18, avenue de Saint-Paul, 13e). Il sera parrainé par Freddy Foray, multiple champion vainqueur du Bol d'or et des 24 heures du Mans. Le cortège traversera les villes de Cassis, Roquefort-la-Bedoule et Cuges-les-Pins pour arriver au circuit Paul-Ricard du Castellet. Au total, un cortège de près de 200 motards et de leurs passagers automobilistes suivront le parcours, encadrés par des motocyclistes de la police et de la gendarmerie nationales. Ouvert sur inscription, le rallye sera jalonné d'ateliers de maniabilité et de prévention des risques.