HAUTE-SOMME Des scooters solidaires pour faciliter l’accès à l’emploi
Ce Santer’mob Services est dans la même lignée que le transport solidaire (lire ci-contre). Le principe est d’aider les personnes en difficultés financières et sociales. Avec les scooters, elles peuvent se rendre à une formation, chercher un travail. Et compenser l’absence du permis de conduire, sa suspension ou son retrait.
Pour piloter un des deux-roues des Astelles, le BSR, un permis de conduire et la réussite du code de la route sont nécessaires, sans oublier des tests sur plateau. Il faut aussi faire partie du public ciblé : « Ces scooters sont destinés aux employés saisonniers, aux étudiants en alternance ou ceux qui ont des contrats d’intérim. »
Les Astelles de Montdidier se chargent de contracter une assurance et fournissent le véhicule, l’entonnoir pour faire le plein d’essence, les papiers du scooter, un casque ou encore le gilet jaune.
Reste quelques frais à charge pour le locataire. « Nous louons le scooter avec le plein d’essence. Il faut le rendre avec le plein d’essence. » L’énergie est à charge du locataire, qui doit aussi s’acquitter d’un tarif de location journalier (sauf le week-end), d’une caution et d’une adhésion aux Astelles. « Nous avons fait le calcul, un mois de location peut coûter autour de 50 €», soit en moyenne 2,10 € par jour, prévient Séverine Regnier.
Chaque semaine, le conducteur passe aux Astelles pour faire réviser sa bécane. Lundi 22 décembre, c’était l’examen du scooter prêté à Benjamin Legrand. Comme beaucoup d’automobilistes, le jeune homme est sous le coup d’une suspension de permis.
50 € environ le mois de location d’un scooter
Mesure judiciaire souvent significative de chômage pour les employés habitant trop loin de leur lieu de travail et ne pouvant compter sur la famille ou les amis pour faire la navette. Ce qui aurait été le cas du conducteur sans l’aide des Astelles. « Pole Emploi m’a conseillé, m’a dit que ça existait, explique Benjamin Legrand. Sans le scooter, je n’aurais pas pu aller bosser après ma suspension de permis. » Depuis deux semaines, il fait le trajet entre Roye et Marquivillers à cheval sur son cyclomoteur.
Dehors, devant les bâtiments des Astelles, l’une des employées vérifie l’état du deux-roues, rempote l’huile, note les kilomètres… Le service est encadré : pas question de profiter du scooter pour rendre visite aux copains à 50 kilomètres de là. Le prêt est conditionné à l’emploi – ou la recherche d’emploi – et n’inclut pas les loisirs.
Les Astelles ont été aidés financièrement par l’État pour acquérir ces scooters. Tout comme le Pays Santerre Haute-Somme, subventionné par le Conseil général, qui propose le même service. Existant depuis les années 2000, le parc compte aujourd’hui 17 scooters.
« Ils sont à la disposition des demandeurs d’emploi uniquement dans le secteur géographique du Pays », précise Émilie SièHamdi, assistante administrative du Pays Santerre Haute-Somme en charge du parc de scooters. Ce qui représente une trentaine de bénéficiaires par an.
Pour ceux qui auraient définitivement adopté cette façon de rouler, le Pays propose aux conducteurs de racheter les anciens scooters. Et ainsi devenir tout à fait autonome.
La formule fonctionne si bien que le Pays projette d’ouvrir une antenne de location des deux-roues à l’épicerie sociale de Ham à l’été 2015.