C'est dans les rues bondées de la capitale puis dans les allées plus dégagées du Bois de Vincennes qu'a eu lieu notre prise de contact avec le tout dernier modèle de Harley-Davidson : le Sportster XL1200 N Nightster... Suivez le guide !
La famille des Sportster XL1200 s'agrandit en 2008 : aux modèles Custom, Low et Roadster s'ajoute désormais la version Nightster (lire Moto-Net.Com du 11 juillet 2007), "moto polyvalente au style néo rétro", précise Harley-Davidson.
Inutile toutefois d'être expert en américaines pour s'apercevoir que cette nouvelle Nightster se différencie grandement de ses soeurs...
Certes, la mécanique demeure la même : moteur Evolution V-Twin de 1200cc, toujours monté sur silent blocs dans un cadre très étroit, boîte de vitesse 5 rapports (à démultiplication inchangée) et entraînement par courroie crantée, of course.
Mais avec l'instrumentation et quelques menus détails, ce sont les seuls points communs que cette nouveauté 2008 partage avec les autres XL1200... Car la toute dernière Harley-Davidson possède une personnalité propre et bien marquée !
Tout d'abord, le côté obscur de cette nouvelle venue n'échappe à personne : "les jantes et moyeux, la fourche, le guidon tout comme les commandes aux mains et aux pieds arborent une livrée noire à la fois sobre et mystérieuse", récite le constructeur.
Dépouillée
La Nightster marque donc de gros points chez ceux que le clinquant des chromes laisse de marbre ou peut même écoeurer. Finalement seuls les pots, les carters polis et les rayons reflètent la lumière que le reste de la moto absorbe... comme un trou noir !
Sobre, la Nightster l'est jusque dans son équipement. Selle solo, réservoir classique de 12,5 litres, guidon noir rabaissé, garde-boue avant et arrière tronqués, pièces de métal ajourées - "à trous Bullet", disent les bikers - et fourche "old-school" : tout est minimisé sur cette Sportster.
Du coup, les amateurs de customisation trouveront en cette nouvelle Harley une excellente base de travail ! Les débutants spécialement, puisque la Nightster se situe au tarif plancher de 9 995€ dans sa version noire "Vivid Black" et 10 495€ en coloris deux tons : Suede Blue Pearl ou Mirage Orange Pearl et Vivid Black, Olive Pearl Denim ou Brillant Silver Denim et Black Denim.
La propension au minimalisme de la Nightster a du bon car elle a poussé ses concepteurs à innover ! Afin d'alléger au maximum son arrière train, les ingénieurs d'outre-Atlantique ont pourvu leur nouveauté 2008 de clignotants intégrant également les feux arrière et feux stop, le tout à LED : "une première dans l'industrie du custom" se félicite la firme de Milwaukee !
Une "petite" 1200
Il est seulement regrettable que l'homologation de la plaque d'immatriculation latérale en Europe n'ait pas été accordée : débarrassée de ce moche appendice, l'arrière de la Nightster a encore plus fière allure, offrant une vue imprenable - c'est le cas de le dire ! - sur le pneu arrière de 150 mm.
Rare ajout par rapport aux modèles de XL1200 préexistants, les soufflets de fourche type "accordéon" achèvent de donner à la Nightster son côté rétro. Enfin, le moteur peint à l'époxy "Medium Gray" rend hommage "à la culture custom", précise Harley. Les fans apprécieront.
D'aspect, la Nightster est tellement dépouillée qu'au moment de l'enfourcher, même le plus novice des motards ne souffre d'aucune appréhension. Difficile même de croire que cette moto cube deux fois plus que la majorité des roadsters en France !
La selle est basse et bien dessinée (640 mm), le guidon pas trop éloigné mais par rapport au format "small" du reste de l'engin, les repose-pieds sont trop écartés, gros Twin oblige... Il faut d'ailleurs prêter attention aux longs ergots qui les prolongent, car ils ont une fâcheuse tendance à accrocher le revers du jean ou le cuir des bottes...
En fait lors des arrêts, mieux vaux poser le pied loin devant que loin sur les côtés. Cette habitude une fois prise, on finit par apprécier la position de conduite, typée Harley mais pas déstabilisante pour les novices.
Une fois le moteur démarré - "potato-potATO-POTATO" -, on serre aisément l'embrayage, on enclenche la première - "Klong" - et on relâche progressivement le levier gauche : nul besoin d'accélérer, le couple du 1200 suffit à faire décoller la Nightster.... Et c'est parti !
Très vite, on s'aperçoit que le "comportement parfaitement adapté à la ville" revendiqué par Harley n'est pas une supercherie : facile et agile grâce à un centre de gravité au ras des pâquerettes qui fait oublier ses 251 kg d'acier, la Nightster se laisse facilement dompter malgré la circulation.
Very easy rider
Tout juste note-t-on sa tendance à "galoper" sur le premier rapport : au ralenti (réglé un peu haut lors de notre essai selon le staff Harley France), notre modèle prêté par un concessionnaire grimpait presque à 20 km/h, soit un peu trop pour s'aventurer dans les bouchons. Signalons au passage que le moteur n'avait pas plus de 500 km dans les pattes.
Alors est-elle capable de "faire de la ville son terrain de jeu", comme le clame le dossier presse ? Peut-être pas, car ce serait trop restrictif ! Mais en attendant, il est vrai que la nouvelle Harley s'accommode très bien d'une promenade sur les grands axes parisiens.
Calé en troisième sur les Quais, la traversée de la capitale se fait tout aussi agréablement : les vibrations du moteur, filtrées par les silent blocs, sont présentes mais pas usantes. Attention cependant de ne pas laisser son mollet droit trop près de la boîte à air : à la longue, elle s'avère remplie de fourmis !
Reste que le V-Twin est un sérieux atout pour s'extirper des files de voitures, motos, scooters et autres Vélib'. Le moteur répond instantanément aux sollicitations, les accélérations sont franches mais la gestion réussie de l'injection électronique prévient toute brutalité.
De même, les freins - simple disque à l'avant et à l'arrière - offrent une puissance satisfaisante pour la route mais ne mordent pas outre mesure. Cela déstabilisera les jeunes conducteurs habitués à des freinages bien plus vifs, même sur des modèles non sportifs. Mieux vaut anticiper !
Mais au bout de quelques minutes seulement, la confiance est acquise et l'attention peut se porter sur d'autres éléments. Ainsi par exemple, on découvre que les rétroviseurs offrent une bonne vue sur les motos et les scooters pressés d'arriver au prochain feu !
My first Harley
Le travail des suspensions - l'arrière possède en Europe une course rallongée pour une meilleure garde au sol, mais la version US est également disponible - est pratiquement sans faute. Seules les grosses imperfections du revêtement mal négociées font sauter le pilote tel un pan cake... Et ce n'est qu'à l'atterrissage - donc trop tard ! - que le biker se rend compte du manque d'épaisseur de la selle !
Au final, si un scooter 125 reste incontestablement l'arme ultime pour affronter la jungle urbaine, la Nigthtser passe haut la main le test parisien ! Facile pour une 1200, vive pour une Harley, la XL1200N demandera toutefois de grosses concessions à son conducteur.
La selle trop dure sur revêtement détérioré (pavés parisiens par exemple) et l'absence de top case (sur un Sportster épuré, sic !) limiteront notamment son utilisation quotidienne "moto-boulot-dodo"... Mais malgré ce que prétend Harley, est-ce bien là son programme ?
Car il est évident que sur petites routes, la Nightster fera beaucoup plus d'heureux ! Une excellente première Harley, avant de craquer pour un Dyna Street Bob ? Why not...
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