Plusieurs dizaines de milliers de motards ont battu le pavé tout le week-end contre le contrôle technique à la revente d'une moto ou d'un scooter, prévu par le gouvernement pour le second trimestre 2017. Réagissant à l'appel de la FFMC, les manifestants protestaient aussi contre toutes les mesures répressives récemment décidées,…
Plusieurs dizaines de milliers de motards ont battu le pavé tout le week-end contre le contrôle technique à la revente d'une moto ou d'un scooter, prévu par le gouvernement pour le second trimestre 2017. Réagissant à l'appel de la FFMC, les manifestants protestaient aussi contre toutes les mesures répressives récemment décidées, à l'image de l'interdiction d'accès à Paris aux motos d'avant 2000.
"Je contrôle, tu contrôles, ils s'enrichissent"
Selon l'antenne parisienne de la Fédération française des motards en colère, "plus de 13 000" motards et scootéristes étaient au départ de la manifestation dimanche 17 avril à Vincennes (75). A Lyon, l'association a décompté "3000" manifestants, "2000" à Toulouse et "bien d'autres encore" annonce la FFMC, qui avait programmé en tout quelque 70 manifestations ce week-end.
Contrôle technique : la mise au point de la Sécurité routière |
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Une mobilisation forte mais sans excès, à l'image du nombre de signatures encore assez peu élevé récoltées par la pétition en ligne lancée par la FFMC contre le contrôle technique : 38 832 à ce jour, bien loin des 100 000 ambitionnées par l'association…
De nombreux deux-roues présents sur les manifs portaient des autocollants affichant un net refus de ce qui est vécu comme un nouvel impôt déguisé : "Stop au contrôle technique", ou encore "Je contrôle, tu contrôles, ils s'enrichissent", pouvait-on lire ça et là, de manière à rappeler que l'inutilité d'un contrôle technique quand plupart des usagers 2-roues inspectent et entretiennent déjà leur véhicule régulièrement.
Parmi les arguments de nouveau avancés par la FFMC contre le contrôle technique, dont la mise en place à la revente avait été annoncé lors du CISR du 2 octobre 2015, les résultats du très sérieux rapport MAIDS figurent en tête de liste.
Publiée en 2004 (12 ans, déjà...), cette étude europénne complète et hyper bien documentée indique que seulement "0,3%" des accidents de deux-roues sont liés à une défaillance technique. Logique puisque les intervalles de révision des 2-roues sont très serrés (de 6000 à 10 000 km) et que pratiquement tous les usagers se livrent a minima à un contrôle visuel avant de prendre le guidon.
Autre démonstration du caractère discutable du contrôle technique pour les motos et les scooters : le retrait de cette initiative en Belgique, qui a fait machine arrière sur ce sujet faute d'efficacité. Autant d'arguments réfutés par la Délégation à la sécurité et à la circulation routières (DSCR) dans un communiqué de presse de "Mise au point" envoyé la veille des manifestations (lire encadré ci-contre).
Si la mise en place du contrôle technique à la revente des motos et des scooters paraît officiellement actée, le gouvernement annonce son entrée en vigueur pour le "second trimestre 2017", beaucoup craignent désormais qu'il ne s'agisse qu'une d'une première étape vers des vérifications périodiques ensuite programmées tous les 2 ou 4 ans, comme en automobile…
Le contrôle technique pour les motos est "une évidence" pour la Sécurité routière
Ce parallèle avec la voiture semble d'autant plus vivace que le délégué interministériel à la sécurité routière n'a eu de cesse de répéter ces derniers jours que "le contrôle technique a été instauré pour les voitures en 1992, alors qu'elles ont 4 roues et une carrosserie", martèle Emmanuelle Barbe pour qui le prolonger aux motos est "une évidence"…
Comme cela était craint de longue date, le gouvernement est donc parvenu à troquer la fin des 100 ch contre la mise en place du contrôle technique, pour l'instant cantonné aux opérations de revente. Pour l'instant...
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