Le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand vient de prononcer la cession de Voxan à MerkerYshima, qui s'était porté acquéreur à la dernière minute. Une bonne nouvelle doublée d'un coup dur pour l'industriel Jacques Gardette, à l'origine de l'aventure.
Par jugement du 1er février, le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand "ordonne la cession de la SA Voxan au profit de la SAS MerkerYshima, moyennant le prix de 760 000 euros" (environ 5 millions de francs). L'aventure parsemée d'embûches de la moto française s'ouvre donc aujourd'hui sur une nouvelle ère, mais rien n'est encore gagné malgré les objectifs ambitieux affichés par le repreneur. Créée le 28 décembre 1995, Voxan avait fini par livrer ses premières motos en 1999 après de multiples retards. Jouissant d'un excellent succès d'estime auprès de la population - pas seulement motarde - , la moto française n'était pourtant pas parvenue à s'imposer, et avait accumulé en six ans un passif de plus de 13,7 millions d'euros (environ 90 millions de francs), en vendant à peine quelques milliers de motos. Voxan change donc aujourd'hui définitivement de mains et une nouvelle société, Voxan Motos SAS, va être créée pour formaliser son acquisition par l'industriel du semi-remorque MerkerYshima. Voxan Motos sera une filiale de Tectagon AG et d'Yshima SA, les deux holdings à capitaux allemands, suisses, autrichiens et italiens qui possèdent MerkerYshima. Michel Pagès, directeur commercial de Voxan, a expliqué hier au journal L'argus que "grâce à sa surface financière et à sa véritable expérience industrielle, MerkerYshima va permettre de lever tous les obstacles que nous avons rencontrés précédemment". Merker s'est engagé à conserver dans un premier temps une soixantaine de salariés sur les 113 que compte l'entreprise, et à maintenir le site de production à Issoire pour une durée d'au moins cinq ans. Par la suite, le repreneur a promis d'investir entre 23 et 30 millions d'euros sur trois ans, en visant à terme une production de 20 000 à 30 000 motos par an. MerkerYshima n'est pas une inconnue en Auvergne, puisqu'elle avait déjà repris en juillet 2001, pour 137 000 euros, l'entreprise Carrosserie industrielle roannaise (CIR), également en redressement judiciaire. Quant à Jacques Gardette, l'industriel français à l'origine de l'aventure Voxan, il tourne aujourd'hui la page moto de son histoire et se recentre sur l'industrie pharmaceutique, avec ses sociétés Biodome et CPI.
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