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WSBK ITALIE (2 SUR 14)
Paris, le 2 avril 2012

Vidéos, déclarations et analyse du SBK à Imola

Vidéos, déclarations et analyse du SBK à Imola

La deuxième épreuve du World SBK 2012 s'est disputée hier à Imola. Pour compléter nos comptes rendus en direct, voici les déclarations des pilotes SBK, nos analyses et les résumés vidéo des courses Superbike et Supersport.

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Analyse du Mondial Superbike à Imola

Depuis trois ans, l'épreuve d'Imola se tenait en toute fin de saison. Ainsi, c'est sur le circuit "Enzo et Dino Ferrari" que Max Biaggi avait décroché son titre mondial en 2010, et à Imola toujours que Carlos Checa avait verrouillé son sacre l'an dernier.

Cette année, les pilotes du World Superbike se sont rendus bien plus tôt dans la province de Ducati Bologne ! Et si les conditions météo se sont avérées idéales pour les essais, elles se sont montrées bien plus piégeuses hier, jour des deux courses...

Très tôt dimanche matin, le circuit était assiégé par une épaisse nappe de brume : les photos gazouillées - oui, "twittées" - par le team officiel Honda donnait sacrément froid dans le dos... et dans les pneus ! Certes, le soleil a fini par se lever, mais le mercure lui est resté blotti au fond du thermomètre.

Les températures publiées par l'équipe BMW Motorrad sont saisissantes : alors que les ingénieurs allemands relevaient samedi entre 20 et 26 °C dans l'air, et entre 24 et 42 °C sur la piste, ces températures tombaient respectivement - et subitement ! - entre 13 et 15 °C, et seulement 11 à 18 °C au sol dimanche !

Aussi, certains teams n'hésitent pas à incriminer ce bouleversement au moment d'analyser les (contre-)performances de leurs pilotes. C'est le cas notamment de Pieter Breddels, coordinateur technique au sein de l'équipe officielle Honda...

"En première manche, nos deux pilotes ont connu des problèmes de choix de pneumatiques", témoigne le responsable Ten Kate, "nous espérions que le nouveau pneu fonctionne dans les conditions plus fraiches mais ça n'a pas été le cas".

Hiroshi Aoyama a particulièrement souffert hier : parti de la 23ème place sur la grille, le pilote japonais est parvenu à remonter jusqu'à la 11ème place - tournant presque une seconde plus vite qu'en qualif' ! - mais n'a pas pu maintenir son rythme par la suite, dégringolant à la 18ème et dernière place (Salom 19ème a effectué cinq tours de moins que ces petits camarades)...

"Les performances du pneu se sont effondrées et j'ai commencé à loupé quelques rapports", déclare impuissant et déçu le dernier Samouraï des GP 250, trahi par son moteur lors de sa seconde course - de toute sa carrière ! - à Imola.

Son coéquipier Jonathan Rea n'a pas été beaucoup plus verni dimanche, d'autant qu'il devait se remettre d'un vilain highside survenu la veille à la fin de l'épreuve de Superpole... Le vainqueur de la première manche l'an dernier (JR avait été privé du doublé à cause d'une "pièce à deux balles", lire MNC du 26 septembre 2011 : Vidéos, déclarations et analyse du WSBK à Imola) enregistre comme meilleur résultat cette année à Imola une 5ème place en seconde manche.

La roue tourne, comme on dit... Ou comme l'illustrait encore peu mieux hier soir Joan Lascorz (7ème puis 9ème) : "j'ai couru contre un gars qui a gagné l'an dernier (Jonathan Rea bien sûr, NDLR) donc cela montre à quel point cette discipline est difficile".

À regarder évoluer Carlos Checa pourtant, le pilotage d'une Superbike à Imola semblait désespérément évident ! Sans jamais donner l'impression de forcer sa 1198, l'Espagnol a parfaitement géré ses deux courses, débordant le Ninja anglais au moment souhaité, puis gérant "tranquillement" son avance.

L'impressionnante chute en première manche australienne a définitivement été digérée par Carlos. Redonnant le sourire à Preziosi himself, El Toro signe sur les terres de Ducati ses deuxième et troisième victoires consécutives en ce tout début de saison 2012.

Le King Carlos (digne héritier du "King Carl" Fogarty) en profite d'ailleurs pour égaler le nombre de victoires d'un certain Raymond Roche en Mondial Superbike, soit 23 succès. Prochaine cible : les 27 premières marches de podium gravies par Doug Polen, sixième pilote le plus victorieux de l'histoire du WSBK après Edwards (31), Corser (33), Haga (43, mais pas de titre mondial !), Bayliss (52) et Fogarty (59)...

Grâce aux trois victoires de rang de la Ducati n°7 et à la troisième place de la n°50 lors de la toute première course de l'année, Ducati pointe donc largement en tête du classement des constructeurs avec 91 points (sur 100 maxi) contre 71 pour Aprilia, 69 pour Kawasaki, 63 pour BMW, 40 pour Honda et 15 pour Suzuki...

Alors qu'il se plaignait de la remontée incroyable - impossible d'après lui ? - de Biaggi lors de la seconde manche australienne (de la dernière à la deuxième place !), le big boss de Ducati Althea, Genesio Bevilacqua, s'inquiète désormais de l'instauration de brides sur la 1198...

"Nous nous battons avec ce que nous avons à disposition (une moto championne du monde lestée de six kilogrammes, NDLR) et sommes plutôt satisfaits, mais nous sommes bien sûr anxieux au sujet d'une éventuelle augmentation du poids et d'une restriction de l'admission d'air".

À Imola toutefois, il s'agissait avant tout de gérer l'usure des gommes Pirelli, plutôt que de sortir le maximum de chevaux des moteurs... Comparé au pneu arrière de Checa d'ailleurs, celui de Haslam faisait vraiment peine - limite peur ! - à voir dans le parc fermé à l'issue de la seconde course...

Il faut considérer néanmoins que le jeune Anglais n'a vraiment pas ménagé ses pneumatiques, pas plus que sa S1000RR en général, pour rester au contact des tout meilleurs - Checa et Sykes -, ainsi que pour se prémunir des attaques de dernières minutes du Corsaire et de sa RSV4 n°3.

Contrairement à Marco Melandri, la "Pocket Rocket" n°91 (en hommage à son père Ron "Rocket" Haslam) n'a pas hésité à martyriser le train avant de sa BMW. Visiblement moins sensible aux vilains tressautements de la fourche que son nouveau coéquipier italien, Leon décroche un "doublé" de troisième place pour la firme Munichoise.

Il s'agit là d'une grande première pour la S1000RR, montée six fois sur le podium depuis ses débuts en 2009. Après la 2ème place de la n°33 pendant la manche d'ouverture en Australie, les deux résultats de Leon confirme l'excellente santé de la Superbike allemande.

Haslam, qui ne souffre presque plus de sa cheville droite, pourra-t-il bientôt offrir sa première victoire au clan Béhème, ou se fera-t-il griller la priorité par son coéquipier Melandri ? Le suspense est à son comble... Beaucoup plus que chez les Verts.

Auteur des deux premières pole positions cette saison et régulièrement en tête des feuilles de temps aux essais (comme aujourd'hui même lors des tests après-course !), Tom Sykes est incontestablement le Ninja le plus rapide.

Et ce n'est pas la lourde chute de son coéquipier Joan Lascorz en tout début d'après-midi (ce lundi toujours) qui risque de modifier les choses... "Le pilote a été immédiatement pris en charge par le Centre Médical du circuit où des soins de premier secours lui ont été prodigués. Une probable double fracture des vertèbres a été diagnostiquée", rapportent malheureusement les organisateurs.

"Le Docteur Giancarlo Caroli, directeur médical du circuit d'Imola a ainsi pris la décision de transférer le pilote par hélicoptère vers l'hôpital Maggiore de Bologne", où il sera pris en charge par une unité de soin spécialisée (surveillez de près la "conversation Twiter" sur la colonne de droite pour vous tenir à jour en direct...).

Le souriant - jusqu'alors... - Tom Sykes aura sans doute à cœur de briller dans trois semaines à Assen, et de dédier, le cas échéant, sa première victoire en WSBK à son coéquipier ! En constante progression en course depuis le début de cette saison, le n°66 n'a plus qu'une marche à gravir...

L'équipe Suzuki en revanche se trouve devant un sacré escalier : mal qualifié, "Leon (Camier) pouvait espérer un Top 6 au vu de ses chronos", regrette le team manager Jack Valentine. "En seconde manche, il s'est retrouvé dans le paquet mais tournait dans des petits 1' 49 en fin de course, terminant à une solide 8ème place".

John Hopkins pour sa part disputait sa première épreuve de l'année et a pu s'apercevoir qu'il n'était pas suffisamment en forme pour bien faire : l'anglo-américain a terminé la première manche italienne à une courageuse 13ème place, malgré la douleur dans son bras droit.

Je pensais que ça irait pour la seconde course", explique le n°21, "mais j'ai eu des crampes quasiment dès le début et j'ai vite compris que je ne pourrais pas tenir correctement le guidon". Prudent, "Hopper" a préféré regagner les stands.

Sylvain Guintoli lui, a enduré l'exact opposé : contraint d'abandonner après sa chute en première manche, le n°50 (touché au torse) a du serrer les dents toute la seconde manche pour marquer six points... Un bien maigre butin pour le deuxième meilleur temps de la Superpole samedi !

Le Frenchie descend donc de trois places au classement provisoire - de la 6ème à la 9ème position - et se retrouve juste devant son coéquipier et compatriote Maxime Berger. Notre "Mad Max" totalise 20 points, grâce à son "doublé" de 12èmes places à Imola.

Le "Mad Max" italien quant à lui, perd la tête du championnat mais reste à l'aspiration de Carlos Checa (71 points contre 75). Auteur de deux 4èmes places à Imola, Biaggi n'a rien perdu de sa fougue australienne - les ruades de sa RSV4 en ont d'ailleurs attesté - mais il était bien moins dominateur que pendant la seconde manche de Phillip Island.

L'Empereur Romain repart d'Italie sans avoir goutté à la boisson-pleine-de-bulles... Il en sera sans doute autrement sur la piste ultra rapide de Monza, le 6 mai prochain. Avant cela toutefois, les pilotes du World Superbike ont rendez-vous le 22 avril pour le premier tour de la présidentielle troisième tour du Mondial Superbike, à Assen aux Pays-Bas ! Restez connectés...

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