VFR800F, Z1000SX ou CBF1000F : chacun sa route !

Pour rejoindre au plus vite sa destination - il faut lancer le barbecue avant la nuit ! -, Moto-Net.Com choisit de prendre l'autoroute. Premier constat à la barrière de péage : aucune de nos trois routières ne possède de vide-poche pour loger les tickets, les cartes de paiement ou la monnaie...

Pas la moindre trace non plus d'une prise 12V ou USB pour brancher un GPS ou un smartphone, qui nous auraient permis d'esquiver un interminable bouchon sur la N104... Moins chères et moins lourdes que les "Tsars de la route" (lire notre Comparatif MNC des BMW R1200RT et Yamaha FJR1300AE), les VFR, SX et CBF sont également moins fonctionnelles.

En termes de confort aussi, nos trois motos ne jouent clairement pas dans la même cour que les Triumph Trophy SE, Honda Pan European ou Kawasaki 1400GTR... Cependant, la CBF1000F réussira à contenter de nombreux motards !

Une fois - difficilement - levée à son maximum, la bulle de la CBF1000F dévie le flux d'air au-dessus des épaules et il suffit d'une légère inclinaison du buste vers l'avant pour ne plus sentir le vent taper contre le haut du casque. Le niveau sonore descend d'un coup !

Pour s'isoler de la sorte sur la Z1000SX, il faut davantage se pencher sur le réservoir, même lorsque sa bulle est - plus facilement - réglée sur son troisième cran supérieur. Les demi-guidons étant un peu plus bas mais également plus près du pilote que le guidon de la Honda, la position s'avère moins confortable.

Le conducteur de la Kawa a non seulement les bras davantage pliés, mais ses jambes le sont aussi. La selle est bien moins moelleuse que sur la CBF et elle est parcourue par des grésillements qui apparaissent dans les mains dès 70 km/h (en 6ème), transitent par les pieds puis les genoux et atteint les fesses au-delà des 120 km/h.

En ce sens, l'ambiance à bord de la VFR800F est plus paisible car la moto est dépourvue de vibrations. Inférieur à celui de la CBF, le confort de selle de la VFR est supérieur à celui de la SX, mais la position de conduite est au global plus sportive, donc plus fatigante.

Au fil des kilomètres, l'appui sur les poignets se fait de plus en plus sensible sur la VFR800F, dont la bulle non réglable ne permet pas de soulager du vent les épaules, à l'instar de la Z1000SX. Les repose-pieds placés un peu trop haut usent quant à eux les chevilles et genoux... On est bien mieux sur la CBF.

Sur le parcours, une courte averse nous permet de constater que la CBF1000F, encore elle, protège mieux les membres inférieurs que ses deux concurrentes. Lorsqu'au bout de 232 km le pilote de la Z1000SX décide de faire le plein d'essence, son collègue sur la VFR800F le suit sans broncher alors que celui de la CBF1000F se serait bien vu continuer...

À ce stade, la Kawasaki n'a pas encore atteint sa réserve mais il ne reste plus qu'une barre sur sa jauge à essence, alors que la troisième barre de la CBF1000F vient tout juste de s'éteindre et que celle de la VFR800R est toujours allumée.

Pour parcourir les 471 premiers kilomètres de cet essai comparatif (dont près de 350 d'autoroute), Moto-Net.Com a dû verser 29 litres de carburant dans la Verte, 27,7 dans la Rouge - foncé - et 27,2 dans la Rouge - vif -, soit des consommations moyennes de 6,2 l/100km pour la Z1000SX, 5,9 pour la CBF1000F et 5,8 pour la VFR800F.

Ces données doivent néanmoins être pondérées : la CBF1000F est la plus chargée et la Z1000SX n'est pas en reste puisque ses deux valises sont pleines et qu'elles la désavantagent - surtout - en termes aérodynamiques face à la VFR800F dépourvue de tout bagage. Il faudra donc attendre la conso moyenne sur l'ensemble de notre essai pour statuer.

D'un point de vue dynamique en revanche, la Zed domine déjà nettement grâce à ses reprises tonitruantes sur le dernier rapport et largue en un clin d'oeil la Cébé et la VFR. Le grondement sonore du "gros" 4-cylindres en ligne d'Akashi participe à cette impression d'être tracté par un monstre.

Très silencieux - un atout dans ces conditions -, le CBF1000F donne moins l'impression de pousser et pourtant, le "moins gros" 4-pattes de Tokyo galope vite. Il a d'autant plus de mérite qu'en sixième à 130 km/h, l'aiguille de son compte-tours indique 5000 tr/min, quand celles des deux concurrents se trouvent 500 tours plus haut.

Calé sur autoroute en mode deux-soupapes (les deux autres soupapes s'activent après 6500 tr/min), le "petit" V4 de 782 cc doit tomber un rapport pour soutenir le rythme de son frangin de 998 cc, et deux pour suivre celui du cousin de 1043 cc.

La Kawasaki et ses deux valises impressionnent également par la stabilité de l'ensemble en ligne droite comme en courbe, ce qui lui permet de rester devant la VFR. La CBF, ses valises et son top case - vide ! - exigent plus d'attention pour gérer les rafales de vent ou les turbulences lors des dépassements de camions.

Au guidon de la CBF1000F, on négocie aussi les successions de longs virages plus sagement qu'aux commandes des deux Sport GT... Un bon point pour le permis ? La bretelle de sortie d'autoroute - enfin ! - est l'occasion de s'apercevoir que les suspensions plus souples de la CBF incitent à plus de retenue...

La fin du parcours se fait de nuit, ce qui nous offre la possibilité de tester les feux de nos motos. Cette fois, c'est la VFR800F qui éclipse la concurrence grâce à son puissant éclairage ! Ses LED font passer les ampoules des deux autres machines pour de vulgaires phares jaunes des années 80 : effarant...

Plus confortable, la CBF1000F a jusqu'ici donné du fil à retordre aux deux nouveautés 2014... Mais les VFR800F et Z1000SX vont pouvoir contre-attaquer : notre comparatif comprend aussi une arsouille d'environ 200 km sur les petites routes du Doubs... Après le GT, place au Sport !