Tests WSBK à Jerez : record de piste explosé, Guintoli froissé...

Quatrième meilleur chrono à trois quarts de seconde de son coéquipier italien, Chaz Davies savoure le fait d'entamer une nouvelle année dans la même équipe que la saison précédente... ce qui ne lui est jamais arrivé depuis dix ans (il roulait alors en Grand Prix 250) !

"Ces tests n'ont pas été faciles", signale pourtant le Gallois. "Nous avions plutôt bien travaillé lors de la première journée et j'avais un bon feeling sur la moto, mais hier (mardi, NDLR) nous avons rencontré quelques soucis qui ont limité notre travail et fait que nous n'avons pas pu profiter de notre journée".

Malgré ce contretemps, "Chazie" a bouclé le même nombre de tours que Davide : "près de 110 chacun", estime le team officiel Ducati Aruba. Le n°7 de Ducati - non, pas Carlos Checa : Chaz Davies ! - avoue que son "feeling sur la moto n'est pas encore parfait mais nous allons continuer à travailler d'ici Phillip Island".

Les Rouges de Bologne savent d'ores et déjà sur quoi bosser en Australie : "il nous reste quelques points, comme le grip et l'angle maxi, qui nécessiteront encore du travail", dévoile Ernesto Marinelli, directeur du projet Superbike chez Ducati. Il le sait : "la saison à venir sera très difficile et il est important de partir du bon pied"... Exactement comme l'avait fait Carlos Checa par exemple, en décrochant la Superpole à la première sortie de la Panigale ?!

Cloué aux stands une bonne partie de la première journée à cause de son Aprilia donc largué par ses petits camarades lundi soir (+1,849 sec), Leon Haslam a fort bien réagi mardi en intégrant le Top 5, talonnant Chaz Davies de 007 millièmes de seconde : une belle prestation pour le vice-champion 2010...

"Nous avons effectué beaucoup de tours aujourd'hui, plus que quiconque" déclare le n°91, désormais parfaitement à l'aise sur on RSV4. "En fin de test, nous avons trouvé un bon rythme en simulation de course et j'ai emmagasiné de la confiance, parvenant même à améliorer mon meilleur temps sur pneu tendre".

"Cela a toujours été un problème pour moi", avoue la "Pocket Rocket" qui est montée à 29 reprises sur le podium en WSBK (dont 3 victoires) a inscrit quatre meilleurs tours en courses mais n'a signé qu'une pole position, il y a cinq ans sur Suzuki. "Faire bon usage du pneu de qualification est une autre source de satisfaction", souligne la nouvelle recrue Aprilia Red Devils.

À une petite secondes du Top 5 et à huit dixièmes de son coéquipier Alex Lowes (6ème), Randy de Puniet découvre non seulement une nouvelle moto et une nouvelle équipe - Suzuki Crescent - mais également de nouveaux pneus et un nouvel environnement...

Contrairement à ses précédents essais à Portimao en revanche, notre n°14 national avait cette fois pour lui une connaissance parfaite de la piste : "c'était beaucoup à Jerez avec deux belles jours, jusqu'à cet après-midi ! Je suis parti en high-side dans le premier virage, après être sorti des stands avec une drôle d'impression", raconte Randy.

"Nous avons donc perdu du temps et un peu de confiance", regrette-t-il, "mais nous avons essayé de poursuivre notre boulot sur la moto pour retrouver le bon ressenti". Globalement satisfait de ses essais espagnols et de son rythme en piste, le Français compte sur les tests officiels en Australie - un peu chez lui donc - "pour adapter mon style de pilotage de la GSX-R".

Entre temps toutefois, le pilote Suzuki doit se rendre à Sepang pour les premiers essais MotoGP de l'année (du 4 au 7 février). Espérons donc que le roulage sur le prototype GSX-RR et ses Bridgestone de Grand Prix ne perturberons pas le capital travail d'adaptation de Randy à la GSX-R et ses Pirelli de Superbike...

"Randy a fait un test convenable ici", qualifie son team manager Paul Denning, "son meilleur temps sur pneu course de 1' 41.9 est assez compétitif". Pour preuve, il correspond exactement à celui posté par le pilote d'essai Aprilia présent à Jerez : le double champion Max Biaggi !

"Malheureusement", observe Mister Denning, "il a eu une petite perte de l'avant dans l'épingle, puis a subi un high-side au même endroit que Guintoli la veille à la sortie du premier virage. Les réparations nous ont fait perdre un peu de temps et Randy a perdu un peu de rythme, mais il est revenu avec un 1' 40.9 sur pneus qualif'. Ce n'était pas un test parfait, mais du bon boulot !"

Ronald Ten Kate ne peut en dire autant de son nouveau pilote, Sylvain Guintoli ! Victime d'une lourde chute dès lundi, le n°1 s'est relevé le cou et le bras tout endoloris. "J'aime pas trop atterrir sur la tête, ça minerve !", plaisantait le champion du monde en titre sur son compte officiel Twitter quelques heures plus tard.

Le lendemain malheureusement, notre cher "Guinters" n'a pas pris la piste. Pendant que ses petits camarades s'amusaient comme des petits fous sur leurs motos, Sylvain était condamné à jouer avec son smartphone. Ce jeudi midi, il gazouillait toujours du fond de son caisson hyperbare...

"Le dos est encore très douloureux", informe Guintoli en cette fin de jeudi après-midi, "mais je peux mettre un peu de poids sur la cheville et je suis heureux qu'il y n'ait rien de cassé. Le traitement a commencé et même s'il va demander un certain temps, je suis confiant : je serai en forme et prêt à commencer la saison à Phillip Island le mois prochain".

En attendant, "Trois petits tours et puis s'en va" reste le court et cruel résumé des tests de Jerez pour le "Numéro Un" du World Superbike. Son coéquipier qui porte le n°60 (mais a décroché l'an dernier le n°1 de la catégorie Supersport !) se classe pour sa part septième des essais aux commandes de sa Fireblade esseulée.

Sur sa S1000RR préparée par BMW Italia, notre autre Sylvain (Barrier !) s'est fait remarqué lundi également, mais pour son très bon résultat : le n°20 figurait lundi soir à la 6ème place de la liste des meilleurs chronos, rendant juste trois quarts de seconde au leader Jonathan Rea.

Mardi soir, notre double champion de Superstock 1000 - en 2012 et 2013, avec BMW Italia déjà - rétrogradait en 12ème position. "Après des essais difficiles à Portimao, ceux de Jerez ont été très positifs", retient "Syl'20".

"Je commence à percevoir et à exploiter le potentiel de la version 2015 de ma S1000RR", se réjouit le poulain de James Toseland. "J'ai trouvé un bon feeling avec la moto et en peu de temps, j'ai réussi à tourner très vite. Mais nous devons continuer à travailler et nous efforcer à nous rapprocher des pilotes les plus rapides".

Encore loin des chronos des tout meilleurs, Sylvain Barrier peut se satisfaire de devancer au classement de ces derniers tests WSBK en Europe le vainqueur de la fugace catégorie "Evo" - apparue et disparue en 2014 ! - David Salom, toujours sur Kawasaki ZX-10R.

Enfin, très loin du record officieux claqué par Davide Giugliano, les deux pilotes du team EBR Hero se dirigent vers l'Australie leurs cartables pleins de devoirs à faire. Niccolo Canepa, nettement plus rapide que son coéquipier et team manager Larry Pegram, se bat avec les Kawasaki officielles... de la catégorie Supersport ! À l'issue de la seconde journée, l'Italien ne devançait Kenan Sofuoglu que de six dixièmes de seconde.

"Je suis agréablement surpris car les autres équipes avaient déjà effectué des tests à Jerez et que nous n'en sommes qu'à la phase d'apprentissage sur l'EBR", affirme toutefois Niccolo, "je m'attendais à un écart plus important entre les autres pilotes et moi".

Parmi les points forts de sa machine américaine, le n°88 cite "l'électronique - meilleure que sur ma moto de l'année dernière - et le contrôle de traction/wheelie qui fonctionne très bien". Habitué au bicylindre "Superquadro" de Ducati, Niccolo affirme que "les caractéristiques du EBR Hero sont très différents, je dois donc ajuster mon style"... pour améliorer ses chronos !

Certes, Canepa a battu le record d'une piste aux États-Unis cet hiver... Mais il lui faudra encore beaucoup s'entrainer et améliorer grandement sa 1190RX avant de tenir la dragée hautes aux pilotes Ducati, Kawasaki et Aprilia. Affaire à suivre sur Moto-Net.Com bien entendu : restez connectés !