Alors que les pilotes du MotoGP s'apprêtent à disputer leur ultime course de la saison 2019 à Valence, certains de leurs collègues du World Superbike préparent déjà 2020. Les teams Ducati, Kawasaki et Yamaha ont roulé deux jours à Aragon. Les "rookies" Scott Redding et Garret Gerloff se sont illustrés...
Certes, Redding a profité de l'absence de Rea hier pour piquer au "Number One" Kawasaki la première place sur la feuille des temps et signer le meilleur chrono de ce premier test WSBK pour la saison 2020 (chronos officieux en bas de page). Mais dès le premier jour, la nouvelle recrue du team d'usine Ducati était déjà très rapide...
À l'issue de la première journée, l'impitoyable "JR" dominait logiquement aux commandes d'une ZX-10RR qui, de son propre aveu, ne devrait pas évoluer des masses cet hiver. Étant donné la - cinquième - magnifique saison du Ninja nord-irlandais et de sa compagne japonaise en 2019, pourquoi tout remettre en question l'an prochain ?!
"Nous n'avons rien de révolutionnaire à essayer", prévoit le quintuple champion du monde qui a levé le pied hier en raison de la météo maussade. "Nous continuerons d'évaluer certaines idées que nous avons pour améliorer notre ZX-10RR lors des prochains tests à Jerez, où nous espérons trouver des conditions météos stables pour boucler notre planning de test".
Il faut effectivement souligner qu'avec ses deux matinées humides et ses deux après-midi secs mais très frais, ce premier test WSBK à Aragon a contrarié les plans des teams et de leurs pilotes, dont trois découvraient la catégorie. Scott Redding était le plus rapide d'entre eux...
Promu en World Superbike après avoir remporter le titre en British Superbike dès sa première participation au guidon de la Panigale V4R, l'ancienne terreur des Grand Prix (plus jeune vainqueur d'un GP jusqu'à que le turc Can Oncu ne le dépasse) sait qu'il est attendu de botte ferme par ses rivaux, mais aussi par son employeur !
Car le n°45 remplace en 2020 chez Ducati Aruba.it un autre "sacré-mais-pas-titré" numéro : le n°19, Alvaro Bautista, qui a été l'auteur en 2019 d'un retentissant début de saison avec 11 victoires consécutives. trop irrégulier par la suite, l'espagnol a tout de même terminé meilleur rookie et surtout vice-champion du monde.
Or Redding est parti du bon pied pneu, réalisant le deuxième meilleur temps de la première journée, à une petite demi-seconde de Rea. "Je suis très content des progrès que nous avons effectués pour me sentir à l'aise sur la moto et à la maison dans le team Ducati Aruba.it, gazouillait hier soir ce très "grand" pilote : 1,85 m sans bottes ni casque !
"Notre roulage sur piste sèche a été limité, mais quelques heures valent mieux que rien dut tout", relativisait le n°45 anglais. "Nous avons amélioré mon temps au tour entre le premier jour (1' 50.8) et le seconde (1' 50.4) sur pneus course, et nous avons essayé un pneu Qualif qui nous a valu la 1ère place en 1' 49.9".
Pour rappel, Bautista avait remporté la Superpole 2019 en 1' 49.049 puis instauré le record du tour en course en première manche en 1' 49.755, dans des conditions de piste similaires : une petite dizaine de degrés dans l'aire, une petite vingtaine sur le tarmac. Il reste donc encore un peu de marge pour Redding... comme pour Davies !
Les fans de "Chazie" et les lecteurs de Moto-Net.Com - qui, comme chacun sait, sont un peu plus avertis que les autres - ne s'inquiètent pas pour le n°7 : tous savent que Davies fait souvent profil bas lors des tests hivernaux, n'attaque jamais trop durant les essais libres et se montre toujours meilleur en course qu'en qualifications.
Deux dixièmes de seconde moins rapide que son nouveau coéquipier sur gommes tendres au final, le "Dragon gallois" n'était qu'à 75 millièmes sur gomme dures et tournait alors deux dixièmes plus vite que Toprak Razgatlioglu sur sa R1 et quatre dixièmes plus vite qu'Alex Lowes sur sa ZX-10RR.
Le n°54 turc et le n°22 anglais qui échangent leurs montures pour la nouvelle saison n'ont visiblement eu aucun mal à adapter leur pilotage aux spécificités techniques de leur moto, notamment moteur et suspensions : 4-cylindres en ligne "Crossplane" et Öhlins sur la Yam, 4-cylindres en ligne "Screamer" et Showa sur la Kawa.
Outre Scott Redding, deux autres pilotes faisaient leurs premiers tours de roue en World Superbike, au sein du même "Junior Team" Yamaha GRT : l'actuel vice-champion de World Supersport Federico Caricasulo et le double champion de Supersport américain (2016-2017) et médaillé de bronze en Superbike "MotoAmerica" 2019 Garret Gerloff.
Inscrit depuis 2016 en WorldSSP (sur Honda puis Yamaha), le n°64 italien chevauchait pour la première fois une machine de Superbike. Il a donc enchainé les tours afin de faire connaissance avec la R1 : 57 boucles le premier jour, 39 le second. Il termine logiquement dernier, à deux secondes et demi du leader.
À l'instar de Redding qui connait déjà la Pangiale V4R (en configuration BSB sans électronique cependant), Gerloff n'a pas découvert de nouvelle moto lors de ce test. "Quelques petites choses diffèrent sur le plan de l'ergonomie, mais l'électronique, les suspension et tout le reste me sont assez familiers",analysait Garret hier soir.
Grosse différence en revanche pour le n°31 américain : les pneumatiques ! Le garçon de 24 ans qui roulait chez lui sur Dunlop a du se faire aux gommes Pirelli ainsi qu'au bitume espagnol. La transition n'a pas été trop ardue : il repart avec un chrono très proche de celui de son collègue du team Yamaha Pata, Michael van den Mark.
"Je travaille juste sur les petits détails, j'essaie de continuer à progresser et de gravir les échelons", programme le compatriote de Ben Spies, dernier américain sacré champion du monde en 2009 lors de son unique saison en WSBK, et de Nicky Hayden, dernier américain à avoir remporté une course en 2018 en Malaisie...
En tentant de hausser son rythme, Gerloff a fini par chuter dans le deuxième virage du circuit, assez lourdement mais sans se blesser heureusement. Le rookie texan n'est pas le seul à avoir tâté du bitume : Leon Camier aussi est tombé en cherchant - dépassant ! - les limites de sa nouvelle compagne, la Panigale V4R préparée par le team Barni.
Le remplaçant de Michael Rinaldi - qui a trouvé refuge chez Ducati Go Eleven à la place d'Eugene Laverty parti chez BMW, vous suivez ?! - s'est fait une grosse frayeur en retombant sur l'épaule gauche qui l'a fait souffrir et l'a ralenti durant toute la saison 2019 au guidon de la vieille Fireblade.
"Sur une piste mouillée et glissante, Leon Camier a chuté ce matin lors de la deuxième journée d'essais à Aragon", signalait sa nouvelle équipe hier soir, rassurée par les premiers examens médicaux qui ont immédiatement écarté les craintes de nouvelle fracture. Ouf !
"Dans les prochaines heures, Leon passera d'autres scans plus approfondis, mais l'équipe et le pilote seront de retour sur piste lors du prochain test à Jerez, les 28 et 29 novembre". La suite au prochain numéro : restez connectés à MNC, voire "abonnés Premium" pour plus d'infos et moins de pubs !
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