La Fédération française des motards en colère (FFMC) a publié ce matin son nouveau "Manifeste pour la sécurité des motards et une pratique citoyenne de la moto", une mise à jour de ses propositions traditionnelles réparties en six grands axes. Décryptage.
Constatant que "la sécurité routière constitue aujourd'hui un enjeu majeur de société auquel il convient de faire face collectivement", la Fédération française des motards en colère (FFMC) a publié ce matin son "Manifeste pour la sécurité des motards et une pratique citoyenne de la moto".
Regroupant en six grands axes ses propositions traditionnelles en matière de sécurité routière, "fruits de 25 ans de travail", la FFMC entend ainsi "apporter sa contribution pour une meilleure prise en compte des deux-roues motorisés et la mise en place d'une réelle politique de sécurité routière efficace et pérenne".
La FFMC souhaite donc en finir avec "la pensée unique en sécurité routière" à travers six grands axes :
Ce "vrai programme alternatif de sécurité routière" sera soumis au ministre, explique Nadia Lévêque, membre du Bureau national, car "la FFMC ne cède jamais lorsqu'il s'agit de la sécurité des motards : ce manifeste a pour objectif d'approfondir tout ce qu'on a fait en 25 ans".
En réalité rien de bien nouveau sous le soleil de ce "Manifeste" hormis un louable souci de préserver l'environnement, mais "nous ne proposons pas de solution miracle car il n'y en a pas !", précise Henri de Voguë du Bureau national de la FFMC. Ce "Manifeste" a donc pour ambition de "planter le décor", explique Frédéric Brozdziak, porte-parole de l'association : "il sera complété au fur et à mesure par de nouvelles propositions".
En attendant, il devrait au moins avoir le mérite d'attirer l'attention de la presse généraliste sur quelques vérités trop fréquemment oubliées.
"Le mouvement FFMC c'est 25 ans d'expérience", rappelle ainsi Patrick Jacquot, président de la Mutuelle des Motards, en regrettant que "le gouvernement ne cherche pas à s'en inspirer : on sait depuis longtemps que dans 70% des accidents avec un tiers, c'est le motard qui est victime" (lire également Moto-Net du 2 décembre 2004 sur les causes des accidents de moto).
Un constat partagé par le ministère des transports, qui reconnaît que le motard n'est responsable que dans 32% des accidents avec une voiture. "Dans les conflits les opposant à un autre véhicule, les motocyclistes, avec seulement un tiers de présumés responsables, obtiennent un taux de responsabilité très faible, en dessous de la plupart des autres catégories d’usagers", indique le très officiel Rapport annuel de l'Observatoire de la sécurité routière dans son bilan de l'année 2004 publié par la Documentation française. "On note que dans le cas d’un accident motocyclette contre cyclomoteur, la responsabilité n’échoit au motard que dans 25 % des cas seulement", précise encore l'Observatoire rattaché au ministère des transports.
"On constate aussi que les chiffres de l'accidentologie moto s'améliorent d'année en année", poursuit Patrick Jacquot, recoupant là encore l'analyse de la Direction de la sécurité et de la circulation routière, qui indique que "le taux de motos impliquées dans les accidents corporels rapporté au parc en circulation diminue régulièrement (...). Le niveau atteint en 2004 est le plus bas jamais observé"...
Pourquoi le gouvernement ne communique-t-il pas davantage sur ces résultats encourageants issus de ses propres analyses officielles, plutôt que de s'obstiner à pointer régulièrement du doigt les motards comme les "mauvais élèves" de la sécurité routière ? Le débat est ouvert...
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