Sale temps pour le marché français du motocycle

Finalement, la canicule et la sécheresse annoncées dès le mois d'avril par les climato-météorologues n'ont pas marqué cet été 2011... au contraire ! Sa grisaille, sa pluie et ses températures plus que fraîches ont même pénalisé le marché du motocycle, qui boucle un vilain mois de juillet (- 26,3%) et un triste mois d'août (- 12,5%)...

Par rapport à l'été dernier (lire notre Bilan marché MNC : un été 2010 relativement tranquille pour le marché du motocycle), 7 627 motos et scooters de "125 cc et plus" manquent à l'appel. Et le secteur des 125 cc est de loin celui qui paye le plus lourd tribut, avec 6 183 unités en moins sur juillet et août 2011 !

La météo a sans doute joué un rôle, car les amateurs de petites cylindrées y sont plus sensibles que les motards au coeur toujours vaillant - quoique, on n'en croisait pas des masses sous la pluie cet été ! Le calendrier en revanche n'y est pour rien : on comptait 43 jours ouvrables sur les deux mois en 2010 comme en 2011, et les jours fériés offraient des ponts comparables.

Certes, on pouvait s'attendre à un tassement des ventes de deux-roues de petite cylindrée (accessibles aux permis B), le vivier de "motomobilistes" et "scootomobilistes" abondamment pêché en 2008-2009 n'étant pas illimité. Mais en réalité, la chute observée depuis le début de l'année s'explique autrement...

C'est en effet comme souvent du côté de la réglementation qu'on trouve la principale cause de ce recul : la formation de 7 heures pour les primo accédants freine sensiblement le marché. Outre le coût de cette formation, la motivation qu'elle requiert coupe bon nombre de personnes dans leur élan. Si les vendeurs peuvent - et ils le font ! - rembourser le coût de cette formation à leurs clients, ils ne peuvent pas les accompagner et encore moins les remplacer à l'auto-école...

Contrairement à l'été dernier, tous les constructeurs du Top 10 sont touchés par ce fléau... Tous ? Non ! Un constructeur autrichien proposant une ultra-racée 125 Duke résiste à la morosité ambiante... Alors que ses petits camarades voient leurs ventes quasiment divisées par deux, KTM multiplie les siennes par six en juillet et par quatre en août !

Le secteur des gros cubes est plus contrasté : les Japonais sont plus (Honda) ou moins (Yamaha) en forme, les Allemands (BMW) et les Autrichiens (KTM) sont très offensifs, les Italiens (Ducati et Aprilia) plus mesurés, les Anglais (Triumph) irréguliers et les Américains (Harley-Davidson) posés.

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