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Paris, le 29 août 2014

Reportage vidéo : découvrir le circuit avec la Suzuki Académie

Reportage vidéo : découvrir le circuit avec la Suzuki Académie

Cette année encore, Suzuki proposait à ses clients des stages moto sur circuit. MNC a accompagné un groupe de débutants durant leur première journée à la Suzuki Académie, sur le circuit Carole et sous un soleil assommant. Moteur, ça tourne, action !

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Moto-Net.Com se mêle aux débutants

Lancée en 2013, la Suzuki Académie proposait cette année encore aux possesseurs de GSX-R, GSR, Gladius, Bandit, SV et autres roadsters ou routières d'Hamamatsu d'exploiter tout le potentiel de leur machine ou, plus modestement, de repousser leurs propres limites en tant que pilotes !

Composée pour moitié de débutants, la session organisée en juillet dernier sur le circuit Carole a permis à une vingtaine de "Suzukistes" de découvrir les joies de la piste dont la première est assurément d'ouvrir les gaz en grand sans craindre une grosse amende, un retrait de points, une confiscation du permis voire de sa moto...

Attendus pour 8h30 sur le circuit parisien, beaucoup de stagiaires sont déjà prêts lorsque Moto-Net.Com arrive, peu avant 8h. Dument équipés, les apprentis pilotes attendent, certains décontractés, d'autres plus fébriles et/ou excités, que débute la première des deux journées de stage !

Jean-François Cortinovis, ancien pilote professionnel reconverti avec brio dans l'encadrement de stages moto sur circuit, accueille les "académiciens" et les invite bientôt à regagner la salle de presse où le système de climatisation se fait apprécier : il fait déjà 25° dehors, et bien plus sous les combinaisons !

Un stage moto sur piste pas cher, complet et instructif

Chez Suzuki depuis toujours, le rapport performance/prix compte parmi les grandes priorités, qu'il soit question de produits ou de services ! Cette Suzuki Académie ne déroge pas à la règle : facturée 299 €, elle offre le même contenu que les autres stages de deux jours encadrés par l'équipe BMC affichés entre 495 et 535 € sur son site officiel.

"Suzuki France fait un effort envers ses clients pour leur rendre la piste plus accessible", nous explique son responsable marketing et communication, Dominique Li Pat Yuen, "et en choisissant BMC, nous leur assurons le top en matière d'encadrement".

Attention d'ailleurs de ne pas confondre ce stage avec une simple journée de roulage. Ici, les motards passent beaucoup de temps au bord de la piste à écouter, assimiler et questionner. Cela peut paraître laborieux et pénible, mais ce travail théorique est indispensable, foi de Moto-Net.Com !

Ainsi réunis, les stagiaires découvrent le programme chargé et minutieux de leur première journée : briefing sécurité, atelier "position" et découverte du circuit, alternance d'analyses des virages à pied et de mises en pratique sur la moto, sessions libres, et pour finir, correction vidéo en fin de journée (voir notre série de vidéos dans les pages suivantes !).

En parfait maître de cérémonie, "Jef" a déjà fait les présentations, même si la majorité des têtes parmi les professeurs sont bien connues des élèves : en effet, certains prestigieux membres du SERT (GSX-R n°1) et du Junior Team (GSX-R n°72) vont endosser le rôle d'instructeur !

Sont présents lors de cette troisième et dernière date de la Suzuki Académie qui précèdent de quelques jours les 8H de Suzuka : Dominique Méliand, Vincent Philippe (huit titres de champion du monde !), Etienne Masson et Damien Saulnier, que les stagiaires vont avoir la chance de côtoyer durant deux jours.

Les académiciens, même timides, vont ainsi pouvoir discuter avec leurs idoles logiquement plus accessibles que pendant les compétitions. Très décontractés, les pilotes et team managers dispensent en continu leurs précieux conseils et livrent à qui leur demandent de petites astuces supplémentaires ou anecdotes parfois croustillantes.

Une fois les groupes composés, tout s'enchaine rapidement : pendant que les pilotes "confirmés" - ceux qui ont déjà roulé sur circuit - reconnaissent le circuit, les débutants sont conviés au premier atelier, le plus important car décisif non seulement pour leur stage mais aussi pour l'ensemble de leur future "carrière" de pistard...

Ces marins d'eau douce motards "100% route" se retrouvent confrontés à une lourde tache, puisqu'il s'agit d'oublier quasiment tout ce qui a été inculqué lors du passage du permis A et de gommer une grande partie des réflexes acquis par la suite, au fil des kilomètres.

Pendant près d'une demi-heure, Messieurs Cortinovis et Philippe dissèquent méticuleusement, presque scientifiquement, chacune des phases clés du pilotage, le "vrai". Au coeur de leur démonstration : la position du pilote, ou plutôt ses positions successives !

Tout est parfaitement étudié et illustré : du placement des talons dans les lignes droites à l'attitude des bras dans les virages, en passant par le verrouillage des jambes au freinage, la manière de saisir le guidon, la façon de remettre les gaz sans brusquer la transmission, la position de la tête, le placement du regard, etc.

Toute cette mécanique complexe et de précision doit permettre d'accélérer tôt et fort, freiner le plus tard possible, mettre de l'angle dans les courbes, utiliser des repères précis, soulager la machine et l'homme (ou la femme, elles étaient deux ce jour-là !), peaufiner ses trajectoires tour après tour. Autant d'impératifs méconnus voire inconnus des "routards".

Rare point commun entre la route et la piste : la nécessité impérieuse d'anticiper. Mais le parallèle s'arrête là puisque les éléments sur lesquels le conducteur et le pilote doivent se focaliser sont sans rapport : plaque d'égout glissante pour le premier par exemple, point de déclenchement pour le second...

La démonstration du pro' terminée, quelques cobayes montent à leur tour sur la GSX-R béquillée dans le local technique et tentent d'appliquer toutes les consignes dictées quelques minutes plus tôt. Mission impossible ! Les instructions sont trop nombreuses pour retenir les toutes d'un coup : devenir un bon pilote va demander du temps...

Les travaux pratiques se poursuivent sur la piste. Enfin ! Parmi les "petits" camarades de Moto-Net.Com ce jour-là, se trouve un marshal qui officie fréquemment sur le Bugatti du Mans. GP de France, 24 Heures auto, moto et "classic", épreuves de divers championnats de France : le circuit, il connaît...

En descendant de son Bandit à l'issue du tout premier roulage pourtant, Christophe - pour ne pas le nommer - nous avoue avoir été à la fois impressionné et ému. Comme beaucoup de premières fois, le baptême du pistard est un événement inoubliable.

Passées à la trappe en revanche, les instructions concernant la position sont répétées par les "monos", inlassablement, jusqu'à ce que cela rentre ! Chez les débutants, le chrono n'est absolument pas une priorité, bien au contraire : pour fonder de solides bases, il faut commencer doucement et se concentrer sur soi, quitte à négliger les trajectoires dans un premier temps.

Chaque encadrant reçoit le même nombre de pilotes "débutants" et "expérimentés". Ainsi, pendant que la moitié de son groupe roule avec leurs compères (de même niveau) et tente d'appliquer les consignes, l'autre moitié qui se trouve en bord de piste en profite pour observer, critiquer et/ou vanner les collègues.

Avec la méthode Suzuki Académie / BMC, les élèves découvrent les différentes points stratégiques du circuit, un à un : le bout de la ligne droite des stands, le technique enchainement Charlie-Delta, la complexe parabolique et Golf en l'occurrence.

Le groupe dans lequel Moto-Net.Com s'est infiltré est pris en charge par une vedette du championnat de France Superbike, quatrième en 2013 : Etienne Masson, que l'on pourrait affectueusement surnommer "Caporal" Masson, tant il se montre franc et direct dans ses remarques !

Les "toi là, c'est pas bon", "vous êtes bien passés par l'atelier position ce matin ? On ne dirait pas !", et autres "si tu ne veux pas te satelliser en sortie de virage, déhanche plus", fusent en début de journée.

Les tacles sont incisifs, mais toujours légitimes. Certains pilotes Suzuki, à qui l'on demande toujours plus - de mobilité surtout -, ont l'impression de tout donner, mais force est de constater (en les suivant sur la piste) que l'amplitude des gestes reste encore faiblarde.

"Mais non ce n'est pas de la frime ! Sortez le genou, fléchissez le coude intérieur, étirez le bras opposé et baissez la tête... comme Marquez à la TV", illustre le professeur qui épie les moindres faits et gestes de ses élèves sur la piste, et distribue les bons et mauvais points ensuite.

S'il ne prend pas de gants au moment de mettre en exergue les défauts de chacun, le coach ne rechigne pas non plus à féliciter ses "poulains" dès que les premiers progrès apparaissent et n'est pas avare de petites "phrases choc" comme : "retenez bien, un écart d'un mètre sur la trajectoire, c'est 10 km/h en moins".

Les académiciens réalisent que le pilotage sur circuit, c'est physique - particulièrement pour les débutants qui roulent toujours un peu crispés - et ça creuse ! Ils profitent de la pause déjeuner pour décompresser à l'ombre du semi-remorque Suzuki, alors que le mercure dépasse la barre des 35°C.

Les discussions vont bon train et les sourires ne quittent pas les visages... Du moins jusqu'à ce que les "Gentils Organisateurs" considèrent que la récréation a suffisamment duré et que les élèves doivent réenfiler leur chaude et humide combinaison de cuir...

Sous les effets combinés de la digestion, de la fatigue et du lourd soleil qui s'abat sur les combis - pour certaines, noires et non perforées, ouf ! -, la concentration et l'application des apprentis pistards baisse au même rythme que sont descendues les bouteilles d'eau fraiche distribuées par les GO.

Avec sa gouaille caractéristique, le Caporal Masson encourage ses recrues : "va falloir se sortir les doigts, continuer à travailler sa position et affiner les trajectoires !" Mais la chaleur finit par avoir raison d'une bonne moitié de nos camarades, qui "sèchent" le dernier atelier et l'ultime roulage.

Les académiciens achèvent donc prématurément leur première journée sur les rotules et sans avoir posé le genou... Heureusement, il leur reste une journée entière pour atteindre ce "graal" !

"Les conditions étaient vraiment dures aujourd'hui", témoigne Jef Cortinovis, "et je pense que certains stagiaires ont eu raison de stopper plus tôt que prévu. Ils vont pouvoir se détendre ce soir, cogiter cette nuit sur ce qu'on leur a rabâché toute cette première journée, et attaquer frais et dispo demain matin !"

Faute de temps - et non de motivation ou de plaisir pris à accompagner ces "académiciens" -, Moto-Net.Com n'a malheureusement pas assisté à cette seconde journée... Rendez-vous l'an prochain donc, pour attester des progrès réalisés par les débutants?

La "Suzuki Académie" a de fortes chances d'être reconduite en 2015, si l'on en croit Dominique Li Pat Yuen, responsable marketing et communication chez Suzuki France. Moto-Net.Com a déjà réservé sa place pour une journée, auprès des confirmés cette fois. Restez connectés !

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