Le reportage de Florence Serpette sur le GMT94, actuellement diffusé sur iTélé, met en évidence le rôle joué par l'éducation citoyenne, expression chère à Christophe Guyot, à l'heure où le tout-répressif aveugle la France entière. Rafraîchissant !
"Mes amis de la cité gagnaient en une journée ce que je gagnais en un mois, juste en volant deux autoradios et en vendant trois barrettes de shit assis sur leur banc. Au début, je me suis vraiment demandé ce que je venais faire là ! Je me dépouillais pour que tout aille bien, mais à la fin il y avait toujours à redire, il fallait tout faire à la perfection", se souvient Sébastien, aujourd'hui mécano du GMT 94 et personnage clé du reportage de Florence Serpette actuellement diffusé sur iTélévision.
Tourné en partie lors du dernier Bol d'Or, qui a vu la Yamaha du GMT 94 s'emparer de la 3ème place (lire notre reportage complet, Moto-Net du 15 septembre 2003), "Rêve de banlieue" retrace, sur fond de Trust, la rencontre d'un "jeune des cités", Sébastien Carré, avec "l'instit' le plus rapide du monde", Christophe Guyot.
"Il n'y a pas de fatalité, c'est la volonté qui est le moteur de tout", explique le patron du GMT. "Mon but dans la compétition n'est pas de chercher à détruire l'autre, mais de montrer que tout est possible. On leur montrera ! Je n'arrêterai pas !", prévient Christophe à la fin du film, avant d'aborder dans quelques semaines la saison 2004 d'endurance avec la ferme intention de gagner...
Entretien avec la réalisatrice
Moto-Net : comment est né ce film de 10 minutes ?
Florence Serpette : l’idée de ce reportage est née à Bercy, dans l’espace VIP de la Mutuelle des motards. Ce soir-là, les journalistes étaient remplacés par des jeunes de Villejuif émerveillés et l’un deux, les yeux pleins d’étincelles, affichait une féroce envie d’y arriver lui aussi. C’est Christophe Guyot qui avait construit cette passerelle entre la banlieue et le monde du rêve auquel ils n’auraient peut-être jamais eu accès. J’ai réalisé qu’il ne fallait pas grand chose pour déclencher une telle émotion, mais encore fallait-il faire ce geste.
Moto-Net : que cherchais-tu à montrer ?
Florence Serpette : à travers la générosité et l’investissement de Christophe auprès des jeunes, j’ai d’abord voulu montrer qu’il y avait des gens qui se bougeaient pour apporter des réponses positives aux problèmes de société. On parle toujours des problèmes dans les cités, mais il y a aussi des banlieues où ça se passe bien !
Moto-Net : pourquoi Christophe Guyot en particulier ?
Florence Serpette : Christophe n’est pas un pilote comme les autres. Il s’investit depuis longtemps auprès de ces jeunes. Le GMT, qu’il a construit à son image, reflète bien l’esprit de ce team manager : il aurait très bien pu se permettre de choisir le meilleur élève de la classe, mais il a préféré une aventure plus humaine. J’ai aussi voulu démontrer qu’à travers les réussites faciles qui font rêver les jeunes d’aujourd’hui, déstabilisés par les succès à paillettes de Loft Story et compagnie, Sébastien Carré a vraiment dû donner le meilleur de lui-même pour se faire sa place.
Moto-Net : et pourquoi le Bol d'Or ?
Florence Serpette : pour intéresser le grand public, il était préférable de tourner ces moments de fraternité au sein du team sur une course mythique. J’ai donc choisi le Bol d’Or. C’est un premier film, il n’est pas parfait !
Parfait ou pas, ce reportage a en tout cas le mérite d'exister. Et s'il pouvait donner envie de mettre un Christophe Guyot dans chaque école plutôt qu'un flic, il aurait largement rempli son objectif ! En attendant, surveillez bien iTélé, la chaîne des présentatrices top-modèles, qui devrait le rediffuser prochainement entre deux sujets sur les crottes de pingouins...
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