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Zicavo (Corse du Sud), le 16 septembre 2016

Premiers contacts avec les motos Mash 2017

Premiers contacts avec les motos Mash 2017

Mash, marque de motos fabriquées en Chine selon le cahier des charges de l'importateur français SIMA basé à Beaune (21), entend poursuivre son phénoménal développement en 2017 avec des modèles inédits et une mise à jour Euro4 de ses best-sellers. MNC est allé en Corse vérifier s'il s'agissait de vraies bonnes Mashines !

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Dis SIMA, comment ça marche, Mash ?

La Chine regorge de constructeurs de motos et de scooters, dont certains sont véritables mastodontes capables de produire plusieurs centaines de milliers d'unités par an. A comparer, par exemple, aux 54 809 Ducati livrées dans le monde en 2015 ! L'essentiel de la production chinoise s'articule toutefois autour de deux-roues utilitaires de 50 à 150 cc, propulsés par des moteurs basiques souvent dérivés (pour ne pas dire copiés) d'anciennes mécaniques japonaises. Rien à voir, donc, avec les puissantes et sophistiquées italiennes !

Grâce à cette stratégie et à de faibles coûts de main-d'oeuvre, l'empire du Milieu répond à son énorme demande domestique et à celle d'autres pays asiatiques. Mais la Chine, en plein développement, entend mieux valoriser son savoir-faire : la première puissance économique mondiale (devant les Etats-Unis depuis 2014) voit plus grand et surtout plus loin, vers des marchés mâtures comme l'Europe ou les USA. Impossible cependant d'y refourguer des triporteurs pétaradants ou de grosses mobylettes à carburateurs sous pavillon chinois, même à bas prix !

Premiers contacts avec les motos Mash 2017

Des alliances avec les acteurs des marchés visés sont donc indispensables, à la fois pour profiter de leur implantation sur le terrain (filière d'importation, distributeurs, commerciaux, etc.) mais aussi s'adapter aux exigences locales. Une porte vers une collaboration fructueuse s'entrebâille : SIMA, célèbre société d'importation de motos et d'accessoires basée à Beaune (21), l'ouvre en grand et dévoile en 2012 de petites motos-rétros à prix serrés sous l'appellation Mash.

"La demande était là, mais pas l'offre : le marché 125 cc n'en finissait pas de se contracter en France à cause de la formation de 7 heures, avec pour conséquence de réduire les gammes à des motos chères ou peu attractives, surtout pour les débutants. Une Yamaha YBR, par exemple, c'est une moto de facteur : elle ne peut pas plaire aux jeunes malgré toutes ses qualités", se souvient Frédéric Fourgeaud, PDG de SIMA (ci-dessus), qui profite de cette frilosité et de la mode du vintage pour lancer un créneau inédit : le rétro low cost.

Le succès est immédiat : la petite "Seventy" - déclinée ensuite en Seventy Five, Scrambler et Cafe Racer - devient la meilleure vente 125 cc en France, position qu'elle occupe depuis trois ans grâce à son tarif placé (entre 1895 et 2395 € selon les versions) et sa jolie bouille classique ! Son design, justement, est réalisé par SIMA à partir d'une base existante sous la marque Qingqi, un énorme constructeur chinois (près d'un million de motos produites par an !) au succès boosté par sa joint-venture avec Suzuki en 1985. D'où la présence d'un "bon vieux" monocylindre Suzuki sur les 125 cc Mash (simple ACT, refroidissement par air), mais aussi sur les 250 cc dévoilées peu après : les Two Fifty et Cafe Racer 250.

Prototypées en Bourgogne, fabriquées en Chine

"Honnêtement, nous n'avons rien inventé en termes de design : il nous a simplement suffit de s'inspirer des motos des années 60/70. C'est un peu comme si des créateurs de mode ressortait les pattes d'éph' et les cols pelles à tarte !", reconnaît avec malice Frédéric Fourgeaud, tout sourire devant les journalistes lors de ce premier lancement presse organisé par Mash en Corse.

Premiers contacts avec les motos Mash 2017

Et le PDG de SIMA a de quoi sourire, car ça "Mash" fort pour lui : quelque 4000 motos se sont écoulées l'an dernier en France dans les 120 points de vente de la marque, et autant à l'export (essentiellement dans les pays frontaliers comme l'Italie, l'Espagne, les Pays-Bas, le Portugal et la Suisse mais aussi en Angleterre et das les Pays baltes). Soit au total 8000 unités qui représentent désormais 50% du chiffre d'affaires de SIMA. Autant dire que les 40 salariés de cette société fondée par Marcel Seurat n'ont pas envie de rater la "Mash"...

Le second donneur d'organes de Mash est Shineray, un autre géant basé à Chongqing (sud-ouest de la Chine), choisit par SIMA pour monter en cylindrée. Le moteur est cette fois une copie d'un ancien mono Honda refroidi par air à simple ACT, dont les plans sont tombés dans le domaine public. Revues et corrigées par Mash, les motos ainsi créées - de 397 cc - sont la Five Hundred, le trail Adventure 400 et le Scrambler 400, elles aussi extrêmement accessibles (de 4000 à 4500 €).

Comme pour les 125 et 250 cc, les moyennes cylindrées Mash sont prototypées à Beaune : outre le design et les coloris, SIMA détermine les périphériques (suspensions, pneus, freins, alimentation, etc.), l'équipement et fixe aussi les standards de finition, nettement plus élevés en Europe. Une fois prêt, le prototype part en Chine pour y être fabriqué en un modèle de présérie qui sera soigneusement examiné à son retour, avant validation et mise en production. Chaque nouvelle moto est ainsi testée par Frédéric Fourgeaud lui-même, sur les petites routes viroleuses de Bourgogne.

Premiers contacts avec les motos Mash 2017

"C'est un échange de connaissances et de savoir-faire gagnant-gagnant", estime le big boss qui apprécie la réactivité de ses fournisseurs. "Si un détail ne convient pas ils le rectifient très vite, sans cette pesante inertie rencontrée dans des grosses structures. Même chose pour la conception d'une nouvelle moto : il nous faut un an seulement pour la mettre au point".

Le fait que ces "nouvelles motos" existent déjà sous une autre forme chez Qingqi et Shineray explique aussi la brièveté de ce délai : inimaginable avec un modèle totalement inédit dont le moteur et le châssis partent d'une feuille blanche. Petit à petit toutefois, les transformations exigées se font plus techniques, y compris sur un plan mécanique : SIMA développe et impose ses propres choix. Comme celui de faire appel à un préparateur français, Laurent Pradon de RS Product, pour développer la nouvelle injection électronique d'origine américaine (Delphi, ancienne filiale de General Motors) retenue pour assurer la transition vers les normes Euro4 sur les Mash 2017.

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