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Paris, le 3 octobre 2011

Premier essai Ducati StreetFighter 848 : petit mais costaud

Premier essai Ducati StreetFighter 848 : petit mais costaud

Il y a trois ans, Ducati lançait son Streetfighter, roadster étroitement dérivé de sa Superbike 1098. Cette année, les Rouges ont adopté le même principe sur leur 848... Moto-Net.Com a pu tester cette nouveauté 2012 chez Ducati, à Bologne. Contact !

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Certaines des petites routes des environs de Bologne semblent taillées pour les tests des Ferrari : bitume nickel, virages et courbes variés, enchaînements rythmés... Seules les lignes droites doivent être un peu courtes pour lâcher les 570 chevaux d'une 458 Italia !

Et il en va de même pour les 132 chevaux du Streetfighter 848 - mais 169 kg à sec, contre 1380 kg pour la quatre-roues : sur route ouverte, le couple délivré entre 4000 et 7500 tr/min suffit largement pour se faire plaisir.

Les accélérations délivrées et les sensations distillées par le 848 Testastretta 11° sont telles que ce Streetfighter ne devrait pas avoir de souci face aux roadsters de moyenne cylindrée. "En fait, ce ne sont pas nos cibles", nous précise Fabien Rezé, responsable presse de Ducati West Europe : "nous visons la classe supérieure comme les Speed, Z1000 ou Superduke".

Au niveau de son tarif, force est de constater que la nouvelle Streetfighter s'aligne avec les maxi-roadsters : un chèque de 12 490 euros est demandé contre la Ducati. Certes, comparé au Streetfighter S (18 990 euros), le prêt sera plus facile à obtenir auprès de votre banquier. Mais il faut tout de même rester motivé !

Un fabuleux moteur

Heureusement pour lui, le Streetfighter 848 se défend rudement bien sur route. Outre son sensationnel moteur, il dispose d'un frein avant mordant et puissant à souhait, et d'un frein arrière dosable et pas trop agressif.

Il n'y a guère qu'en malmenant la bête sur revêtement accidenté que l'on commence à sentir les limites de ses suspensions. Manquant de freinage hydraulique - notamment de détente sur l'amortisseur -, la Ducati a tendance à se dandiner à vive allure et à perdre de sa précision dans les trajectoires.

Pas sûr donc que les possesseurs expérimentés se satisferont du réglage "usine" du nouveau Streetfighter... Les fins metteurs au point remédieront à cela via les réglages en précontrainte, compression et détente que permettent la fourche Marzocchi et l'amortisseur arrière Sachs !

Si les suspensions ont de quoi déstabiliser les Ducatistes "puristes", les manques de protection et de braquage ainsi que les vibrations du guidon ne les surprendront pas le moins du monde. Mais ce sera tout le contraire pour les clients "de conquête", que Ducati souhaite nombreux !

Les motards qui craqueront à raison pour le look, le moteur et la plus grande docilité du Streetfighter 848 doivent donc savoir que leur future moto ne leur permettra pas de tenir des heures sur autoroutes - OK, ils s'en doutaient -, transformera leur séance quotidienne de gymkhana en casse-tête chinois et engourdira leurs mains au bout de quelques kilomètres...

C'est logiquement sur piste que se déroule la suite - et la fin - de la découverte de ce tout dernier modèle Ducati. Plus question ici de juger de l'agrément de lecture du compteur - un peu bas mais lisible et très complet -, du confort appréciable - selon les goûts -, des suspensions ou de la souplesse - surprenante ! - du moteur : seule compte l'efficacité !

Enfin les hautes vitesses ne sont plus proscrites mais au contraire recherchées ! On s'aperçoit alors que conformément aux courbes de puissance et de couple présentées par Ducati, le moteur bénéficie d'un second souffle aux alentours de 8000 tr/min !

Déjà bien rempli à partir de 4000 tr/min, le twin en L change de ton deux fois plus haut pour ne s'arrêter qu'aux abords des 10 500 tr/min ! Moto-Net.Com craint fort que cette relance ne soit trop vite bridée sur la version française... Mais en version d'origine, cette version du 848 est un pur régal !

Au début, on entre bien trop vite dans les minuscules chicanes du circuit. On saute alors sur le levier de frein, la fourche plonge - un poil trop -, la direction ne se raidit pas pour autant, mais comme toute Italienne qui se respecte, cette moto demande d'être travaillée au corps...

Une partie cycle à apprivoiser

Dans les nombreux pifs-pafs et enchaînements du court tracé de Modena - à croire que Ducati l'a fait exprès, histoire d'échauffer les journalistes pour la 1199 Panigale ?! -, la Streetfighter 848 requiert à la fois de l'engagement au guidon, de la mobilité autour de son réservoir et une certaine retenue dans le style.

Car à la fin du premier tour, alors qu'il décide de se donner davantage pour hausser le rythme, le pilote se surprend à plonger de manière trop radicale vers la corde ! Avant de tailler les trajectoires désirées, une période d'adaptation est donc exigée. Naturellement, la durée de cette phase d'observation variera en fonction de l'expérience du motard.

De même, le train avant du Streetfighter 848 n'est pas des plus évidents à aborder : léger comme l'air lorsqu'on fait galoper les 132 chevaux, il ne donne pas l'impression d'être parfaitement posé sur les vifs changements d'angles ou les entrées de courbes rapides...

Contrairement à une 848 et ses demi-guidons "de course", la Streetfighter incite moins à forcer sur un pneu avant qui reste pourtant collé au parquet. Tant et si bien qu'on finit par mettre à mal la garde au sol du roadster... et les extrémités de ses bottes !

Mis à part son réglage un peu trop souple en sortie de caisse, le train arrière se montre bien plus convaincant. Tout d'abord, le grip du Pirelli Diablo Rosso Corsa est impressionnant : aucune amorce de glisse alors que la piste venait tout juste d'être terminée. C'est rassurant !

Rassurant également : le DTC veille au grain et il faudra sacrément attaquer avant de le déclencher. Réglé sur le 3ème cran (sur 8, valeur maxi d'intervention), il n'a absolument pas gêné MNC lors de nos deux sessions de roulage.

Streetfighter, le bien nommé

Plein angle cette fois, on regrette que les repose-pieds se terminent à leur extrémité par une simple boule : non crantée, elle manque singulièrement de grip, alors que le pilotage de la moto en demande !

Sur circuit, le Streetfighter 848 se montre donc dans un premier temps jouissif à libérer, puis difficile à cerner, avant de devenir limité - heureusement ?! - par une garde au sol trop basse. Exigeant à la fois physique et délicatesse, il servira l'ego de son pilote... jusqu'à ce qu'il se fasse pourrir par un pote moins bon mais disposant d'une moto plus facile !

En conclusion, on ne peut que saluer le boulot de Ducati effectué sur le 848 : cette version "Testastretta 11°" - c'est marqué sur le carter moteur droit ! - est tout bonnement sensationnelle ! On apprécie également que cette version désormais "standard" du Streetfighter n'ait pas pris un seul gramme et carrément perdu 3000 euros sur la facture pour des performances toujours au rendez-vous.

Les fans remercieront d'ailleurs les Italiens de ne pas avoir surfacturé le coloris "Rosso Ducati" - le cadre est assorti - : comptez 12 490 euros pour le modèle rouge, le jaune "Fighter" ou le noir "Dark Stealth" !

Les petits malins profiterons quant à eux du minuscule autocollant "Streetfighter 848" placé discrètement sur le sabot moteur et facilement décollable, afin de frimer devant les copains et d'impressionner les copines : "j'ai un Streetfighter, oui c'est à peu près çà : la meule du champion du monde Carlos Checa sans ses carénages !"

Mais attention car une fois dessus, le motard ne pourra plus mentir... En outre, le tarif n'inclut pas les séances de l'acupuncteur pour éliminer les "fourmis" accumulées dans les mains en ville, celles du masseur après la balade sur route ou celles plus chères encore du kinésithérapeute en fin de stage sur piste !

De même, si la Streetfighter est garantie deux ans et que sa grosse visite mécanique n'est prévue que tous les 24 000 km, inutile d'espérer un geste commercial après une chute sur le gras-mouillé à cause du mordant des freins... et de l'absence d'ABS !

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèle d'origine avec 488 km au compteur
  • Parcours : 90 km de ville et route
  • Circuit : 2 x 15 min
  • Pneus : Pirelli Diablo Rosso Corsa
  • Conso moy : NC
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS STREETFIGHTER 848

  • Moteur sensationnel
  • Poids plume
  • Look de la 1098
  • Tarif (du 848 par rapport au 1098)

POINTS FAIBLES STREETFIGHTER 848

  • Fatigante en ville
  • Exigeante sur route et circuit
  • ABS indisponible

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